preuve

On appelle, Preuve muette, Une preuve qui n’est ni litterale, ni testimoniale ; mais qui resulte de quelque circonstance, qui donne lieu de croire qu’un homme est veritablement coupable.

On appelle aussi, Preuves, Les titres ou les extraits que l’on met à la fin d’une histoire ou autre ouvrage, pour prouver la verité des faits qu’on a avancés.

On dit, Faire preuve de noblesse, pour dire, justifier par bons titres qu’on est de noble extraction ; & dans ce sens on dit absolument, Faire ses preuves. Et figurément en parlant d’un homme qui dans plusieurs occasions s’est fait reconnoistre pour homme de valeur, pour honneste homme, pour sçavant, &c. on dit, que C’est un homme qui a fait ses preuves.

On dit, Donner des preuves de sa capacité, p. 362de son sçavoir, de sa valeur, de son courage, de son amitié, de son affection, &c. pour dire, En donner des marques, des tesmoignages.

En style de pratique, on appelle, Semi-preuve, ou demi-preuve, Une preuve judiciaire qui n’est pas suffisante pour l’esclaircissement entier du fait dont il s’agit, mais dont on tire de puissants indices. Il n’y avoit pas de preuve entiere contre luy, mais il y avoit des semi preuves.