patron, onne

6e édition

[I.] PATRON, ONNE.

s.
↪ voir aussi : [II.] Patron (n. m.)
■  Protecteur. Il se dit Du saint dont on porte le nom, de celui sous l’invocation de qui une église est dédiée, et de celui qu’un pays, une ville, une confrérie, une communauté réclame comme son protecteur. Saint Jean est son patron, est le patron de cette ville. Saint Denis est un des patrons de la France. Sainte Geneviève est la patronne de Paris. Saint Fiacre est le patron des jardiniers ; saint Éloi, celui des orfévres, etc. Le jour de la fête du patron.
Patron, se dit aussi d’Un homme puissant sous la protection de qui l’on se met pour faire sa fortune, pour avoir de l’appui ; et d’Un homme dont on obtient le secours dans une affaire, dans une circonstance difficile. Chez les Romains, les plébéiens s’attachaient, sous le nom de clients, à quelque patricien qu’ils appelaient leur patron. Tel prince est son patron. Il a été mon patron dans ce procès. Vous avez là un bon patron.
Il se dit, familièrement, Du maître d’une maison. Où est le patron ? Avez-vous pris les ordres du patron ? Je voudrais bien saluer le patron. Le patron fait bien les honneurs de chez lui. On dit, dans le même sens, Le patron de la case ; et cela s’applique, par extension, à Un homme qui, sans être le maître d’une maison, y a tout pouvoir. Cette femme, depuis son veuvage, l’a reçu chez elle, et il est devenu le patron de la case.
Patron, se dit en outre de Celui qui commande aux matelots d’un canot, d’une chaloupe ou d’un très-petit bâtiment. Le patron de la barque, du bateau.
Fig. et fam., Il est le patron de la barque, se dit De celui qui a le plus de crédit dans une société, dans une compagnie, dans une affaire.
Adjectiv., Galère patronne, ou simplement, Patronne, se disait de La seconde des galères du roi, que montait ordinairement le lieutenant général des galères. La patronne souffrit beaucoup dans cette tempête. La patronne essuya un grand feu.
Patron, se disait, chez les Romains, Du maître à l’égard de son affranchi. L’affranchi devait respect à son patron.
Il se dit, dans le Levant, Du maître à l’égard de l’esclave. Réduit en esclavage, il eut le bonheur d’avoir pour patron un homme compatissant.
Patron, se disait autrefois Du prélat ou du seigneur laïque qui avait droit de nommer à un bénéfice. Patron ecclésiastique. Patron laïque. Il était le patron de ce bénéfice. Il était seigneur et patron de sa paroisse. Le patron avait les droits honorifiques dans une église, comme successeur du premier fondateur.
Adjectiv., Cardinal patron, s’est dit, à la cour de Rome, Du cardinal qui gouvernait comme premier ministre. C’était ordinairement le neveu du pape qui était le cardinal patron.
Patron, se dit aussi, par manière de qualification amicale, à un homme d’un rang inférieur. Bonjour, patron. Gare à vous, patron. Rangez-vous, patron.
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