renvoyer

RENVOYER

conjugaison verbe transitif Conjugaison : (se conjugue comme Envoyer).
Étymologie : xiie siècle. Dérivé d’envoyer.
1.  Envoyer de nouveau en un même lieu. Son médecin le renvoie à l’hôpital. Renvoyer un régiment sur le théâtre des opérations. Mon dossier s’est perdu, je dois en renvoyer un autre.
▪  Marque de domaine : jeux de cartes. Renvoyer la couleur, après avoir fait une levée, rejouer la même couleur que précédemment. Renvoyer carreau.
2.  Porter ou faire porter une chose au lieu d’où elle a été envoyée, à la personne de qui on l’a reçue ; faire repartir par un mouvement inverse, en sens contraire. Renvoyez-lui le livre qu’il vous a prêté. Elle lui a renvoyé ses lettres après leur rupture. Le courant renvoie le navire vers le large. La plaque de cheminée renvoie la chaleur dans la pièce. Marque de domaine : marine. Renvoyer de la toile ou, absolument, renvoyer, redonner de la toile après l’avoir réduite, ou hisser une voile qu’on avait précédemment amenée.
▪  Expr. Renvoyer l’ascenseur, le faire repartir à l’étage où il était et, fig. et fam., aider quelqu’un qui vous a auparavant rendu service. Fig. Renvoyer la balle, se renvoyer la balle, voir Balle I.
3.  Faire retourner quelqu’un à l’endroit d’où il vient. Un soldat renvoyé dans ses foyers, dans sa famille. Marque de domaine : droit. Renvoyer un prévenu des fins de la poursuite, le décharger de l’accusation portée contre lui.
▪  Expr. fig. Renvoyer des adversaires dos à dos, refuser de se prononcer en faveur de l’un ou de l’autre. Fam. Renvoyer quelqu’un à son moulin (vieilli), le prier de s’occuper de ses affaires. Renvoyer quelqu’un dans les cordes ou dans ses buts, par allusion à la boxe ou au football, le remettre vivement à sa place.
▪  Spécialement. Démettre quelqu’un de sa position, de sa fonction. Abraham renvoya sa servante Agar et leur fils Ismaël. Titus renvoya Bérénice. Être renvoyé pour incompétence. Cet élève a été renvoyé du lycée ou, simplement, a été renvoyé, il en a été exclu. Par métonymie. Renvoyer l’Assemblée, la Chambre, la dissoudre.
▪  Par extension. Donner congé à quelqu’un au terme d’une entrevue, d’un entretien. Renvoyer un importun. Il s’est fait renvoyer sans ménagement.
4.  Adresser une personne, une chose à une autre personne, la diriger vers un autre lieu. Il nous renvoie à son avocat, à son conseil. Être renvoyé de guichet en guichet. Un projet de loi renvoyé du Sénat à l’Assemblée. Je vous renvoie à ce que dit l’auteur. Elliptiquement. Ces numéros renvoient aux notes placées en bas de page, appellent à s’y référer. Ce pronom renvoie au sujet de la phrase précédente.
▪  Pron. Ils se renvoient la responsabilité de cet accident. Se renvoyer la faute.
▪  Marque de domaine : droit. Ordonner qu’une affaire soit transférée à une autre juridiction. La chambre d’accusation a renvoyé l’affaire devant les assises. Par extension. Renvoyer les parties à mieux se pourvoir, en parlant d’un juge, se déclarer incompétent, sans désigner la juridiction compétente.
▪  Expr. fig. Renvoyer quelque chose aux vieilles lunes, le rejeter comme désuet, périmé. Vieilli. Renvoyer de Caïphe à Pilate, par allusion à ceux devant qui comparut Jésus, se décharger sur quelqu’un d’autre de la responsabilité de trancher, de juger.
5.  Repousser dans le temps, remettre à un moment plus ou moins éloigné, différer. Il ne faut pas renvoyer au lendemain ce qu’on peut faire le jour même. Il a renvoyé le paiement à la fin du mois. Renvoyer sine die. Marque de domaine : droit. Renvoyer pour plus ample informé, voir Ample.
▪  Expr. fig. Renvoyer aux calendes grecques, voir Calendes.
▪  En parlant d’une personne (vieilli). Je devais le voir mais il me renvoie de jour en jour.
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