profond, -onde
PROFOND, PROFONDE
adjectifÉtymologie : xive siècle. Réfection de l’ancien français parfunt (xie siècle), lui-même issu du latin profondus, « profond ».
1.
Se dit d’un lieu ou d’un objet dont la dimension, depuis le bord, la surface, l’entrée jusqu’au fond, est importante.
Selon une direction verticale, du haut vers le bas.
Un profond précipice.
Une rivière profonde.
Un manteau aux poches profondes.
Selon une direction horizontale.
Une grotte profonde, un antre profond.
Une forêt profonde, qui s’étend autour d’un centre difficilement accessible.
Marque de domaine : militaire.
Ordre profond, voir Ordre.
▪
Suivi d’une indication de mesure.
Une caisse longue de deux mètres, large d’un mètre cinquante et profonde de quarante centimètres.
Un couloir profond d’une dizaine de mètres.
▪
Spécialement.
Qui est plus éloigné de la surface, du bord que d’autres parties du même ensemble.
Les muscles profonds du dos.
Les couches profondes et les couches superficielles de l’épiderme.
Les couches profondes de la croûte terrestre.
Pêcher en eaux profondes.
Fig.
La campagne profonde, la plus reculée.
La France profonde, l’Amérique profonde, où persistent des traditions, des valeurs liées le plus souvent à la société rurale, et qui résiste aux évolutions de la société moderne.
2.
Qui pénètre très avant, qui descend bas ; creusé, enfoncé, accentué.
Les racines profondes du figuier.
L’ours a laissé de profondes empreintes dans la neige.
Des rides profondes.
Une plaie profonde, qui s’enfonce loin dans les chairs et, spécialement, touche une artère, un nerf, etc.
Une profonde révérence, un salut profond, que l’on fait en se penchant fort bas.
Un décolleté profond, à l’encolure très échancrée.
Par analogie.
Un canapé profond, moelleux et dans lequel on s’enfonce.
Marcher dans l’herbe profonde.
▪
Fig.
Qui va très avant dans la connaissance des choses, pénétrant, subtil ; qui n’est pas immédiatement accessible à l’entendement.
Il est plus brillant que profond.
Une intelligence profonde.
Ce sont des mystères si profonds que la plupart des hommes n’y entendent rien.
Le sens profond d’une parabole.
3.
Qui est ou paraît très dense, intense, infini.
Nuit, obscurité profonde.
Un profond silence.
Un regard profond.
Le bleu profond des vitraux de la Sainte-Chapelle.
Une solitude profonde, presque totale.
Prendre une profonde inspiration, longue et prononcée.
Tomber dans un profond sommeil.
Ces propos lui ont causé un profond chagrin.
C’est un homme d’une profonde bêtise.
▪
Marque de domaine : musique.
Basse profonde, la plus grave des voix de basse, qui est traditionnellement dévolue aux rôles de roi et de père dans l’opéra classique (on dit aussi Basse noble et, vieilli, Basse-contre).
– Marque de domaine : psychopathologie.
Débile profond, par opposition à Débile léger, personne dont le développement intellectuel est particulièrement faible.
4.
Subst.
Le profond (litt.), le plus profond de, la partie la plus enfoncée, la plus reculée de quelque chose.
Hercule ramena Alceste du profond des enfers.
Il partit explorer le plus profond de la caverne.
Fig.
Je parle ici du plus profond de mon cœur.
Voir aussi
- [Terminologie (FranceTerme)] :
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- profilage [II], n. m.
- profilé, -ée, adj. et n.
- profiler, v. tr. et pron.
- profileur, -euse, n.
- profit, n. m.
- profitable, adj.
- profitablement, adv.
- profiter, v. intr.
- profiterole, n. f.
- profiteur, -euse, n.
- profond, -onde, adj.
- profondément, adv.
- profondeur, n. f.
- profontié, adj. m. [5e édition]
- pro forma, loc. adj. inv.
- profus, -use, adj.
- profusément, adv.
- profusion, n. f.
- progéniture, n. f.
- progestatif, -ive, adj.