que

I. QUE

pronom relatif invariable (e s’élide devant une voyelle ou un h muet).
Étymologie : ixe siècle. Issu du latin quem, de même sens, lui-même accusatif singulier du pronom personnel masculin qui, « qui ».
↪ voir aussi : II. Que (pr. interr.)III. Que (adv.)IV. Que (conj. de sub.)

I.

I. Que introduit une proposition subordonnée relative dans laquelle il occupe différentes fonctions.
1.  Employé avec un antécédent nominal ou pronominal qui peut représenter une personne ou une chose, ou un antécédent adjectival.
– Que est complément d’objet direct. Les guerriers grecs qu’Hector a tués. Les espérances que vous lui avez données. Je cherche une tenue que je puisse porter en toute saison. Il a engagé celui que vous lui aviez recommandé. Il dit ce qu’il veut. La réprobation que lui ont value ses paroles.
– Que est complément de mesure. Le peu qu’il entend dépenser. Les dix ans de prison que lui a valu son crime.
– Que est complément d’un verbe impersonnel ou d’un présentatif. Vous ferez ce qu’il faut. Je lui ai donné ce qu’il y avait dans mon panier. Ce qu’il m’arrive est grave (avec les verbes qui admettent une construction impersonnelle et une construction personnelle, on utilise Ce qu’il ou Ce qui).
– Que est attribut. Le grand érudit qu’il fut a entièrement renouvelé les études médiévales. De pâle qu’il était, il est devenu livide. Malheureux que je suis !
– Que est complément circonstanciel de temps. Dans la langue classique ou littéraire (en ce sens, on dit couramment ). L’hiver qu’il fit si froid. Du temps que les animaux parlaient. Au moment que je le reverrai. Dans des locutions conjonctives introduisant des propositions subordonnées circonstancielles de temps. La première fois que je l’ai vu, il neigeait. Chaque fois qu’il vient… Maintenant que nous avons le temps, nous allons visiter la région.
2.  Employé sans antécédent dans des tours figés, avec la valeur d’un pronom indéfini, au sens de Une chose quelconque. Que peut être sujet, complément d’objet direct ou attribut. Advienne que pourra. Coûte que coûte. Fais que dois. Fam. et vieilli. Si j’étais que vous, si j’étais que de vous, je m’y prendrais ainsi.
▪  Loc. verbale. N’avoir que faire de quelqu’un, de quelque chose, n’en avoir cure. Je n’ai que faire de lui, de ses conseils.

II.

II. Extensions d’emploi.
Employé en composition avec d’autres termes, Que permet de former divers tours ou locutions, dans lesquels sa nature de relatif n’est plus toujours perceptible.
– En composition avec le présentatif C’est, dans le tour C’est… que, pour mettre en relief un mot ou un groupe de mots de nature diverse. C’est Françoise que je cherche. Ce sont les seules personnes qu’elle ait jamais aimées. C’est à vous que je parle (on dit aussi parfois C’est vous à qui je parle). Est-ce moi que vous souhaitez voir ? C’est dans un virage, c’est au moment où il doublait que l’accident a eu lieu. C’est à boire qu’il nous faut. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est une chose étrange que cette obstination ou, elliptiquement, Chose étrange que cette obstination.
– En composition avec le pronom Ce, dans la locution conjonctive Ce que, pour introduire une proposition subordonnée interrogative indirecte. Je lui ai demandé ce qu’il voulait. Il désire savoir ce qu’elle fera demain.
– En composition avec des pronoms ou des adjectifs dans des locutions conjonctives comme Qui que, Quoi que, Où que, Quel que, ou encore avec des adverbes dans des tours corrélatifs comme Quelque… que, Si… que, Tout… que, pour introduire une proposition subordonnée concessive au subjonctif. Qui que vous soyez, écartez-vous de mon chemin. Quoi que tu en dises, ma décision est prise. Où qu’il aille, je le suivrai. Quelque difficile que soit notre tâche, nous devons réussir. Tout riche qu’il soit…
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