cul

4e édition

CUL.

s. m. (l’L ne se prononce point, & on la supprime quelquefois dans l’écriture.)
■  Le derrière, cette partie de l’homme qui comprend les fesses & le fondement. Il tomba sur son cul, sur le cul. Il est laid comme un cul. Il étoit assis sur son cul comme un singe. Renverser cul par dessus tête. Il court comme s’il avoit le feu au cul. Être à cul nu. S’asseoir à cul nu. Il lui a donné des coups de pied au cul, du pied au cul.
On dit, Avoir le cul sur la selle, pour dire, Être à cheval. Ce Général est vigilant & infatigable, il a toujours le cul sur la selle. Les ennemis s’étant avancés, on tint Conseil de guerre le cul sur la selle.
On dit familièrement, Cul par dessus tête. La tête emporte le cul. La tête en bas, le cul en haut.
On dit proverbialement, Être à cul, pour dire, Ne savoir plus que devenir, n’avoir plus aucune ressource.
On dit proverbialement & figurément, Donner du pied au cul à un valet, pour dire, Le chasser de son service.
On dit proverbialement d’Un homme qui se tourmente extrêmement pour venir à bout de quelque chose, qu’Il y va de cul & de tête. Qu’il y va de cul & de tête comme une corneille qui abat des noix.
On dit proverbialement, qu’Un homme montre le cul, qu’on lui voit le cul, pour dire, Que ses habits ne valent rien, & sont tout déchirés.
On dit aussi prov. & fig. d’Un homme qui a témoigné de la foiblesse lorsqu’on attendoit beaucoup de son courage, de sa fermeté ; En cette querelle où l’on croyoit qu’il feroit paroître du courage, il montra le cul.
On dit figurément & familièrement d’Un homme, qui ayant fondé son espérance sur deux choses différentes, ne réussit dans aucune, qu’Il se trouve, qu’Il est, qu’Il demeure entre deux selles le cul à terre.
On dit proverbialement & populairement d’Un homme qui joue & qui perd tout ce qu’il a, qu’Il perdroit son cul, s’il ne tenoit.
On dit encore, Jouer à coupe-cul, pour dire, Jouer sans revanche. Et, Jouer à cu-levé, pour dire, Jouer les uns après les autres, en sorte que celui des joueurs qui ne joue point, prenne la place de celui qui perd.
Il y a une espèce de jeu des cartes qu’on appelle Cu-bas. Jouer à cu-bas.
On dit figurément & familièrement, Faire une chose à écorche-cul, pour dire, La faire à regret & en rechignant.
On dit proverbialement & populairement, qu’Un homme tire le cul en arrière, pour dire, qu’Il a de la peine à se résoudre à faire une chose.
On dit, Arrêter quelqu’un sur cul, pour dire, L’arrêter tout court. Leur Cavalerie venoit au galop, mais l’Infanterie qu’elle trouva dans un fossé l’arrêta sur cul. Il est du style familier.
On appelle familièrement Cul de plomb, Un homme sédentaire, qui travaille assidument dans son cabinet.
Cul, se dit aussi De quelques animaux. Le cul d’un singe. Ces ortolans, ces cailles ont le cul bien gras.
On dit, Faire le cul de poule, pour dire, Faire la moue en avançant les lèvres, & en les pressant.
Cul, signifie aussi L’anus par où l’animal décharge son ventre. Le cul d’un homme, d’un cheval, d’une vache, d’une poule, &c.
On dit proverbialement & bassement d’Une personne qui a grand’peur, qu’On lui boucheroit le cul d’un grain de millet.
On dit figurément & bassement d’Un homme qui a fait quelque grande perte, qui a reçu quelque grand dommage, qu’Il en a dans le cul.
On dit figurément & proverbialement, Baiser le cul à quelqu’un, pour dire, Marquer une soumission servile & lâche.
On dit proverbialement, Il ne faut pas vouloir peter plus haut que le cul, pour dire, qu’Il ne faut pas entreprendre de faire plus que l’on ne peut. Il veut peter plus haut que le cul.
On dit proverbialement, Tenir quelqu’un au cul & aux chausses, pour dire, Le tenir de manière qu’il ne puisse échapper. Les Sergens le tenoient au cul & aux chausses.
Il s’emploie aussi au figuré, pour dire, qu’On examine, qu’on agite quelque chose qui concerne quelqu’un, ses biens, sa vie, son honneur. À l’heure qu’il est, les Juges le tiennent au cul & aux chausses. On le tenoit au cul & aux chausses dans cette compagnie.
On appelle Cul, Le derrière d’une charrette. Mettez cela au cul de la charrette. Il fut lié au cul d’une charrette, & fouetté par les carrefours.
On dit, Mettre une charrette à cul, pour dire, La mettre les limons en haut.
Cul, se dit aussi De plusieurs autres choses différentes. Le cul d’un verre, d’une bouteille, d’une lampe, d’un baril, d’un muid, d’un tonneau, d’un pot, d’un tambour, d’un chaudron, d’une poële, d’un panier, d’une hotte, d’un chapeau, &c.
On dit, Mettre un muid, un tonneau sur cul, pour dire, Le lever sur son fond, ou pour dire, le vider.
On appelle Cul de sac, Une rue qui n’a point d’issue.
On appelle Cul d’artichaut, La partie la plus moilleuse de l’artichaut, & qui en fait le fond.
On appelle Cul de lampe, Certain ornement d’Architecture, qui pend du plancher ou de la voûte, & qui se termine en pointe.
On appelle aussi Culs de lampes, Certains fleurons ou ornemens que les Imprimeurs mettent à la fin d’un livre, d’un chapitre, &c.
On appelle Cul de jatte, Celui qui étant mutilé des jambes & des cuisses, marche en effet dans une jatte. C’est un cul de jatte. On le dit aussi d’Un homme qui a perdu l’usage de ses jambes, & qui ne peut marcher.
On appelle Cul de basse-fosse, Un cachot creusé dans la basse-fosse même. C’est un scélérat, il le faut mettre dans un cul de basse-fosse.
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