porter

5e édition

PORTER.

v. a.
■  Soutenir quelque chose en l’air, être chargé de quelque poids que ce soit. Porter un sac de blé. Porter un ballot de livres. Porter du bois. Porter de l’eau. Porter deux cents pesant. Porter sur la tête. Porter sur le dos. Porter sur les épaules. Porter une hotte. Porter à bras. Il fallut le porter à bras. On le portoit dans une chaise. Se faire porter en chaise. Vous ne sauriez porter cela d’une main. Porter le dais à l’entrée solennelle d’un Prince dans une Ville. Porter le dais du Saint Sacrement. Porter une châsse. Porter une bière.
On dit figurément, qu’Un homme a plus de travail, plus d’affaires qu’il n’en p. 326peut porter, pour dire, qu’Il est chargé de tant de travail, d’une si grande quantité d’affaires, qu’il n’y sauroit suffire ; et, qu’Il porte tout le poids des affaires, pour dire, qu’Il en est chargé seul.
Lorsque par déférence au sentiment de quelqu’un, on se résout à faire une chose dont on avoit quelque scrupule, on dit figurément, qu’Il en portera le péché, l’iniquité, la peine, pour dire, que S’il y a du péché, il en sera chargé, il en sera responsable, il en sera puni.
On dit figurément, Porter les iniquités d’autrui, pour, Payer les sottises qu’on n’a pas faites soi-même. Vous me faites porter vos iniquités. Il est familier.
On dit proverbialem. que Chacun porte sa croix en ce monde, pour dire, qu’Il n’y a personne qui n’ait ses afflictions particulières.
On dit figurément et familièrement d’Un homme par qui on a été offensé, qu’Il ne le portera pas loin, pour dire, qu’On s’en vengera dans peu. On dit dans le même sens, Il ne le portera pas en Paradis, en l’autre monde.
On dit aussi figurém. et familièrem. d’Un homme qui est à charge par l’ennui qu’il donne, qu’On le porte sur les épaules.
On dit au jeu de la Boule et à d’autres jeux semblables, qu’Un homme porte les deux, porte ses deux, pour dire, qu’Il joue deux boules contre deux hommes qui n’en ont qu’une chacun. On le dit aussi figurément et familièrement, pour dire, qu’Il fait deux fonctions différentes.
On dit, L’un portant l’autre, et le fort portant le foible, pour dire, Compensant l’un avec l’autre, pour en former une espèce de tout. Cette vigne, cette terre rapporte tant tous les ans l’un portant l’autre, le fort portant le foible.
On dit figurément, Porter quelqu’un, pour dire, L’aider de sa faveur, de son crédit, le favoriser. Celui qui le portoit le plus, et de la protection duquel il espéroit sa fortune, fut exilé. Il y a des personnes puissantes qui le portent. Il est porté par des personnes puissantes ; et absolument, Il est fort porté.
Porter, signifie encore, Transporter une chose d’un lieu dans un autre. Il prit deux tableaux qui étoient dans sa salle, et les porta dans sa chambre. Portez ces papiers dans mon cabinet.
On dit, Porter quelqu’un en terre, pour dire, Le porter pour l’enterrer ; et, Porter quelqu’un par terre, pour dire, Le renverser par terre.
Porter, se dit aussi Des chevaux, des bêtes de charge et de voiture, et des choses inanimées qui soutiennent quelque chose de pesant. Le cheval qui le portoit. Un mulet qui porte cinq cents pesant. Des colonnes qui portent une galerie. Une rivière qui porte de grands bateaux. Un vaisseau qui porte cinq cents hommes d’équipage, et des vivres pour six mois.
On dit, qu’Une rivière porte bateau, pour dire, qu’Elle est navigable.
On dit, que Du vin porte bien l’eau, pour dire, qu’Encore qu’on y mette de l’eau, on ne laisse pas de sentir la force du vin ; et, qu’Il ne porte pas l’eau, pour dire, qu’Il a peu de force, peu de séve, et que pour peu qu’on y mette d’eau, il n’a presque plus de saveur.
