question

QUESTION

Prononciation : (t se fait entendre distinctement) nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin quaestio, « recherche ; enquête, interrogatoire », et, spécialement, « enquête avec torture », lui-même dérivé de quaerere, « chercher ».
1.  Demande orale ou écrite que l’on adresse à quelqu’un pour obtenir de lui une information, un renseignement, pour s’enquérir de tel ou tel fait ; la phrase employée à cet effet. Poser ou, vieilli, faire une question à quelqu’un. Formuler, énoncer une question. Répondre affirmativement, négativement à une question. Presser, accabler quelqu’un de questions. Éluder une question. Une question gênante, indiscrète. Quelle question ! se dit en réponse à une personne dont la demande est jugée ridicule, vaine ou scandaleuse. Pron. Se poser la question de, se poser des questions sur, s’interroger, éprouver des doutes au sujet de. Il devra tôt au tard se poser la question de l’avenir. Je me pose des questions sur ses motivations réelles.
▪  Loc. et expr. Question fermée, à laquelle on ne peut répondre que par l’affirmative ou par la négative, ou bien encore en choisissant parmi différentes propositions, par opposition à Question ouverte. « Préférez-vous Stendhal ou Flaubert ? » est une question fermée, « Quel est votre auteur favori ? », une question ouverte. Faire les questions et les réponses, soliloquer en ignorant son interlocuteur (on dit aussi Faire les demandes et les réponses). Question piège, conçue pour embarrasser ceux à qui on la pose. Fam. Mitrailler quelqu’un de questions, le soumettre à un interrogatoire pressant.
▪  Spécialement. Ce que l’on demande à un élève, à un candidat pour tester ses connaissances ou ses aptitudes. Il a répondu correctement à toutes les questions. Une question de cours, qui porte sur le programme vu en classe.
▪  Marque de domaine : politique. Question orale, demande de renseignements ou d’explications qu’un parlementaire adresse à un ministre lors d’une séance spécifique de l’Assemblée nationale ou du Sénat, qui donne lieu à une réponse du ministre et à des commentaires de la part du parlementaire et parfois d’autres membres de l’assemblée, par opposition à Question écrite, formulée par écrit. Les questions écrites ainsi que les réponses des ministres sont publiées au « Journal officiel ». Les questions au gouvernement ou, anciennement, les questions d’actualité, que des membres des groupes parlementaires disposant d’un temps de parole posent aux différents ministres sans que ceux-ci aient préalablement été informés de leur contenu ; séance lors de laquelle ces questions sont posées. Les questions au gouvernement sont retransmises à la télévision. Par extension. Question de confiance, procédure par laquelle un gouvernement demande à une assemblée parlementaire d’approuver sa politique en mettant en jeu sa responsabilité. Poser la question de confiance. Question préalable, tout acte de procédure par lequel une assemblée délibère afin de décider si un texte doit être examiné.
2.  Problème, difficulté dont on cherche la solution ; par extension, sujet, thème qui prête à réflexion. Soulever, examiner, étudier une question. Traiter, résoudre une question. Cette question épineuse a été longuement débattue. Dans les écoles médiévales, on pratiquait la question disputée. Une question controversée, insoluble. Une question de morale, d’honneur. Une question de fond, de forme.
▪  Loc. et expr. La question est là, toute la question est là, c’est toute la question, se dit pour indiquer qu’on touche au point essentiel de la discussion. Telle est la question, là est la question, se dit, souvent plaisamment, pour évoquer un dilemme, par référence à la réplique de Hamlet, de Shakespeare, « Être ou ne pas être, telle est la question ». C’est une autre question, ce n’est pas la question, formule par laquelle on écarte une objection, on revient au débat. La question reste entière, ouverte, elle n’est pas tranchée, demeure en suspens. État de la question, point auquel on est parvenu dans la recherche d’une réponse ou d’une solution. Question personnelle, affaire où l’on s’engage personnellement, que l’on fait sienne. Il en fait une question personnelle. C’est une question de…, c’est tel point, tel aspect qui importe dans cette affaire, ce problème. C’est une question de goût, une question de principe. C’est une question de vie ou de mort. C’est une question de mois, de jours, pour indiquer qu’une échéance est proche. Il est question de, il s’agit de. De quoi est-il question ? Il n’est pas question de ce que vous avez dit, mais de ce que vous avez fait. Il est question de, il est question que, pour évoquer une éventualité, une possibilité que l’on envisage. Il est question de lui donner cette place. Il est question qu’il s’en aille. Il n’est pas question que, il est hors de question que, c’est exclu. La personne, la chose en question, qu’on évoque, qu’on considère. Mettre, remettre quelque chose en question, le mettre en cause. Se remettre en question, revenir sur ses certitudes. Faire question, être douteux, discutable (cette expression, qui relevait du langage soutenu, est devenue aujourd’hui familière).
▪  Marque de domaine : politique. Marque de domaine : histoire. Ensemble de problèmes concernant tel ou tel domaine auquel un État ou un groupe d’États est confronté. La question agraire, sociale, financière. La question des nationalités a émergé au xixe siècle. La question d’Orient divise, au cours du xixe siècle, les puissances européennes confrontées aux conséquences politiques du déclin de l’Empire ottoman. La question romaine, les difficultés que fit naître l’annexion des États de l’Église par l’Italie, en 1860 et 1870, et qui prirent fin en 1929 avec les accords de Latran, instituant l’État de la Cité du Vatican. – Marque de domaine : droit. Litige, contestation et, par extension, problème, point qui donne matière à une réflexion juridique. Question préjudicielle, qui doit être réglée avant la contestation principale et peut relever d’une juridiction spécifique. Question préalable, soumise au juge, au tribunal qui doit la résoudre, sous peine que soit remis en cause l’examen de la question suivante. Question d’état, mettant en cause le statut d’une personne dans la société, tel qu’il résulte de sa situation, de sa nationalité, etc. Les actions en recherche de paternité ont pour objet une question d’état. Question de droit, qui se rapporte aux règles juridiques. Question de fait, relative à l’établissement d’un fait. Question d’ordre civil, pénal, etc., qui concerne le droit civil, pénal, etc.
3.  Marque de domaine : droit ancien. Torture, ensemble de supplices qui étaient infligés, par degrés, aux accusés et aux condamnés en matière criminelle pour obtenir des aveux. Mettre, soumettre quelqu’un à la question, au supplice de la question. Question préparatoire, que subissait un accusé avant le jugement, par opposition à Question préalable, infligée à un condamné à mort avant son exécution pour qu’il livre le nom de ses complices. Question ordinaire, suite de tortures à laquelle un accusé devait être soumis lors de la question préparatoire et qui, en certaines circonstances, était suivie d’une autre série de supplices, appelée Question extraordinaire. Question de l’eau, par l’eau, qui consistait à faire boire de force de grandes quantités d’eau. La question, comme procédure inquisitoriale, fut abolie sous la Révolution française.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.