silence

2e édition

SILENCE.

substan. masc.
■  Ce terme ne se dit proprement que de l’homme, & sert à marquer l’estat où est une personne qui se tait, qui s’abstient de parler. Garder le silence. observer le silence. faire silence. faire faire silence. rompre le silence. puisque vous le voulez, je me tiendray, je demeureray dans le silence, mon silence vous en dira plus que mon discours. le silence est eloquent. il ne respond rien à toutes ces accusations, son silence le condamne. imposer silence. dans les Monasteres il y a l’heure du silence. silence perpetuel. un morne silence. un long silence. un profond silence.
On s’en sert aussi, soit pour marquer cessation de commerce de lettres entre personnes qui ont accoustumé de s’escrire, soit pour faire connoistre qu’un Autheur n’a rien dit de la matiere dont on parle. Il y a long-temps que je n’ay receu de vos nouvelles, quelle est la cause de vostre silence, de ce long silence ? aprés avoir esté long-temps sans vous escrire, je romps enfin le silence. Il n’y a rien de cela dans les Autheurs contemporains, leur silence est une preuve pour la negative.
En termes de Chancellerie & en matiere criminelle on dit, que Le Roy impose silence à ses Procureurs Generaux, pour dire, qu’Il leur deffend de poursuivre davantage l’affaire criminelle pour laquelle il a accordé ses Lettres d’abolition.
On dit Passer une chose sous silence, pour dire, N’en parler point. Passez cela sous silence. Ainsi les Orateurs disent, Je passe sous silence ses attentats, ses infidelitez. je passe sous silence les belles actions de ses ancestres. On dit tout court, Silence, pour dire, Faites silence, faisons silence.
■ Silence, Se dit aussi par extension, pour le calme, pour la cessation de toute sorte de bruit. Grand silence. profond silence. le silence de la nuit. le silence des bois. le silence des vents.
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