saisir

5e édition

SAISIR.

v. act.
■  Prendre tout d’un coup et avec vigueur ou avec vîtesse. Saisir quelqu’un au collet, lui saisir le bras, l’épée, la bride de son cheval. Le garde de chasse lui a saisi son fusil. On a saisi les voleurs.
On dit figurément d’Un homme qui a la compréhension et la conception vive et forte, qu’Il saisit tout d’un coup les choses.
On dit à Un homme qui a mal entendu, mal compris, mal interprété, Vous n’avez pas bien saisi ce que j’ai dit ; vous avez mal saisi. Cette phrase sert à la fois d’excuse pour ce qu’on a véritablement dit, et de reproche poli pour l’interprétation qu’on y donne. Il faut saisir ce qu’on entend. Le traducteur a mal saisi, n’a pas saisi parfaitement ce passage, ce texte.
On dit, Saisir l’occasion, saisir le moment favorable, pour dire, En profiter.
On dit, Se saisir de quelqu’un, pour dire, Le prendre et l’arrêter. Il faut se saisir de cet homme-là, c’est un voleur.
On dit, Se saisir d’une chose, pour dire, La prendre, s’en rendre maître. Il s’est saisi de l’argent, des meubles, du cheval. Il se faut saisir de ce château, de cette Place. Saisissez-vous de ce poste. Se saisir d’un couteau, d’une épée.
Saisir, se dit figurément Des maux du corps, des maladies, des passions, des sentimens de l’âme. Le froid l’a saisi. La colique, la fièvre l’a saisi. La douleur, la crainte, le désespoir l’a saisi. Être saisi de joie, de peur, d’étonnement, etc.
On dit absolument, Être saisi, pour dire, Être frappé subitement, touché de déplaisir, pénétré de douleur. Quand on lui dit cette nouvelle, elle fut tellement saisie, qu’elle se trouva mal. Cette pensée m’a saisi. Cela saisit.
En ce sens il s’emploie aussi avec le pronom personnel. Quand on lui apprit la mort de son fils, il se saisit tellement, qu’il en mourut. Cet homme se saisit au moindre contre-temps qui lui arrive.
Saisir, en termes de Palais, se dit Du créancier qui pour sa sûreté et pour avoir le paiement de ce qui lui est dû, arrête juridiquement les biens de son débiteur. Saisir des meubles et des immeubles. Saisir les revenus d’une Terre entre les mains des Fermiers. Saisir et exécuter. Saisir réellement des immeubles pour les décréter. Saisir le temporel d’un Bénéfice. Permis de saisir.
On dit en termes de Coutume et de Pratique, que Le mort saisit le vif, pour dire, qu’A l’instant que quelqu’un meurt, son héritier devient le maître de son bien.
On dit, Saisir un Tribunal, une Juridiction, d’une affaire, pour dire, Y faire des procédures qui y attirent et retiennent la connoissance de l’affaire. Il a saisi le Parlement de son affaire. La seconde des Enquêtes a été saisie de cette affaire, elle en est saisie.
Saisi, ie. participe.
On dit, qu’Un voleur a été trouvé saisi du vol, pour dire, qu’On lui a trouvé sur lui le vol qu’il avoit fait. On dit dans le même sens, On l’a trouvé saisi d’une lettre qui a découvert toute l’intrigue.
En termes de Pratique, on le fait quelquefois substantif, pour signifier Le débiteur sur lequel on a fait une saisie. Le saisi et le saisissant.
On appelle Tiers-saisi, Celui entre les mains duquel on a fait une saisie-arrêt, une opposition. On a ordonné que les tiers-saisis consigneroient à la charge des oppositions.
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