reposer

I. REPOSER

conjugaison verbe transitif et intransitif
Étymologie : xe siècle, repauser ; xiie siècle, reposer. Issu du latin repausare, de même sens, lui-même dérivé de pausare, « cesser, s’arrêter ».
↪ voir aussi : II. Reposer (v. tr.)

I.

I. Verbe transitif.
1.  Mettre une partie du corps dans une position susceptible de la détendre, de la soulager. Reposer sa tête sur un oreiller. Le marathonien a reposé ses pieds endoloris.
▪  Fig. Écouter cette romance nous reposera l’esprit, la tête, nous délassera. Expr. vieillie. Reposer sa vue, ses yeux sur un objet, les y arrêter avec plaisir, avec complaisance.
2.  Faire recouvrer ses forces à un être, le ragaillardir. Une bonne semaine de vacances vous reposera. Cette halte a reposé les promeneurs.
▪  Surtout à la forme pronominale. Interrompre son activité, cesser de travailler, pour dissiper la fatigue que l’on ressent. Après s’être reposé quelques instants, il se remit à la tâche. Le médecin lui a conseillé de se reposer. Par extension. Se reposer en Dieu, trouver la quiétude dans la religion.
▪  Expr. fig. Se reposer sur ses lauriers, se dispenser de nouveaux efforts après un succès.

II.

II. Verbe intransitif.
1.  Être établi, prendre appui sur quelque support. Le socle sur lequel repose le buste. « Le Penseur » de Rodin est représenté le menton reposant sur la main. Les palais de Venise et de Saint-Pétersbourg reposent sur des pieux.
▪  Fig. Une économie qui repose sur le tourisme. Ce raisonnement ne repose sur rien, repose sur de simples hypothèses. L’accusation reposait sur un faux témoignage. Tout repose sur ses épaules, sur lui, tout dépend de lui.
▪  Pron. Se reposer sur quelqu’un, s’en remettre à lui, lui faire toute confiance. Elle se repose entièrement sur ses collaborateurs. Je me repose de ce soin sur vous, je m’en repose sur vous.
2.  Rester immobile, inactif, notamment afin de reprendre des forces (en ce sens, est d’un emploi plus littéraire que la forme pronominale) ; cesser son développement, son activité. Faire reposer les troupes. Le lièvre repose dans son gîte, le sanglier dans son fort. La nature repose en hiver.
▪  S’entend parfois en parlant d’un dormeur ou, par euphémisme, d’un mort. Qu’il repose en paix ! « Ici repose… » est une formule souvent gravée sur les pierres tombales. Il repose dans sa terre natale.
▪  Par analogie. En parlant d’un liquide, d’une matière, d’une substance qui ont été remués, travaillés. Faire reposer un vin qui a voyagé. Une pâte qui doit reposer. La terre a suffisamment reposé et peut être ensemencée de nouveau. Par métonymie. Laisser reposer une parcelle, un champ.
▪  Fig. Laisser reposer un ouvrage, un projet, l’abandonner momentanément afin de le reprendre avec le recul nécessaire.
3.  En parlant d’une relique, d’un objet sacré, d’une dépouille. Être placé, se trouver en un lieu donné. Le saint sacrement repose dans le tabernacle. C’est dans l’église de Saint-Étienne-du-Mont que reposent les reliques de sainte Geneviève.
▪  Par extension. L’épave du « Titanic » repose par trois mille huit cents mètres de fond, dans l’Atlantique Nord.
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