amortir

3e édition

AMORTIR.

v. a.
■  Rendre moins ardent, moins acre, moins violent. Ce feu est trop grand, il faut y jeter de l’eau pour l’amortir. Amortir le feu d’une érésipelle avec de l’oxycrat.
Il signifie aussi, Faire perdre de la force à un coup de feu. Il reçut un coup de pistolet de fort près, mais son bufle amortit un peu le coup. Et dans le n. p. Le coup s’amortit contre son bufle.
Il se dit aussi Des herbes, & il signifie pareillement, Leur faire perdre de leur force, de leur acreté, & de leur amertume ; & il s’emploie plus ordinairement dans le neutre passif. Faire amortir des herbes dans de l’eau bouillante. Faire amortir du cerfeuil sur une pelle rouge.
Il se dit aussi Des couleurs, pour dire, En affoiblir la vivacité, l’éclat, par des couleurs sombres, ou autrement. Ces couleurs sont un peu trop vives & trop dures, il faut les amortir par d’autres plus douces. Le temps amortit les couleurs, & rend la peinture plus tendre.
On dit fig. Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse, Amortir les passions, pour dire, Rendre les passions moins vives, moins ardentes. Le temps amortit les feux de la jeunesse.
Amortir, se dit encore En matiére de rentes, de pensions, & de devoirs de fief, & signifie, Les éteindre, les faire cesser en payant, ou en dédommageant ceux avec lesquels on est obligé. Amortir une rente, une pension. Amortir une redevance de fief.
Amortir. v. a. Terme de Pratique. Payer le droit d’amortissement. Amortir une terre, un fief, une maison.
On dit aussi, que le Roi amortit une terre, pour dire, qu’Il permet que des gens de main-morte possédent une terre en fief, &c.
Amorti, ie. part.
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