Porter, signifie aussi simplement, Avoir sur soi, tenir à la main, sans égard à la pesanteur de la chose. Il ne porte jamais d’argent sur lui. Il porte toujours quelque livre dans sa poche. Porter un bouquet à la main. Porter un cierge à la procession.
Porter, se dit encore De tout ce qu’on a sur soi, comme servant à l’habillement, à la parure. Porter des habits brodés. Porter un habit tout uni. C’est un habit qui n’a jamais été porté. Porter du velours, du satin. Porter du drap. Porter le deuil. Porter la haire. Porter la perruque. Porter perruque. Porter ses cheveux. Porter des pierreries. Porter un collier de perles. Porter une bague au doigt. Il se dit aussi De ce qui sert à la défense et à marquer la profession, l’état. Porter des pistolets. Porter une épée. Dans l’Infanterie, les piquiers portoient la cuirasse et le pot en tête. Porter une écharpe. Porter des plumes à son chapeau. Porter le mousquet. Il a long-temps porté les armes sous un tel Prince, au service d’un tel Prince. Porter l’épée, la soutane, la robe. Porter le petit collet. Porter le surplis, l’aumusse. Porter le froc. Porter chape.
On le dit de même De ce qui marque la dignité. Les quatre grands Officiers de l’Ordre du Saint-Esprit portent le cordon bleu, comme les Chevaliers.
On dit figurément et familièrement, Porter chape en attendant quelqu’un, pour dire, Être forcé de se promener en long et en large pendant qu’il se fait attendre. Et l’on dit familièrement aussi De deux hommes de même taille, qu’Ils pourroient porter chape ensemble. Voyez Chape.
On dit familièrement, Un homme portant barbe, pour dire, Un homme qui a de la barbe, un homme fait.
On dit, Porter la robe, porter la queue, pour dire, Porter la queue d’une robe. Son laquais lui portoit la robe.
On dit, qu’Un homme a porté les chausses, pour dire, qu’Il a été page ; qu’Il a porté les couleurs, les livrées, pour dire, qu’Il a été laquais. Et on dit, Porter les couleurs d’une femme, pour dire, Porter dans son ajustement des couleurs semblables à celle qu’elle affectionne le plus.
On dit populairem. et figurément, qu’Une femme porte le haut de chausses, porte les chausses, porte la culotte, pour dire, qu’Elle est plus maîtresse dans sa maison que son mari.
En parlant d’Un coup, d’une blessure, on dit, En porter les marques, pour dire, En avoir encore les marques sur le corps.
Porter, se dit aussi Des différentes manières de tenir son corps, sa tête, ses bras, etc. et de tout ce qui regarde la contenance et le geste. Porter la tête haute. Porter les pieds en dehors. Porter bien ses bras en dansant. Porter le bras en écharpe.
Il se dit en ce sens Des animaux, et principalement des chevaux et des chiens. Un cheval qui porte bien sa tête. Les chevaux Tartares portent ordinairement le nez au vent. Ils portent au vent. Un chien qui porte bien ses oreilles. Ce chien porte bas l’oreille.
On dit familièrement, qu’Un homme le porte haut, pour dire, qu’Il se prétend de grande qualité, ou qu’il se prévaut de l’avantage que son rang, sa dignité, ses richesses, sa capacité, lui donnent.
On dit familièrem. qu’Un homme porte la mine d’avoir fait une chose, pour dire, qu’On juge cela à sa mine, à son air. Il est du style familier. On dit de même, Il porte tout l’air d’un franc maraud.
Porter, se dit encore dans la signification de Pousser, étendre, faire aller, conduire. Il faut porter ce mur jusque-là. Il faut le porter encore plus loin. Un arbre qui porte sa tête jusque dans les nues. Ce Prince a porté ses armes jusque dans le cœur du Pays ennemi. Des tuyaux qui portent l’eau dans un jardin, dans une cour, dans une cuisine, dans un réservoir.
On dit figurément : Porter au loin la terreur de ses armes, son nom et sa gloire. Porter son ambition, ses espérances, porter ses désirs jusqu’aux plus grandes choses. C’est porter la vengeance, le ressentiment trop loin. On ne peut pas porter le scrupule plus loin. Il a porté la dignité, l’autorité de la Magistrature à un haut degré.
