champ

6e édition

CHAMP.

s. m.
■  Étendue, pièce de terre labourable, qui ordinairement n’est pas fermée de murailles. Champ fertile. Champ stérile. Champ de tant d’arpents, etc. Labourer, cultiver, fumer, semer, moissonner un champ. Champ de blé. Au bout du champ. Au milieu d’un champ. Le décimateur prenait la dîme dans le champ.
Il se dit quelquefois au figuré, dans un sens analogue. Cultiver, féconder le champ de l’histoire.
En plein champ, Au milieu des champs, de la campagne. Passer la nuit en plein champ.
Champ de Mars, Lieu consacré à des exercices militaires.
Champ de mars, et Champ de mai, se disaient anciennement de Certaines assemblées que les principaux de la nation française tenaient au mois de mars ou de mai, pour régler les affaires de l’État.
Champ du repos, se dit quelquefois d’Un cimetière.
Champs, au pluriel, signifie, Toutes sortes de terres, tant les terres labourables que les prés, les bois, les bruyères, etc., pris tous ensemble. Mener les vaches, les brebis aux champs. Fleurs des champs. Se promener dans les champs. Il ne fait pas bon aux champ dans cette saison.
À travers champs, Hors des routes battues. p. 287Prendre, aller à travers champs. On dit aussi, À travers les champs.
Fam., Courir les champs, Se promener, errer dans les champs.
Prov., Il est fou à courir les champs, se dit D’un homme qui est très-fou.
Prov. et fig., Se sauver à travers champs, se dit D’une personne qui essaye, par différents discours, d’échapper à une question pressante.
Champs Élysées, Élysiens ou Élyséens, Lieux où, selon les anciens païens, étaient reçues, après la mort, les âmes des hommes justes.
Champs, au pluriel, se dit aussi de Tous les lieux qui ne sont point dans les villes ou dans les faubourgs. Maison des champs. Il demeure aux champs. Il est allé aux champs. La vie des champs.
Être aux champs et à la ville, Loger à l’extrémité d’un faubourg, ou habiter, dans la ville, une maison où il y a un grand jardin.
Fig. et fam., Un rien le met aux champs, il se met aux champs pour la moindre chose, se dit De quelqu’un qui se fâche ou qui s’inquiète aisément. On dit dans un sens analogue, Être aux champs.
Fig. et fam., Avoir la clef des champs, Avoir la liberté d’aller où l’on veut. On dit de même, Donner la clef des champs, Mettre en liberté ; et, Prendre la clef des champs, S’en aller, s’enfuir.
Prov. et fig., Avoir un œil aux champs et l’autre à la ville, Prendre garde à tout, être attentif à tout.
En termes militaires, Battre aux champs, Battre le pas ordinaire, soit pour rendre les honneurs, soit pour se mettre en marche. On battait aux champs pour aller relever la garde. La garde des Tuileries bat aux champs quand le roi sort ou rentre.
Champ de bataille, au singulier, se dit de La place où combattent deux armées. Il est demeuré maître du champ de bataille. Le champ de bataille lui est demeuré. Il a couché sur le champ de bataille. Visiter un champ de bataille après le combat. On dit dans le même sens, en poésie et dans le style élevé : Le champ d’honneur. Le champ ou les champs de Mars. Etc.
Fig. et fam., Il a bien pris, bien choisi son champ de bataille, Il a pris ses avantages pour réussir.
Fig. et fam., Le champ de bataille lui est demeuré, se dit D’un homme qui a remporté l’avantage sur un autre dans un débat.
Champ clos, Lice, lieu fermé de barrières, dans lequel deux ou plusieurs personnes vidaient autrefois leurs différends par les armes, avec la permission du prince ou du magistrat. Se battre en champ clos. Dans les combats de ce genre qui avaient lieu à cheval, on disait, Prendre du champ, Prendre de l’espace pour mieux fournir sa carrière.
Champ clos, se dit également en parlant Des tournois. Le tournoi se fit en champ clos. On dit néanmoins, Le juge du camp, et non du champ.
Champ, signifie aussi figurément, Carrière, ou sujet, occasion. On lui a donné, on lui a ouvert un beau champ pour acquérir de la gloire. Un vaste champ s’ouvre devant nous. Il a un beau champ pour paraître avec avantage. Voilà un beau champ pour étaler son éloquence, son érudition.
Laisser à quelqu’un le champ libre, Ne point s’opposer à ses prétentions, ne point se mettre en concurrence avec lui. Vous pouvez continuer vos démarches, je vous laisse le champ libre. On dit aussi, Avoir le champ libre, Avoir la liberté de faire une chose. Rien ne vous empêche d’y aller : vous avez le champ libre. On dit dans un sens analogue, Donner un champ libre à son imagination, à sa colère, à sa fureur, etc.
Champ, signifie encore figurément, Un fond sur lequel on peint, on grave, on représente quelque chose. Le champ d’un tableau, d’une médaille, d’un écusson. Le champ de ce tableau est trop clair. Ses armes sont un lion d’or en champ d’azur.
Il se dit aussi de L’étendue qu’embrasse une lunette d’approche. Cette lunette a trop peu de champ.
Mettre de champ, poser de champ des briques, des pierres, des solives, Les mettre, les poser sur la face la moins large.
En Mécanique, Roue de champ, Celle qui est horizontale, et dont les dents sont perpendiculaires.
Sur-le-champ. loc. adv. Sur l’heure même, sans délai. Cela fut vidé, fut décidé sur-le-champ. On l’arrêta sur-le-champ. Répondre sur-le-champ.
Prêcher, haranguer, parler sur-le-champ, Sans préparation, d’abondance.
À tout bout de champ. loc. adv. et fam. À chaque instant, à tout propos. Il retombe dans la même faute à tout bout de champ.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.