falloir

7e édition

FALLOIR.

v. n. impersonnel. Conjugaison : (Il faut, il fallait, il fallut, il a fallu, il faudra, il faudrait, qu’il faille, qu’il fallût.)
■  Être de nécessité, de devoir, d’obligation, de bienséance. Dans ce sens, il n’est guère d’usage à l’infinitif. Il faut faire telle chose. Il faut que je fasse telle chose. Il faut voir le monde pour se former. Il fallait dès ce moment y donner ordre. Il a fallu le payer. Il faudra le satisfaire. Il fallut en passer par là. Il faudrait s’en informer. Pensez-vous qu’il faille croire tout ce qu’il dit ? Je ne croyais pas qu’il fallût faire ce voyage. Elle parle plus qu’il ne faut.
Fam., C’est un faire le faut, C’est une chose qu’il faut absolument faire.
Fam., Un homme, une personne comme il faut, Un homme, une personne d’un rang distingué, de bonne éducation, de bonnes manières. C’est un homme très comme il faut. Les gens comme il faut ne suivent plus cette mode.
Fam., Si faut-il, encore faut-il que… Il p. 721est nécessaire, malgré tout, que… Si faut-il qu’il s’explique de façon ou d’autre. Si faut-il en être éclairci. Encore faut-il que je sache à quoi m’en tenir. La première de ces locutions a vieilli.
Fam., Il faut voir, Il est curieux, intéressant de voir. Il faut voir ce que cela deviendra. On le rejette quelquefois à la fin de la phrase, en manière d’exclamation. On les battit, il faut voir ! Ce sont de fort bonnes gens, et qui nous reçurent, il faut voir ! On dit dans un sens analogue, Aussi faut-il voir. Il a fait l’insolent ; aussi faut-il voir comme on l’a traité !
Fam., C’est ce qu’il faudra voir, se dit Pour faire entendre que l’on saura mettre des empêchements à ce qu’une personne projette de faire. Il veut me faire ôter mon emploi : c’est ce qu’il faudra voir.
Falloir, se dit aussi De ce dont on a besoin. Il lui fallait cent francs. Je lui ai prêté ce qu’il lui fallait pour payer ses créanciers. Il lui faut un habit. Il lui fallait un cheval. Que lui faut-il encore ? il est toujours chagrin, il ne sait ce qu’il lui faut. Combien vous faut-il de soldats ? J’ai l’homme qu’il vous faut, ce qu’il vous faut. Ce sont de ces gens comme il en faut dans une réunion.
Il se dit, particulièrement, De ce qu’on doit donner d’argent à quelqu’un pour un prix, pour un salaire. Combien vous faut-il, que vous faut-il pour votre marchandise, pour votre peine ? Il dit qu’il lui faut tant. Il demande plus qu’il ne lui faut.
Falloir, se dit encore dans le sens de Manquer ; et alors il ne s’emploie qu’avec la particule En, et le pronom de la troisième personne. Conjugaison : Dans ce sens, il se conjugue avec l’auxiliaire Être. Il s’en faut de beaucoup que leur nombre soit complet. Il s’en faut beaucoup que l’un soit du mérite de l’autre. Il s’en faut de peu que ce vase ne soit plein. Il s’en fallait peu qu’il n’eût achevé. Il s’en est peu fallu qu’il n’ait été tué. Il ne s’en est presque rien fallu. Peu s’en est fallu que je ne vinsse. Il a fini son travail ou peu s’en faut. Vous dites qu’il s’en faut tant que la somme entière n’y soit. Il ne peut pas s’en falloir tant. Il est fait exception à la règle donnée au commencement de ce paragraphe, dans quelques vieilles locutions proverbiales, telles que : Au bout de l’aune faut le drap. Pour un moine l’abbaye ne faut pas.
Tant s’en faut que. loc. adv. Bien loin que. Tant s’en faut qu’il y consente, qu’au contraire il fera tout pour l’empêcher.
Fam., Tant s’en faut qu’au contraire, s’emploie quelquefois, par plaisanterie, pour dire simplement, Au contraire. Vous demandez si cette femme est jolie, tant s’en faut qu’au contraire.
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