poche

I. POCHE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle, puche ; xive siècle, poche. Issu du francique *pokka, « bourse, sac ».
↪ voir aussi : II. Poche (n. f.)
1.  Pièce de toile, d’étoffe, etc. cousue sur la partie intérieure ou extérieure d’un vêtement et formant un petit sac. Les poches d’un pantalon, d’un manteau. La poche intérieure d’un veston. Une poche à rabat. Une poche plaquée, piquée à plat sur le vêtement. Une poche révolver, située à l’arrière d’un pantalon. Avoir les poches trouées. Avoir, mettre les mains dans les poches. Vider ses poches. Vide-poches, voir ce mot. Fouiller dans ses poches. Retrouver un objet au fond de sa poche. Avoir les poches pleines, vides. Avoir quelques euros en poche, les avoir sur soi. Argent de poche, monnaie que l’on emploie aux dépenses courantes ; somme que l’on donne aux enfants pour leurs menus plaisirs. Par extension. Pièce de forme analogue cousue ou fixée sur un sac, une valise, etc. La poche intérieure d’un sac à main.
▪  Par métonymie. Marque de domaine : musique. Anciennement. Petit violon utilisé par les maîtres à danser, que l’on pouvait loger dans une poche et transporter aisément (on disait aussi Pochette).
▪  Expr. fam. Rien dans les mains, rien dans les poches, formule plaisante qu’utilisent les prestidigitateurs pour montrer au public qu’ils ne cachent aucun accessoire et, par extension, qu’une personne emploie pour souligner son habileté ou sa bonne foi. Faire les poches à quelqu’un (pop.), les lui fouiller pour en faire l’inventaire ; prendre ou voler ce qui s’y trouve. Fig. Avoir, garder les mains dans les poches, ne rien faire. Mettre la main à la poche, payer, financer. Payer de sa poche, sur ses propres deniers. En être de sa poche, avoir à effectuer une dépense indue ; subir une perte d’argent. Emplir ses poches, s’emplir les poches ou, pop., s’en mettre plein les poches, s’enrichir vite et, le plus souvent, malhonnêtement. Avoir de l’argent plein les poches, être très riche. Avoir les poches percées, être très dépensier. Mettre quelque chose dans sa poche et son mouchoir par-dessus, faire le silence sur quelque chose ou y renoncer. Mettre son drapeau dans sa poche, dissimuler ses opinions. Ne pas avoir les yeux dans sa poche, se dit de quelqu’un à qui rien n’échappe. Ne pas avoir sa langue dans sa poche, parler sans retenue ou sans ménagement. Connaître quelque chose comme sa poche, parfaitement. Mettre quelqu’un dans sa poche, trouver les moyens de gagner sa sympathie, sa confiance. Avoir quelque chose en poche, être parvenu à obtenir ce à quoi l’on aspirait. Pop. C’est dans la poche ! se dit en parlant d’une affaire dont le succès semble acquis.
▪  Loc. adj. De poche, se dit d’un objet de dimensions suffisamment petites pour qu’il tienne dans une poche. Un couteau de poche. Une lampe de poche. Mouchoir de poche. Un livre de poche ou, elliptiquement et fam., un poche, un ouvrage publié en petit format, généralement à grand tirage, et vendu à un prix modéré. Par extension. Qui est de dimensions réduites par rapport à celles que présente ordinairement un objet du même type. Un sous-marin de poche.
▪  Par analogie. Déformation, boursouflure que montre à certains endroits un vêtement mal taillé ou fatigué. Ce pantalon a des poches aux genoux. Désigne aussi les légers gonflements qui se forment sous les yeux. Avoir des poches sous les yeux.
2.  Sac souple où l’on transporte, où l’on place divers objets ou substances. Une poche de blé, d’avoine, un grand sac de toile servant à transporter des céréales. Les poches du meunier. Ranger ses achats dans une poche de papier (on rencontre la forme régionale Pochon).
▪  Expr. fig. et fam. Vendre, acheter chat en poche, sans montrer, sans voir la marchandise.
  Titre célèbre : Chat en poche, pièce de Georges Feydeau (1888).
▪  Spécialement. Dans les parcs à huîtres, large sac rectangulaire fait de mailles, dans lequel on enferme les naissains pour les protéger des prédateurs (on dit aussi Pochon). Marque de domaine : médecine. Petit sac de matière plastique, destiné à contenir des liquides que l’on utilise à des fins thérapeutiques ou à recueillir certaines substances lors d’opérations d’organes creux. Une poche de sang, de sérum. Une poche à glace, que l’on applique sur une partie du corps pour soulager une douleur. – Marque de domaine : cuisine. Poche à douille, petit sac de tissu ou d’une autre matière, sur lequel s’adaptent différentes douilles et que l’on presse pour en faire sortir un ruban de crème, de pâte, etc.
▪  Par extension. Marque de domaine : chasse. Filet que l’on tend à l’orifice des terriers pour capturer les lapins, les renards, les blaireaux, etc. Les poches sont aussi appelées, pour les lapins, bourses et, pour les autres animaux, pochettes. – Marque de domaine : pêche. Partie terminale d’un chalut, où s’accumulent les poissons.
3.  S’emploie par analogie dans divers domaines spécialisés pour désigner certaines structures dont la forme ou la destination rappellent celle d’un sac. Marque de domaine : zoologie. L’estomac d’un ruminant est formé de quatre poches. La poche à encre du calmar. La poche d’un oiseau, le jabot. La poche du pélican, la partie extensible formant la mandibule inférieure du bec, dans laquelle le pélican conserve les poissons qu’il pêche pour nourrir ses petits. La poche marsupiale, le repli ventral qui, chez les Marsupiaux, tels les kangourous, koalas, etc., renferme les mamelles et où s’achève le développement de l’embryon. – Marque de domaine : obstétrique. Poche des eaux, chez la femme et les mammifères femelles, nom donné à la saillie formée par les membranes fœtales et contenant le liquide amniotique. La rupture de la poche des eaux marque souvent le début de la parturition. – Marque de domaine : pathologie. Poche de pus, amas de pus, abcès qui se forme dans les tissus en cas d’infection localisée. – Marque de domaine : botanique. Poche sécrétrice, ensemble des cellules qui constituent la paroi d’une cavité dans laquelle elles déversent leur sécrétion. Les poches sécrétrices du zeste de l’orange. – Marque de domaine : géologie. Cavité rocheuse remplie d’un fluide ou d’un minerai. Une poche de grisou dans une mine.
▪  Fig. Lors d’un conflit armé, enclave restée aux mains des défenseurs après que les assaillants se sont emparés du reste de la zone, ou portion de terrain conquise par des assaillants et formant une avancée dans les lignes de défense. Une poche de résistance. La poche de Royan, qui résista à l’avancée des Alliés jusqu’en avril 1945. Par analogie. Il reste dans ce pays des poches de pauvreté.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.