sujet, ette

5e édition

[I.] SUJET, ETTE.

adj.
↪ voir aussi : [II.] Sujet (n. m.)
■  Soumis, qui est dans la dépendance. Nous sommes tous sujets aux Lois et aux Coutumes du Pays où nous naissons.
Il signifie Subordonné, obligé d’obéir. Le fils est sujet à son père.
Il signifie aussi, Obligé à supporter quelques charges, et à payer certains droits. Il est sujet au logement des gens de guerre, sujet à la taille, sujet à telles corvées. Il est sujet à un tel devoir, à une telle rente.
Il signifie aussi, Astreint à quelque nécessité inévitable. Tous les hommes sont sujets à la mort. La nature humaine est sujette à beaucoup d’infirmités.
On dit, Être sujet à l’heure, pour dire, Être obligé de faire quelque chose à certaine heure précise. On dit proverbialement dans le même sens, Être sujet au coup de marteau.
■ Sujet, s’emploie aussi absolument. Ainsi on dit, qu’Un Maître tient ses domestiques fort sujets, pour dire, qu’Il exige d’eux un service fort assidu ; qu’Un père tient son fils de court, et fort sujet, pour dire, qu’Il ne lui laisse presque aucune liberté ; et, qu’Une femme est forte sujette auprès de son mari, pour dire, qu’Elle se tient continuellement auprès de lui. Il est du style familier.
En ce sens, on dit d’Un emploi, d’un métier qui oblige à une grande assiduité, que C’est un emploi où il faut être extrêmement sujet ; et absolument, que C’est un emploi fort sujet, pour dire, que C’est un emploi fort assujettissant. Ce dernier est populaire.
■ Sujet, signifie encore, Qui a accoutumé de faire quelque chose, qui s’y trouve porté par inclination ou par habitude. Il est sujet à boire, à s’enivrer. Il est sujet à cette faute.
On dit dans la même acception, Être sujet au vin, sujet aux femmes, sujet à ses fantaisies Être sujet à ses goûts, sujet à ses plaisirs, à ses passions.
On dit populairement, Être sujet à sa bouche, pour dire, Avoir l’habitude de la gourmandise.
■ Sujet, signifie aussi, Qui est exposé à éprouver fréquemment certains accidens. Tout homme est sujet à se tromper. Ce pays est sujet aux inondations, aux tremblemens de terre. Cette vallée est sujette aux ravines. Ces couleurs sont sujettes à changer. Être sujet à de grandes maladies, sujet à la goutte, à la gravelle, à la migraine, être sujet aux vapeurs, être sujet à tomber du haut mal.
On dit, qu’Une démarche est sujette à bien des inconvéniens, qu’une entreprise est sujette à bien des difficultés, pour dire, qu’Il y a des inconvéniens à faire une démarche, qu’il y a bien des difficultés à surmonter pour réussir dans une entreprise. On dit aussi, qu’Un passage est sujet à plusieurs interprétations différentes, pour dire, qu’Il est susceptible de différentes interprétations.
On dit proverbialement d’Un homme auquel il ne faut pas trop se fier, qu’Il est sujet à caution.
■ Sujet, est aussi substantif, et signifie, Celui qui est soumis à une autorité qui gouverne, soit qu’il s’agisse d’un Roi, d’une République, ou de quelque autre Souverain. Il est né Sujet du Roi. C’est un Prince qui aime ses Sujets. En prenant des Lettres de naturalité, on devient Sujet de l’État où l’on se fait naturaliser. Les Sujets de la République de Venise, des Suisses, etc. Les relations du Prince au sujet. Les sujets ne sont pas des esclaves.
Il ne se dit point De ceux qui obéissent à une autorité secondaire. Les soldats sont soumis à un Général, mais ils ne s’appellent point ses sujets.
Il est substantif dans une autre acception, lorsqu’il signifie Une personne. Il faut chercher un sujet pour cette place.
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