ton

4e édition

[II.] TON.

s. m.
↪ voir aussi : [I.] Ton (adj. poss. m.)
■  Certaine inflexion de la voix, certain degré d’élévation ou d’abaissement de la voix, ou de quelque autre son. Ton de voix. Un ton aigre. Un ton doux. Il a plusieurs tons dans la voix. Un ton plus haut. Un ton plus bas. Il a haussé, il a baissé le ton, d’un ton. Donner le ton. Prendre le ton. Il a de beaux tons dans la voix. Ton de conversation. Ton de déclamateur. Parler d’un ton de maître, d’un ton impérieux, hautain, fier, d’un ton moqueur, railleur. Ton lamentable. Ton plaintif. Il me dit cela d’un ton qui marquoit un peu de chaleur.
On dit, Parler à quelqu’un du bon ton, d’un bon ton, pour dire, Lui parler d’une manière propre à le persuader & à l’amener à ce qu’on veut.
On dit figurément, Le prendre sur un ton, sur un certain ton, pour dire, Prendre de certaines manières, avoir une certaine conduite, un certain procédé. Si vous le prenez avec moi sur un ton de fierté, je serai aussi fier que vous. Prétend-il le prendre sur un ton de maître ? Le prenez-vous sur ce ton-là ? Il l’a pris sur un ton fort haut, sur le haut ton.
On dit aussi figurément, Changer de ton, pour dire, Changer de conduite, de manières. Il traitoit tout le monde avec hauteur, mais on l’a bien fait changer de ton.
Figurément aussi, pour donner à entendre, qu’On obligera quelqu’un à parler, à se conduire autrement qu’il n’a fait, on dit, qu’On le fera bien chanter sur un autre ton.
Ton, dans ce même sens, se joint à divers adjectifs. Ainsi on dit, Être sur un ton badin, sur un ton sérieux, pour dire, Parler d’une manière badine, ou d’une manière sérieuse. On se sert aussi des phrases suivantes dans une acception pareille. Être toujours sur un ton doucereux avec les femmes. Il est toujours sur le ton plaintif. Il rebat sans cesse les mêmes choses, il est toujours sur le même ton.
Ton, se prend aussi pour Un des modes sur lesquels on chante les Pseaumes dans l’Église. Les huit tons de l’Église. Un tel Pseaume se chante sur le troisième, sur le quatrième ton. Le ton de l’Épître, de l’Évangile, de la Préface.
Il se dit aussi De l’intervalle entre deux notes consécutives de la gamme, excepté l’intervalle du mi au fa, & celui du si à l’ut. De l’ut au ré il y a un ton majeur. Du ré au mi il y a un ton mineur.
On dit, Donner le ton, pour dire, Marquer en chantant, ou en touchant un instrument, le ton sur lequel une chose doit être chantée ou jouée. Et figurément on dit, qu’Un homme donne le ton à la conversation, pour dire, qu’Il s’en rend le maître, & que par autorité ou par insinuation, il oblige les autres à penser & à parler comme lui.
Il se dit aussi Du son des instrumens. Ces instrumens sont sur le ton de l’Opéra, au ton de la Chapelle. Son luth étoit monté sur ce ton-là.
Il se dit aussi Du mode dans lequel une pièce de musique est composée. Jouer plusieurs pièces sur un même ton. Il faudroit changer de ton pour jouer cette pièce-là. Ce Musicien sort du ton.
Demi-ton, ou Semi-ton. s. m. Terme de Musique. La moitié d’un ton. Il faut chanter cet air d’un demi-ton plus haut. Il faut hausser ce clavecin d’un semi-ton. Cette basse va d’un demi-ton plus bas que l’autre. Il y a dans la gamme un demi-ton du mi au fa, & un autre du si à l’ut.
Ton de couleur, se dit Du degré de force, de vigueur, d’intensité du coloris. Voilà une assez bonne copie de Rubens ; mais quelle différence dans le ton de couleur, entre l’original & la copie !
Il se dit encore De l’harmonie, ou de l’accord général des couleurs d’un tableau. Beau ton de couleur. Mauvais ton de couleur.
Il se dit aussi Des parties d’un tableau. Cette architecture, ce paysage est d’un beau ton de couleur.
Ton de couleur, signifie aussi, L’espèce de couleur qui domine dans un tableau. Le ton de couleur de ce tableau tire sur le rouge, sur le jaune, &c.
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