lièvre

3e édition

LIÈVRE.

subst. m.
■  Sorte d’animal fort vîte, & fort timide, de poil entre gris & roux, & semblable à un lapin, hormis qu’il est plus grand, & qu’il a les oreilles plus longues. Grand lièvre. Jeune lièvre. Vieux lièvre. Un lièvre en forme. Un lièvre au gîte. Chasser le lièvre. Courre le lièvre. Prendre un lièvre. Des chiens pour le lièvre. Mettre un lièvre en pâte. Un rable de lièvre.
On dit, d’Un lévrier qui est d’une grande vitesse, qu’Il prend un lièvre corps à corps.
On appelle, Gentilhomme à lièvre, Un Gentilhomme qui a peu de revenu, & qui est réduit à vivre de sa chasse.
Et l’on dit, d’Un homme fort timide, qu’Il est peureux comme un lièvre.
On dit fig. Prendre le lièvre au corps, pour dire, Alléguer la véritable raison.
Prendre le lièvre au collet, pour dire, Aller droit au but, & trouver le nœud & l’essentiel d’une affaire.
On dit proverb. Lorsqu’on fait beaucoup de bruit & d’éclat d’un dessein qui a besoin d’être tenu secret pour réussir, que C’est vouloir prendre les lièvres au son du tambour.
On dit aussi prov. & fig. C’est là où gît le lièvre, pour dire, C’est là le secret, le nœud de l’affaire.
On dit fig. Lever le lièvre, pour dire, Etre le premier à faire quelque ouverture, à proposer quelque chose, dont les autres ne s’étoient point avisez. C’est lui qui a levé le lièvre.
On dit proverb. d’Une personne qui a peu de mémoire, & à qui une chose en fait oublier aisément une autre, qu’Il a une mémoire de lièvre, que C’est une mémoire de lièvre qui se perd en courant.
On dit aussi, d’Une personne qui a la lèvre de dessus fendue par le milieu, que C’est un bec de lièvre.
On dit prov. qu’Il ne faut pas chasser, courir deux lièvres à la fois ; &, qui court deux lièvres n’en prend point, pour dire ; que Quand on poursuit deux affaires à la fois, on ne réussit ni dans l’une, ni dans l’autre.
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