syllabe

SYLLABE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin syllaba, du grec sullabê, de même sens, dérivé de sullambanein, « rassembler, réunir », lui-même composé à partir de sun, « avec, ensemble », et lambanein, « prendre, saisir ».
1.  Marque de domaine : phonétique. Phonème vocalique unique ou groupe de phonèmes comprenant un phonème vocalique et un ou plusieurs phonèmes consonantiques, qui se prononce en une seule émission de voix. « Frange » et « strict » sont des mots d’une syllabe ou des monosyllabes. Le mot « sauterelle » ne compte que deux syllabes, « saut(e) » et « rel(le) ». Le groupe nominal « une belle femme » a trois syllabes. L’abréviation familière « ciné » résulte du retranchement par apocope d’une syllabe du mot « cinéma ». (On parle aussi de Syllabe orale ou phonique.)
▪ Spécialement. Marque de domaine : prosodie. Unité de mesure fondamentale du vers, constituée, selon des règles propres à la prosodie, d’un phonème ou d’un groupe de phonèmes. Selon les langues, le vers est défini par la quantité des syllabes, comme en latin et en grec, par le nombre de syllabes, comme en français, ou par l’accentuation et le nombre de celles-ci, comme en anglais. En versification française, la syllabe est parfois abusivement appelée pied. Dans la poésie classique française, les « e » muets sont prononcés lorsqu’ils précèdent une consonne ou un « h » aspiré à l’intérieur d’un vers, et entrent ainsi dans le compte des syllabes. Le mot « lion » a une ou deux syllabes selon qu’on le prononce en synérèse ou en diérèse. Un vers de dix syllabes est un décasyllabe. Un alexandrin a douze syllabes.
▪ Loc. Syllabe fermée, qui se termine par une consonne qu’on prononce, par opposition à Syllabe ouverte, terminée par une voyelle prononcée. Syllabe accentuée, tonique, qui porte l’accent tonique, par opposition à Syllabe atone. En français, la syllabe accentuée est la dernière du mot. Une syllabe brève ou, elliptiquement, une brève, en prosodie grecque et latine, et dans certaines langues modernes, syllabe qui comporte une voyelle dont le temps d’émission est court, par opposition à une syllabe longue ou, elliptiquement, une longue, qui comporte une voyelle dont le temps d’émission est long. Le dactyle est composé d’une syllabe longue et de deux brèves. En français, « patte » forme une syllabe brève et « pâte », une longue. Syllabe douteuse, en prosodie grecque et latine, qui est longue ou brève suivant la place qu’elle occupe dans le vers. Syllabe faible, en prosodie, qui ne porte pas d’accent d’intensité, par opposition à Syllabe forte, qui porte un accent d’intensité.
2.  Par extension. Groupe de lettres caractérisé par la présence d’une voyelle graphique ou de plusieurs voyelles graphiques correspondant à un phonème vocalique unique, pouvant être accompagnées d’une ou de plusieurs consonnes graphiques, et en fonction duquel se fait le découpage des mots à l’écrit. Le mot « sauterelle » compte quatre syllabes, « sau », « te », « rel » et « le ». Lorsqu’on va à la ligne, il est d’usage de ne pas couper en deux une syllabe. Syllabe muette, qui comporte un « e » muet. Dans le mot « conte », la deuxième syllabe est muette. (On parle aussi de Syllabe écrite ou graphique.)
3.  Par exagération. S’emploie, dans des tournures de sens négatif, pour désigner la plus petite partie d’un propos, d’une conversation. Elle n’a pas prononcé une syllabe de tout le dîner.
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