baisser

7e édition

BAISSER.

v. a.
■  Abaisser, mettre plus bas. Baisser les glaces d’une voiture. Baisser une jalousie, un store. Baisser la visière d’un casque. Baisser le rideau d’un théâtre. Elle baissa son voile. Baisser le pavillon d’un vaisseau, baisser pavillon, pour marquer qu’on se rend à l’ennemi. Baisser l’épée, le drapeau, pour saluer un chef, un prince. Baisser la tête. Baisser les épaules.
Il signifie aussi, Diminuer la hauteur, rendre plus bas. Baisser une muraille. Baisser un toit. Baisser une maison.
Fig. et fam., Baisser le pavillon, baisser pavillon devant quelqu’un, Lui céder, lui déférer.
Baisser les yeux, Regarder en bas. Elle rougit et baissa les yeux. Confondu par mes reproches, il ne sut que répondre, et baissa les yeux. Je lui ferai baisser les yeux.
Baisser la voix, Parler plus bas. Baisser p. 146le ton, Parler d’un ton moins élevé, moins assuré ; et, figurément, Être moins insolent, moins hautain, moins présomptueux.
Baisser un instrument de musique, Le mettre dans un ton plus bas. On dit de même : Baisser le ton de l’orchestre. Baisser le ton d’un morceau de musique.
Fig. et fam., Baisser l’oreille, Paraître découragé, mortifié de quelque perte, de quelque mauvais succès. Après cet échec, il s’en alla baissant l’oreille.
En termes de Manège, Baisser la main à un cheval, Pousser son cheval à toute bride.
Fig., Baisser le prix d’une marchandise, La vendre à meilleur marché.
Baisser, s’emploie avec le pronom personnel, dans le sens de S’abaisser, se courber, se faire petit. Il faut se baisser, se baisser bien bas, pour entrer dans cette grotte. Baissez-vous davantage.
Prov. et ironiq., Il semble qu’il n’y ait qu’à se baisser et en prendre, se dit D’une chose qui paraît aisée, et qui ne l’est point.
Prov. et fig., C’est un homme qui ne se hausse ni ne se baisse, Il ne s’émeut de rien, il est toujours égal.
Baisser, est aussi neutre, et alors il signifie, Aller en diminuant de hauteur. La rivière a baissé d’un pied. La rivière est baissée. La mer hausse et baisse deux fois le jour, par l’action du flux et du reflux.
Il s’emploie figurément dans un grand nombre de cas. Ainsi on dit :
Le jour baisse, Le jour diminue, la nuit commence à venir.
Ce vieillard baisse, Il s’affaiblit tous les jours. Ce malade baisse, Son état empire.
Sa vue commence à baisser, Sa vue commence à n’être plus aussi bonne.
Son génie, son talent, son esprit baisse, Diminue, s’affaiblit.
Ce vin baisse, Il perd de sa force, de son bouquet.
Cette marchandise baisse ; les actions, les rentes baissent ; les fonds, les effets publics baissent, le change baisse ; Ils tombent, ils diminuent de prix, de valeur.
Fig. et fam., Les actions de cet homme baissent, Sa puissance, son crédit, sa réputation diminuent. On dit de même, Son crédit, sa faveur baisse.
Cette place de commerce baisse, Elle perd de son commerce, de son crédit.
Baissé, ée. part. passé.
Tête baissée. loc. adv. et figurée. Il se dit en parlant De ceux qui s’exposent au péril hardiment, audacieusement. Il va au combat tête baissée. Les ennemis vinrent à nous tête baissée.
Il se dit aussi en parlant Des personnes qui se portent à quelque chose avec ardeur, sans rien examiner, sans rien craindre. Aussitôt qu’on lui eut proposé cette affaire, il y donna tête baissée.
Il se dit encore en parlant De ceux qui donnent complètement dans un piège. Ce sot a donné tête baissée dans le piège, dans le panneau
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