plaire

6e édition

PLAIRE.

v. n.
■  Agréer, être agréable, causer à quelqu’un un sentiment ou une sensation qu’il aime à éprouver. Cet homme-là me plaît beaucoup. Il a tout ce qui peut plaire. Elle n’est pas très-belle, mais elle plaît, elle plaît à tout le monde. Elle n’a qu’à se montrer pour plaire. Elle a le don, le secret, l’art de plaire. Elle a une grande envie de plaire, un grand désir de plaire. Elle a tous les moyens de plaire. Le but de l’écrivain doit être d’instruire et de plaire. La vérité plaît aux esprits bien faits. Cet ouvrage plaît à ma raison. De telles actions plaisaient à son cœur. La chasse, la musique lui plaît. Ce tableau-là me plaît plus que l’autre. Ce qui lui a plu une fois, lui plaît toujours. Cela ne me plaît pas. Cela me plaît fort. Le vert plaît aux yeux.
Cela vous plaît à dire. Locution familière servant à faire connaître qu’on ne convient pas de ce qui vient d’être dit, ou à énoncer un refus. Vous prétendez que c’est un bonhomme ; cela vous plaît à dire. Vous voulez que je fasse cette démarche ; cela vous plaît à dire.
Plaire, s’emploie aussi avec le pronom personnel régime indirect, et signifie, Prendre plaisir à quelque chose. Il se plaît à étudier. Il se plaît à lire. Il se plaît à vous mettre en colère. Il ne se plaît qu’à faire du mal. Il ne se plaît à rien. Je me plais au jardinage, à l’agriculture. Elle s’est plu à vous contredire. Ils se sont plu à me persécuter.
Il signifie aussi, Aimer à être dans un lieu, s’y trouver bien. Il se plaît à la campagne. C’est un des lieux où je me plais le plus. Je ne saurais me plaire ici. Il se plaît dans sa famille.
Il se dit, en ce sens, Des animaux. Le gibier se plaît dans les taillis. Les truites se plaisent dans l’eau vive.
Il se dit aussi, figurément, Des plantes. La vigne se plaît dans les terres pierreuses. Le sapin se plaît sur les montagnes.
Se plaire à soi-même, Être satisfait de soi. Il est trop persuadé qu’il plaît à tout le monde, p. 428pour ne pas se plaire beaucoup à lui-même. Pour un écrivain, le meilleur moyen de plaire à ses lecteurs, est de ne pas se plaire trop aisément à lui-même.
Plaire, s’emploie aussi impersonnellement, en parlant D’une chose qu’on veut, qu’on a pour agréable. Il a plu à Dieu de finir ses misères. Il faut demander à Dieu qu’il lui plaise de calmer le courroux de votre père, qu’il lui plaise que votre père s’apaise. Il n’en sera que ce qu’il vous plaira. Je ferai ce qu’il vous plaira. Vous plaît-il d’être de la partie ? Il ne me plaît pas que vous alliez là. Il mène cet homme-là comme il lui plaît. Il en fait tout ce qu’il lui plaît. S’il vous plaît de vous en informer. Pour répondre à ce qu’il vous a plu de m’écrire, je vous dirai que… Que vous plaît-il que je fasse ? Ce qui me plaît, c’est que vous fassiez telle chose.
Nous voulons et nous plaît ce qui suit. Formule qui était autrefois employée dans les édits et déclarations du roi.
S’il vous plaît, employé absolument, est souvent un simple terme de civilité. Soyez, s’il vous plaît, persuadé que je vous servirai en toutes choses. Faites-moi, s’il vous plaît, la grâce de m’écouter. Donnez-moi cela, s’il vous plaît. Répondez, s’il vous plaît, à la question que je vais vous faire. C’est aussi une façon de parler qui ajoute quelque énergie à ce qu’on dit. Croyez, s’il vous plaît, que je sais bien ce que je dis. N’allez pas, s’il vous plaît, vous imaginer que vous m’avez convaincu.
Prov., Cela va comme il plaît à Dieu, se dit D’une affaire dont la conduite est abandonnée, négligée.
Prov., Il est auprès de lui, devant lui, à plaît-il maître, se dit D’un homme qui a une complaisance servile pour un autre.
Dans le style familier, une personne qu’on appelle répond quelquefois, Plaît-il ? c’est-à-dire, Que vous plaît-il ? que demandez-vous de moi ? Quelquefois aussi on emploie cette phrase pour faire répéter ce qu’on n’a pas bien entendu.
Plaise à Dieu, plût à Dieu que. Façons de parler dont on se sert pour marquer qu’on souhaite quelque chose. Plaise à Dieu qu’il revienne sain et sauf ! Plût à Dieu que cela fût ! On dit aussi absolument, Plût à Dieu !
À Dieu ne plaise, ce qu’à Dieu ne plaise. Façons de parler dont on se sert pour témoigner l’éloignement ou l’aversion que l’on a pour quelque chose. À Dieu ne plaise que j’y consente jamais. S’il meurt, ce qu’à Dieu ne plaise, je quitterai cette maison.
Plaise. Terme de formule dont on se sert dans quelques écrits ou mémoires qu’on présente au roi, aux magistrats. Plaise au roi. Plaise à la cour m’octroyer. Etc. Il a vieilli.
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