refuser

REFUSER

conjugaison verbe transitif et pronominal
Étymologie : xie siècle. Issu du latin tardif *refusare, de même sens, lui-même tiré du croisement de refutare, « repousser », et recusare, « décliner, refuser ».

I.

I. Verbe transitif.
1.  Repousser, rejeter une offre, une proposition, une demande. Refuser une invitation. Il a refusé cet emploi. Refuser un délai. Il ne peut rien lui refuser. Refuser son consentement. Ce roman a été refusé plusieurs fois avant sa publication. On lui a refusé sa grâce. Refuser l’asile politique à quelqu’un. Suivi d’un verbe à l’infinitif. Il refuse de nous recevoir. On a refusé d’enregistrer sa plainte.
▪  Absolument. Je me vois dans l’obligation de refuser. Il refusa net.
▪  Fig. Ne pas reconnaître, dénier. Elle lui refuse toute qualité, tout talent. Litt. La nature ne lui a refusé aucun de ses dons.
▪  Par extension. Chercher à se soustraire à une réalité ; ne pas se résigner à quelque chose de pénible, de fâcheux. Il refuse l’inéluctable. Elle refuse de s’avouer vaincue.
▪  Expr. Refuser la main à quelqu’un, ne pas vouloir la lui serrer, en signe de désaccord, d’hostilité. Fig. Refuser un parti, rejeter une proposition de mariage. Refuser la main d’une jeune fille, se dit de parents qui ne veulent pas donner leur fille en mariage à un prétendant. Refuser la porte à quelqu’un, ne pas lui permettre l’accès en quelque lieu. Refuser sa porte à une personne, ne pas accepter de la recevoir.
2.  Ne pas se soumettre à une contrainte, à un ordre, à une règle. Refuser obéissance, allégeance. Refuser une mission. Refuser la discipline. Suivi d’un verbe à l’infinitif. Elle refuse d’obéir, d’obtempérer. Le malade refuse de s’alimenter.
▪  Marque de domaine : sports. Refuser le combat, dans certaines disciplines comme la boxe, les arts martiaux, etc., se dérober au combat ou ne pas attaquer, au mépris des règles et de l’esprit de la compétition. – Marque de domaine : équitation. Ce cheval refuse l’obstacle ou, intransitivement et vieilli, refuse à l’obstacle.
3.  Ne pas vouloir de quelqu’un ; ne pas accepter, ne pas admettre une personne dans un lieu, dans un groupe. Refuser un jeune homme, une jeune fille en mariage. Les femmes sont refusées dans certains clubs anglais. Les élèves refusés à cette épreuve devront se représenter. Refuser des spectateurs faute de place.
▪  Pron. Se refuser à quelqu’un, se dérober, résister à ses avances. Dans la Genèse, le jeune Joseph se refuse à la femme de Putiphar.
4.  Par analogie. En parlant d’organes, de mécanismes, d’objets qui ne peuvent accomplir leur fonction, dont on ne peut faire l’usage habituel. Ses jambes refusaient de le porter. Le moteur refuse de démarrer. Ce tiroir refuse de s’ouvrir.
▪  Absolument. Marque de domaine : marine. Le vent refuse, il tourne dans un sens opposé à la marche du bateau. – Marque de domaine : technique. Ce pieu refuse, il ne s’enfonce plus.

II.

II. Verbe pronominal.
1.  Ne pas se permettre, s’interdire ; se priver de. Cet avare se refuse même le nécessaire. Il ne se refuse rien.
2.  Se refuser à. Suivi d’un verbe à l’infinitif. Ne pas accepter de. Je me refuse à croire cela. Se refuser à travailler, à agir, à considérer la réalité telle qu’elle est.
▪  Suivi d’un substantif. Résister, ne pas se livrer à. Se refuser à l’évidence. La conscience se refuse à de telles extrémités.
3.  Avec un sens passif et surtout dans des phrases négatives. Être repoussé. Une telle offre ne peut se refuser. Cela ne se refuse pas.
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