pitié

5e édition

PITIÉ.

sub. fém.
■  Compassion, sentiment de douleur, de commisération pour les maux, pour les peines d’autrui. Avoir pitié de son prochain. Avoir pitié des pauvres. Être touché de pitié. L’état où il est, fait pitié, excite la pitié. Émouvoir la pitié. Cela est digne de pitié. La Tragédie doit exciter la terreur et la pitié. C’est un homme dur et sans pitié. Un cœur sans pitié. Il n’a pitié de personne. Il n’a non plus de pitié d’un homme que d’un chien. On a pris pitié de sa peine, de sa misère.
On dit proverbialement, Guerre et pitié ne s’accordent pas ensemble, pour dire, qu’Ordinairement à la guerre on n’est pas fort touché de pitié, et que même il est quelquefois dangereux de l’être.
On dit aussi proverbialement, qu’Il vaut mieux faire envie que pitié.
On dit encore proverbialement, C’est grande pitié, c’est grand’pitié que de nous, c’est une étrange pitié que de nous, pour dire, que La condition humaine est sujette à beaucoup de misères.
On dit aussi, C’est grande pitié, c’est grand’pitié, pour dire, qu’Une chose est très-digne de pitié. Il est familier.
On se sert quelquefois du mot de Pitié, dans un sens qui marque plutôt du mépris qu’une véritable compassion. Ainsi l’on dit, Il raisonne à faire pitié, pour dire, Il raisonne de travers ; Il chante à faire pitié, pour dire, Il chante mal. Vous me faites pitié de parler comme vous faites. C’est une pitié de voir comme il danse, comme il chante, comme il monte à cheval. C’est la plus grande pitié du monde.
On dit dans le même sens, Regarder en pitié, avec des yeux de pitié, pour dire, Ne faire aucun cas de ...., mépriser. C’est un homme dédaigneux, il regarde toujours les autres en pitié, avec des yeux de pitié.
On dit, Regarder, parler, traiter avec une pitié offensante, insultante, pour, Avec l’apparence de la pitié, mêlée aux marques du mépris.
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