On dit encore, Porter la terreur, la confusion partout, pour dire, Causer, donner de la terreur, répandre le désordre partout. On dit dans le même sens, Porter la guerre dans un Pays. Et on dit, Porter bonheur, porter malheur, porter guignon, pour dire, Influer sur le bonheur ou le malheur de quelqu’un. Le dernier est du style familier.
On dit, Porter la main à l’épée, porter la main au chapeau, pour dire, Étendre sa main pour tirer l’épée, ou pour ôter son chapeau.
On dit, Porter un coup à quelqu’un, pour dire, Pousser, adresser un coup à quelqu’un. Ils lui portèrent plusieurs coups, mais il les para tous. Porter un coup d’épée. Porter une botte.
On dit figurément d’Une personne de considération, de mérite, que Tout ce qu’il dit porte coup, que toutes ses paroles portent coup ; soit pour dire, qu’Il ne dit rien qui ne fasse une grande impression, par la déférence qu’on a pour lui ; soit pour dire, qu’il place toujours à propos ce qu’il dit.
On dit aussi, qu’Une chose porte coup, pour dire, qu’On en tire quelque conséquence importante, qu’elle produit quelque effet considérable.
On dit encore, qu’Une chose porte coup, pour dire, qu’Elle nuit. Ses plaisanteries portent coup. Cette entreprise a porté coup à sa fortune. Ce chagrin porta coup à sa santé.
On dit, qu’Un fusil porte bien son plomb, pour dire, que Quand on le tire, tout le menu plomb qui y est p. 327ne s’écarte point trop, et qu’il est poussé droit au but.
On dit encore, Porter ses regards, porter sa vue en quelque endroit, pour dire, Regarder, adresser ses regards, les fixer, les arrêter en quelque endroit. Quelque part que je porte la vue, je vois .... Et l’on dit figurément, Porter ses vues bien haut, pour dire, Former de grands desseins ; et, Porter ses vues bien loin, pour dire, Prévenir de loin les choses à venir, les prévoir.
On dit, Porter ses pas en quelque lieu, pour dire, S’y transporter. Où portez-vous vos pas ?
On dit, Porter la santé de quelqu’un, porter une santé, pour dire, Boire à la santé de quelqu’un, en s’adressant à un autre pour l’inviter à en faire autant. À la fin du repas on porta les santés.
On dit familièrement, qu’Un homme n’a pas porté santé depuis sa disgrâce, depuis sa chute, pour dire, que Depuis ces accidens il n’a point eu de santé.
Porter, signifie encore, Être étendu en longueur. Cette poutre porte trente pieds. Cette pièce de drap doit porter vingt aunes. Cette tenture porte dix-huit aunes de cours.
Porter, signifie aussi, Produire ; et il se dit De la terre, des arbres, etc. C’est un Pays qui porte de bons fruits. Des terres qui portent du froment. Un arbre qui porte de beaux fruits. L’arbre qui porte la noix muscade.
On dit, qu’Une somme porte intérêt, pour dire, qu’Elle produit intérêt.
On dit absolument, qu’Un billet a porté ou n’a pas porté, pour dire, qu’Il a gagné ou n’a pas gagné. On dit aussi activement, qu’Un billet a porté telle somme.
Porter, se dit aussi Des femmes, et des femelles des animaux. Les femmes portent ordinairement leurs enfans neuf mois. Porter un enfant à terme. L’enfant qu’elle porte. Les cavales portent onze mois.
Porter, signifie encore, Souffrir, endurer. Il porte impatiemment sa disgrâce. Il a porté son malheur, son affliction en homme de courage. Il en portera la peine. Il en portera la folle enchère.
On dit proverbialement et populairement d’Un homme qui a été battu par un autre, qu’Il a été le plus fort, qu’il a porté les coups.
On dit proverbialement et figurément dans le langage de l’Écriture, Porter tout le poids du jour et de la chaleur, pour dire, Endurer toute la fatigue, toute la peine.
Porter, signifie aussi, Induire, exciter à quelque chose. Son inclination le porte aux armes. Ce sont eux qui l’ont porté à cela. Les mauvaises compagnies l’ont porté à la débauche.
