profiter

4e édition

PROFITER.

v. n.
■  Tirer un émolument, faire un gain. Il a beaucoup profité sur les marchandises qu’il a vendues. Il profite à ce marché-là. Il s’est associé avec des gens avec lesquels il a beaucoup profité.
On dit, Faire profiter son argent, pour dire, Faire valoir son argent, en tirer de l’intérêt. Il a mis son argent dans la Compagnie des Indes pour le faire profiter. Et on dit d’Un homme qui a de l’argent, mais qui ne le fait point valoir, que Son argent ne lui profite point.
Profiter, signifie aussi, Tirer de l’avantage, de l’utilité de quelque chose que ce soit. Profiter du temps. Profiter de l’occasion. Profiter des conjonctures. Profiter des bons avis, des bons exemples, des instructions. Il a mal profité des avertissemens qu’on lui avoit donnés. Profiter des fautes d’autrui, de la disgrâce d’un courtisan.
On dit, qu’Un homme a profité de la dépouille d’un autre, pour dire, qu’Il en a eu la dépouille.
Profiter, signifie encore, Être utile, servir. Tous les avis qu’on lui a donnés ne lui ont profité de rien. Tout ce qu’il a fait n’a profité de rien à sa famille. Cela n’a profité ni à lui ni aux siens. Il ne lui a de rien profité d’avoir été si attaché à ses intérêts. Rien ne lui profite. De quoi cela vous profitera-t-il ? Les biens mal acquis ne profitent point.
Profiter, signifie aussi, Faire du progrès en quelque chose. Profiter en vertu, en sagesse, en science. Il a beaucoup profité avec ce Précepteur-là. Il a extrêmement profité dans le commerce du grand monde, dans la fréquentation des honnêtes gens.
Il se dit aussi d’Un enfant, d’une jeune personne qui croît, qui se fortifie. Cet enfant profitoit à vue d’œil. Il ne profite point depuis qu’on l’a tiré de nourrice. Voilà un jeune garçon qui a beaucoup profité en peu de temps.
Il se dit encore d’Un arbre, d’une plante qui vient bien. Les arbres profitent extrêmement dans une terre nouvellement remuée. C’est un pays où les arbres ne profitent point.
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