ravir

3e édition

RAVIR.

v. act.
■  Enlever de force, emporter avec violence. Ravir une femme. Ravir une fille de la maison de son père. Ravir des enfans d’entre les bras de leur mère. Un animal carnassier ravit sa proie. Ravir le bien d’autrui. En ce sens, on dit au figuré, Ravir l’honneur à une fille. Ravir à un Général la gloire d’une action, &c.
Il signifie fig. Enlever, charmer l’esprit ou le cœur de quelqu’un, par un transport d’admiration, de joie, &c. Les merveilles que vous me racontez me ravissent. C’est une beauté qui ravit tous ceux qui la voient. Le concert a ravi tous ceux qui l’ont entendu. Ce Prédicateur, cet Avocat a ravi tout son auditoire.
■ A ravir. Espèce de phrase adverbiale dont on se sert, pour dire, Admirablement bien. Elle chante à ravir. Il danse à ravir. Jouer du luth à ravir. Peindre à ravir. Un Prédicateur qui prêche à ravir. Il est du style familier.
■ Ravi, ie. part. Voilà un homme ravi de joie. Etre ravi d’admiration, ravi en admiration. Etre ravi d’étonnement. Et dans toutes ces phrases, Ravi, signifie, Transporté.
On dit que Saint Paul fut ravi jusqu’au troisième ciel, pour dire, qu’Il fut enlevé jusqu’au troisième ciel.
On dit, Etre ravi en extase, pour dire, Être transporté hors de soi par la forte contemplation de quelque objet admirable, & par l’effet d’une grace extraordinaire. Ce Saint a été vû plusieurs fois ravi en extase.
On dit par éxagération dans le style familier, Je suis ravi de cela, j’en suis ravi, pour dire, J’en ai de la joie, j’en suis bien aise. Je suis ravi qu’il ait gagné son procès. Je suis ravi que cela soit arrivé. J’apprends que vous avez fait fortune, j’en suis ravi.
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