On dit, Porter amitié, porter affection à quelqu’un ; et, Être porté d’amitié pour quelqu’un, pour dire, Avoir de l’amitié, de l’affection pour quelqu’un. De même que Porter amitié, porter affection, signifient Aimer ; de même aussi Porter honneur, porter respect, signifient, Honorer, respecter ; et, Porter envie, signifie Envier.
On dit, Porter la parole, pour dire, Parler au nom d’une Compagnie, d’un Corps, d’une Communauté. Il portoit la parole pour sa Compagnie ; et, Porter parole, pour dire, Donner assurance, promettre verbalement au nom de quelqu’un. Je lui ai porté parole de dix mille écus, pour dix mille écus. J’ai porté parole de cent mille francs pour l’achat de cette terre. J’ai porté parole pour un tel.
On dit, Porter témoignage, pour dire, Témoigner qu’une chose est ou n’est pas. Il ne faut jamais porter témoignage contre la vérité. Je puis porter témoignage qu’il n’en a jamais dit un mot.
On dit, Porter un jugement, son jugement de quelque chose, sur quelque chose, pour dire, Juger de quelque chose. Je n’ai point encore porté de jugement là-dessus.
Porter, se dit De l’esprit, du caractère. On porte partout son caractère, On ne le quitte jamais. Il a porté dans cette affaire un esprit de chicane, un esprit de vétille. Il porte un grand esprit d’attention, un grand esprit de justice, un grand esprit de recherche dans tout ce qu’il veut traiter. Il porte loin l’esprit d’économie.
Porter, s’emploie encore en parlant D’actes publics et de lettres ; et il se dit des choses qui y sont expressément contenues. La Déclaration porte que .... L’Arrêt porte condamnation. Il est porté par la loi, par le contrat, que .... La flotte est arrivée, les dernières lettres qu’on a reçues le portent expressément. Les lettres d’aujourd’hui portent que tout est dans le même état. Cet acte ne porte point de date. Cet article n’est point porté dans le contrat.
On dit de même, Ma lettre porte expressément que .... Comme le portent vos ordres. Et l’on dit en parlant d’Une traduction, Ce n’est pas là ce que porte le texte, Il veut dire autre chose.
On dit d’Un empêchement légitime qu’on allègue, pour s’excuser de n’avoir pas fait quelque chose, que Cela porte son excuse avec soi. On dit, que La beauté porte sa recommandation avec elle, pour dire, qu’Une belle personne n’a qu’à se montrer, pour s’attirer la bienveillance de tout le monde.
On dit, qu’Une viande porte sa sauce, qu’un fruit porte son sucre, pour dire, qu’Une viande est si bonne, qu’elle n’a pas besoin de sauce ; qu’un fruit est si bon, qu’il n’a pas besoin de sucre.
Aux jeux de cartes où l’on a accoutumé d’écarter, on dit, Porter beau jeu, porter vilain jeu, pour dire, Avoir beau jeu, vilain jeu aux premières cartes. On dit aussi, Bien porter, mal porter, pour dire, Garder ou écarter les cartes que la rentrée favorise.
On dit aussi, qu’On porte une couleur, pour dire, que C’est celle dont on a le plus de cartes en main, et dans laquelle on a son jeu fait, ou presque fait. Il portoit une quinte de cœur toute faite. Il portoit pique, mais il ne lui est rien rentré. Mais quand on dit, Porter à une couleur, alors on suppose qu’on ne porte pas un jeu fait. Il porte à trefle. Il porte aux dames. Il porte à la quinte major de carreau.
Porter, est aussi verbe neutre, et signifie, Poser, être soutenu. Une poutre qui porte sur la muraille. Tout l’édifice porte sur ces colonnes.
On dit, qu’Une poutre porte à faux, pour dire, qu’Elle n’est pas bien posée sur le solide, sur le massif qui doit la soutenir.
On dit figurément d’Un raisonnement qui n’est pas concluant, qu’Il porte à faux, soit que le défaut vienne du principe, ou de sa mauvaise application.
On dit aussi, qu’Un carrosse porte sur la flèche, pour dire, qu’Il touche, qu’il bat sur la flèche quand il est en mouvement. Et on dit, que La selle d’un cheval porte sur le garrot, pour dire, qu’Elle le touche sur le garrot.
