ton

7e édition

[II.] TON.

s. m.
↪ voir aussi : [I.] Ton (adj. poss. m.)
■  Certain degré d’élévation ou d’abaissement de la voix ou de quelque autre son. Ton de voix. Un ton aigre. Un ton doux. Il a plusieurs tons dans la voix. Un ton plus haut. Un ton plus bas. Il a haussé, il a baissé le ton. Il a haussé, baissé d’un ton. Donner le ton. Prendre le ton. Il a de beaux tons dans la voix. Ton de conversation. Ton de déclamateur. Ton lamentable. Ton plaintif. Ton pleureur. Ton suppliant. Il me dit cela d’un ton qui marquait un peu de dépit. Le ton du sentiment, de la colère, de l’indignation. Le ton de la pitié, de l’amour.
Il se dit par extension, dans plusieurs phrases, de La manière de parler, non seulement par rapport au son de la voix, mais relativement à la nature des discours. Parler d’un ton de maître, d’un ton ferme, impérieux, hautain, fier, d’un ton moqueur, railleur. Ton amical. Ton décidé. Ton tranchant. Ton absolu. Ton dogmatique. Ton patelin. Ton doctoral. Être sur un ton badin, sur un ton sérieux. Être toujours sur un ton doucereux, avoir toujours un ton mielleux avec les femmes. Il est toujours sur le ton plaintif, sur un ton familier, sur un ton de réserve, sur le ton de la réserve. Un ton de supériorité. Le ton de la supériorité. Un ton leste, grivois. Un ton noble. Il rebat sans cesse les mêmes choses, il est toujours sur le même ton.
Fig. et fam., Parler à quelqu’un du bon ton, d’un bon ton, Lui parler d’une manière propre à le persuader, à lui imposer.
Fig. et fam., Le prendre sur un ton, sur un certain ton, Prendre de certaines manières, avoir une certaine conduite, un certain procédé, un certain langage. Si vous le prenez avec moi sur un ton de fierté, vous ne réussirez pas. Le prenez-vous sur ce ton ? Sur quel ton le prenez-vous ? Il l’a pris sur un ton fort haut, sur le haut ton.
Fig. et fam., Faire baisser le ton à quelqu’un, L’obliger à rabattre des airs de supériorité qu’il se donne, à parler d’un ton moins impérieux ou moins emporté.
Fig. et fam., Changer de ton, Changer de conduite, de manières, de langage. Il traitait tout le monde avec hauteur, mais on lui a bien fait changer de ton.
Fig. et fam., Prendre un ton, Prendre des airs, affecter une sorte de supériorité. Vous prenez avec moi un ton qui ne vous convient point.
Le bon ton, Le caractère propre au langage et aux manières du monde poli, élégant. Le bon ton s’acquiert par la fréquentation des personnes bien élevées. Un homme, une femme du bon ton, de bon ton. Ce jeune homme n’a pas bon ton. Cette façon de parler, ce geste n’est pas de bon ton. On dit dans le sens contraire : Un homme de mauvais ton. Un propos, une familiarité de mauvais ton. On dit aussi dans des sens analogues : Le ton de la ville, de la cour. Le ton du collège. Le ton des halles. Le ton du corps de garde. Le ton d’un homme du monde. Etc.
Ton, signifie aussi, en parlant Des ouvrages d’esprit, Le caractère, le genre de style. Le ton de cet ouvrage est soutenu. Il a commencé son ouvrage sur un ton qu’il n’a pu soutenir. Il a pris dès le commencement de son livre le ton oratoire, le ton pathétique. Le ton plaintif de l’élégie. Le ton galant du madrigal.
Ton, se dit, en Musique, de L’intervalle entre deux notes consécutives de la gamme, excepté l’intervalle du mi au fa, et celui du si à l’ut.
Demi-ton ou Semi-ton, La moitié d’un ton, ou à peu près. Il faut chanter cet air d’un demi-ton plus haut. Il faut hausser ce piano à un demi-ton. Cette basse est d’un demi-ton plus bas que l’autre. Il y a dans la gamme un demi-ton du mi au fa, et un autre du si à l’ut.
Ton, se dit aussi de La gamme que l’on adopte pour un air, pour un morceau de musique, et qui prend son nom de la note où elle commence. Ton d’ut, de ré, de mi, etc., Le ton dont la note principale, appelée Tonique, est l’ut, le ré, etc. Il y a un dièse dans le ton de sol, deux dans le ton de ré, trois dans le ton de la, etc. Le ton d’ut, mode majeur. Le ton de la, mode mineur. Jouer plusieurs morceaux sur un même ton. Chanter dans tel ton. Ce musicien sort du ton. Ce morceau de musique est dans tel ton. Changer de ton. Passer du ton d’ut au ton de sol.
Ton majeur, Celui dans lequel la tierce est composée de deux tons. Ton mineur, Celui dans lequel la tierce est composée d’un ton et d’un demi-ton.
Ton, se dit dans un sens analogue en parlant De la musique d’église. Les huit tons de l’église. Les tons du plain-chant se divisent en tons authentiques et tons plagaux. Tel psaume se chante sur le troisième, sur le quatrième ton. Le ton de l’épître, de l’évangile, de la préface.
Donner le ton, Marquer en chantant, ou en touchant un instrument, le ton sur lequel un morceau doit être chanté ou joué.
Fig., Donner le ton, Exercer sur les autres une influence qui les oblige, qui les amène à dire ou à faire les mêmes choses que soi, et de la même manière. C’est lui qui donne le ton aux jeunes gens pour la manière de s’habiller. C’est lui qui, dans cette maison-là, donne le ton à la conversation.
Fig. et fam., Je le ferai bien chanter sur un autre ton, Je l’obligerai à parler, à se conduire autrement qu’il ne fait.
Prov. et fig., C’est le ton qui fait la musique, C’est le ton, c’est la manière dont on dit les choses qui dénote l’intention de celui qui les dit.
Ton, désigne aussi, Le degré d’élévation du son des instruments. Ces instruments sont sur le ton de l’Opéra, au ton de la chapelle. Il faut baisser le ton de cette harpe. Son violon était monté sur ce ton-là.
Fig., Sa maison est montée sur ce ton-là, Telle est la manière dont on y vit, dont les dépenses y sont réglées, etc.
Fig., Se mettre au ton de quelqu’un, Se conformer à lui pour les idées, le langage, les goûts. Je n’ai jamais pu me mettre à son ton.
Ton, en termes de Peinture, se dit Des teintes, suivant leur différente nature et leur différent degré de force ou d’éclat. Tons obscurs. Tons clairs. Tons chauds. Tons vigoureux. Tons fins. Tons rougeâtres, verdâtres, etc. Tons faux, blafards. Voilà une assez bonne copie de Rubens ; mais quelle différence, dans le ton de couleur, entre l’original et la copie ! Ce paysage est d’un beau ton de couleur, d’un mauvais ton de couleur. Le ton de couleur de ce tableau tire sur le rouge, sur le jaune, etc.
Ton, en termes de Médecine, signifie, L’état de tension, d’élasticité ou de fermeté naturel aux différents organes du corps. Les cordiaux donnent du ton à l’estomac.
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