marché

3e édition

MARCHÉ.

sub. m.
■  Lieu public où l’on vend toutes sortes de choses nécessaires pour la subsistance & pour la commodité de la vie. Il y a un beau marché en cette ville-là. On a abattu les maisons pour faire un marché. Le grand marché. Le petit marché. Le marché au bled. Le marché au bétail. Le marché aux chevaux, &c. Portez cela au marché,
Marché, Signifie aussi, La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon aujourd’hui. Le marché n’a rien valu. C’est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché. Le marché n’est pas encore ouvert. Le marché se passe. Le marché s’en va finir.
Il signifie aussi, l’Assemblée de ceux qui vendent & qui achétent en ce lieu-là. Il y a marché en cette ville deux fois la semaine. Le marché du mercrédi. Le marché du samedi. Il y a grand marché. Il est demain jour de marché. Le Roi lui a donné le privilége d’avoir un marché dans sa Terre. Un marché franc. En plein marché.
Il signifie aussi, Le prix de la chose qu’on achette, & les conditions de l’achat. Cela ne vous coûte que dix écus, c’est bon marché. C’est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Quand vous avez acheté cette terre, cette maison ; vous avez fait un bon marché. Vous n’avez pas fait un mauvais marché. Il fait souvent des marchez foux. J’en ai fait marché par écrit. Je n’ai pas mis cela dans mon marché. Il n’y a au marché que ce qu’on y met. Cela n’est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu’ils avoient fait ensemble. Il n’a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. Quand on se marie, ce n’est pas un marché de quatre jours. C’est lui qui a fait notre marché. Ils ont bû le vin du marché. Aller sur le marché, courir sur le marché d’un autre. Si vous ne faites cela, marché nul. J’étois en marché. On n’a jamais bon marché de mauvaise marchandise. C’est un homme qui fait bien ses marchez.
On dit fig. Courir sur le marché de quelqu’un, pour dire, Entreprendre sur ce que quelque autre personne a ménagé pour soi. Je sollicitois cet emploi, un tel a couru sur mon marché.
On dit figur. d’Un homme qui sort d’un grand péril avec moins de perte & de dommage qu’on ne croyoit, qu’Il en est quitte, qu’il en est sorti à bon marché.
On dit, qu’Un homme fait bon marché d’une chose, pour dire, qu’Il la prodigue, qu’il l’expose, qu’il ne l’épargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa réputation. Il fait bon marché de sa peine.
On dit fig. & prov. Mettre le marché à la main à quelqu’un, pour dire, Lui témoigner qu’on est prêt de rompre l’engagement qu’on p. 83a avec lui, & qu’on ne s’en soucie point. Il a un valet qui lui met le marché à la main dès qu’il le menace, qu’il le gronde.
On dit aussi, Mettre le marché à la main à quelqu’un, pour dire, Le défier au combat sur quelque contestation, lui offrir de prendre telle voie qu’il voudra pour le satisfaire.
On dit fig. & prov. à un homme, qu’Il le payera plus cher qu’au marché, pour dire, qu’Il se repentira, qu’il se trouvera mal de ce qu’il a fait.
On dit fig. Avoir bon marché de quelqu’un, pour dire, En venir facilement à bout. S’il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. Il n’est pas si fort au jeu que vous, il n’a pas tant d’amis à la Cour que vous, vous aurez bon marché de lui.
Quand quelqu’un se plaint que la clause d’un contrat est onéreuse, on répond, qu’Il n’y a au marché que ce qu’on y met.
On dit prov. qu’Un homme n’amende pas son marché, pour dire, qu’en différant la conclusion d’une affaire, ou en faisant quelque mauvaise démarche, il ne rend pas sa condition meilleure.
On dit, d’Une chose qu’on a eue à fort bon marché, que C’est un marché donné.
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