En termes de Marine, on dit, Porter au Sud, au Nord, etc. pour dire, Gouverner, faire route au Sud, au Nord, etc.
Porter, signifie aussi Atteindre ; et en ce sens, il se dit Des pièces d’artillerie, et des armes à feu et autres. Le canon de la place ne sauroit porter jusqu’ici. Ce fusil porte à deux cents toises. Le boulet ne porta que jusqu’au pied de la muraille. Une coulevrine qui porte une demi-lieue, à une demi-lieue. Les flèches ne sauroient porter jusque-là. En ce sens, il se dit aussi Des coups d’armes à feu et autres. Tous les coups que l’on tire ne portent pas. La blessure est dangereuse, car le coup a porté sur l’os.
Il signifie aussi, Toucher au but, l’atteindre. Le coup a porté juste. On le dit figurément d’Un discours. Je ne vois pas où porte ce discours, Je n’en devine pas l’intention, le but, à quoi il veut atteindre.
On dit, qu’Un canon, qu’un fusil porte loin, pour dire, qu’Il atteint à une grande distance.
On dit en parlant d’Un coup que l’on s’est donné à la tête en tombant, que La tête a porté.
On dit, en parlant d’Armes à feu, Tirer à bout portant, pour dire, En appuyant le bout de l’arme sur le corps de son ennemi, ou au moins de fort près. Et, Dire quelque chose à bout portant, signifie figurément et familièrement, Dire en face à quelqu’un quelque chose de très-fâcheux et de très-direct.
On dit au jeu de la Paume, que La balle a porté sur le toit, sur les deux toits, pour dire, qu’Elle y a touché. Et l’on dit, que La balle porte au mur ; ou absolument, qu’Elle porte, pour dire, que De son premier bond elle touche au mur, de façon que le mur la renvoie.
On dit, que Dans une bataille, la perte a porté principalement sur tel ou tel corps, pour dire, que Tel ou tel corps a principalement souffert.
Porter, en termes d’Armoiries, signifie, Avoir dans ses armes. Ainsi on dit, Un tel Seigneur porte d’azur au p. 328lion d’argent, porte de gueules aux trois besans d’or, pour dire, qu’Il a dans ses armes un lion d’argent en champ d’azur, trois besans d’or dans un champ de gueules, etc.
Porter, se met aussi avec le pronom personnel, et reçoit diverses significations. Il se dit De la santé. Se porter bien. Se porter mal. Comment se porte-t-il ? Il ne se porte pas trop bien depuis quelques jours. Il se porte mieux.
Il se dit encore De la disposition de l’esprit, de l’inclination, de la pente qu’on a à quelque chose. C’est un jeune homme qui se porte au bien. Il s’est porté à cela de lui-même. Il se porte au mal. Se porter à la débauche.
Il signifie aussi, S’appliquer à quelque chose. Il se porte avec ardeur à tout ce qu’il fait.
Il se dit encore Des différentes manières d’agir et de se conduire en certaines occasions. Il s’y est porté en homme de cœur. Il s’y est porté un peu mollement.
On dit en termes de Pratique, Se porter partie contre quelqu’un, pour dire, Se rendre partie contre quelqu’un, intervenir contre lui dans un procès ; Se porter pour appelant, pour dire, Interjeter appel d’une Sentence ; Se porter pour héritier, pour dire, Prendre la qualité d’héritier, se déclarer héritier, et agir en cette qualité.
Se porter fort, pour dire, Se faire fort. Voyez Fort.
On dit, en parlant d’Une foule où l’on est très-pressé, qu’On s’y porte.
Porté, ée. participe.
On dit proverbialement, en parlant De certaines choses qu’il n’importe guère de faire d’une manière plutôt que d’une autre, ou qui ne sont guère plus malaisées à faire d’une façon que d’une autre, Autant vaut traîné que porté.
On dit à quelqu’un, Vous voilà tout porté, Lorsqu’il n’a point à se déplacer pour faire ce qu’on lui demande, Demeurez ici à dîner, vous voilà tout porté.
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