pavillon

6e édition

PAVILLON.

s. m.
■  Espèce de logement portatif de forme ronde ou carrée, et terminé en pointe par en haut, qui servait jadis au campement des gens de guerre. Les pavillons étaient ordinairement faits de coutil. L’arbre ou le mât d’un pavillon. Les cordages d’un pavillon. Tendre un pavillon.
Pavillon, en termes de Tapissier, Tour de lit plissé par en haut, et suspendu au plancher, ou attaché à un petit mât vers le chevet. Un pavillon de taffetas, de toile des Indes, de serge. On dit aujourd’hui, Couronne.
Pavillon, se dit aussi d’Un tour d’étoffe dont on couvre le tabernacle, dans quelques églises.
Il se dit également Du tour d’étoffe qu’on met sur le saint ciboire.
Pavillon, en Architecture, Corps de bâtiment ordinairement carré, appelé ainsi, à cause de la ressemblance de sa forme avec celle des pavillons d’armée. Sa maison ne consiste qu’en un pavillon. Il a bâti un pavillon au bout de son jardin. Un corps de logis entre deux pavillons. Un corps de logis ayant un pavillon au milieu. Gros pavillon.
Pavillon, signifie aussi, L’extrémité évasée d’une trompette, d’un cor, d’un porte-voix, etc.
En termes d’Anat., Le pavillon de l’oreille, Le cartilage de l’oreille.
Pavillon, en termes de Marine, Espèce de bannière ou d’étendard, qui est en forme de carré long, et dont le principal usage est de faire connaître à quelle nation appartient le bâtiment sur lequel il est arboré. Quand il a cet usage, on le place au mât de l’arrière : placé à d’autres mâts, il sert à indiquer le rang de l’officier général de mer qui commande. Il n’y a que l’amiral qui porte le pavillon au grand mât. Le pavillon de France. Le pavillon d’Angleterre. Arborer le pavillon. Mettre le pavillon bas. Baisser le pavillon.
Amener le pavillon, Le baisser par déférence ou par force.
Assurer son pavillon, Tirer un coup de canon, en arborant le pavillon de sa nation.
Mettre le pavillon en berne, Le plier dans sa hauteur, de manière qu’il ne fasse qu’un faisceau, pour rappeler ceux de l’équipage p. 374qui sont à terre, ou pour demander du secours.
Fig. et fam., Baisser le pavillon, ou Baisser pavillon, ou Mettre pavillon bas, Céder et se reconnaître inférieur à la personne à qui l’on se trouve comparé, avec qui l’on est en concurrence, en contestation. Quant à cela, je baisse le pavillon, je baisse pavillon, et je reconnais que vous l’emportez sur moi. C’est un homme qui est au-dessus de tous les autres dans ce genre-là, il faut baisser pavillon devant lui, il faut mettre pavillon bas devant lui. Vos raisons sont meilleures que les miennes, je cède et je baisse pavillon.
Fig., Se ranger sous le pavillon de quelqu’un, Se mettre sous sa protection.
Pavillon, s’emploie quelquefois, figurément, pour désigner Les vaisseaux, l’armée navale, la puissance maritime d’une nation. On est protégé, dans les parages étrangers, par le pavillon de sa nation. Le pavillon anglais domine sur ces mers. Cet amiral, dans la dernière guerre, a soutenu l’honneur du pavillon français.
Le pavillon couvre la marchandise, Le commerce des neutres doit être respecté par les puissances belligérantes.
Trafiquer sous le pavillon neutre, sous pavillon neutre, Employer, en temps de guerre, des bâtiments neutres pour le transport de ses marchandises.
Pavillon, au Jeu de trictrac, Marque façonnée en étendard, qui annonce qu’on a la bredouille. Prendre le pavillon. À bas le pavillon.
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