encor

ENCORE

(peut, en poésie, pour des raisons métriques, s’écrire Encor) adverbe
Étymologie : xie siècle. Du latin populaire *hinc ha hora ou *hinc ad horam, « d’ici jusqu’à l’heure ».

I.

I. Sert à marquer qu’une action ou un état persiste, soit en se prolongeant d’une manière continue, soit en se répétant.
Je ressens encore aujourd’hui le contrecoup de mes récents efforts. C’est encore un enfant. Deux heures après il était encore là. À midi, elle dormait encore. Il fera encore jour quand nous arriverons. On en parlera encore longtemps. Il est encore venu me voir hier. Elle est encore tombée. Donnez-nous encore à boire !
▪ Expr. Il court encore, il a disparu sans demander son reste, par allusion au vers de La Fontaine « Cela dit, maître loup s’enfuit et court encor ».
▪ Elliptiquement et fam. Encore s’emploie comme interjection, soit pour enjoindre à quelqu’un de prolonger ou de répéter un acte, soit pour lui reprocher sa récidive. Encore un instant ! Eh quoi ! encore du retard ! Encore vous ! Encore une fois !
▪ Avec la négation ne, suivie de pas, de point ou de rien, encore sert à indiquer que, jusqu’au moment considéré, ce qui doit ou pourrait se produire ne s’est pas produit. Il ne fait pas encore jour, pas encore nuit. Il n’est pas encore venu. Comment, vous n’êtes pas encore habillé ? Il n’est pas encore temps d’agir. Je ne l’ai pas encore rencontré. Elle n’a encore rien dit. Vous n’avez encore rien vu ! Elliptiquement. Êtes-vous prêt à partir ? Pas encore.

II.

II. Sert à exprimer l’idée d’une adjonction, d’un degré supplémentaire.
1.  Aussi, de plus. Outre l’ordre qu’on lui avait donné, on lui commanda encore d’agir avec célérité. Il y a encore une autre manière de procéder. Il ne lui suffit pas d’être en bonne santé, il lui faut encore la richesse. Je prendrais volontiers encore un gâteau. Expr. servant à renchérir. Non seulement… mais encore. Non seulement il est bête, mais encore il est méchant. Encore une fois, obéissez ! Mais encore ? formule par laquelle on demande un éclaircissement supplémentaire. Vous dites que ce ne sera pas cher ? Mais encore ? Fam. Et puis quoi encore ? que voulez-vous de plus ?
2.  Joint à plus ou à moins ou à un mot marquant le degré, Encore accentue la gradation. Il est encore plus grand que son frère. Ils ont beaucoup obtenu, mais ils veulent plus encore. Je suis encore mieux à la campagne qu’ici. L’inflation a encore réduit son revenu.

III.

III. Sert à exprimer une restriction.
1.  Placé au commencement d’une proposition, avec inversion du sujet, encore introduit une réserve qui corrige ce que l’on vient de dire. Vous avez le droit d’agir ainsi, encore faudra-t-il assumer la responsabilité de votre action. Expr. fam. Et encore ! signifie que ce que l’on vient de dire est en deçà ou au-delà de la juste mesure, du juste prix. Je vous donne un quart d’heure, et encore ! Cet objet vaut dix francs, et encore !
2.  Placé devant ou après si, il indique une supposition nuancée de désir ou de regret. Encore, s’il voulait céder sur ce point, on pourrait lui accorder le reste, si au moins il voulait céder sur ce point. Si encore je pouvais me fier à lui ! si seulement je pouvais me fier à lui.
3.  Encore que, locution conjonctive qui se construit régulièrement avec le subjonctif et possède un sens voisin de bien que, quoique. Cette locution introduit une réserve. Nous poursuivons nos recherches, encore que nous ayons peu d’espoir de succès. Encore qu’il soit jeune, il ne manque pas de sérieux. Elliptiquement. Encore que très influent, il n’intervient jamais.
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