que

5e édition

QUE.

■  Pronom relatif des 2 g. et des 2 nombres, servant de régime au verbe qui le suit. Celui que vous avez vu. Les gens que vous avez obligés. La personne que vous connoissez. Les espérances que vous lui avez données. Il n’a rien fait de tout ce que je lui avois dit.
Que s’emploie quelquefois pour marquer plus particulièrement La qualité des choses dont on parle. Tel que je suis. Tout grand Seigneur qu’il est. Quelles qu’elles soient. Quelles que soient vos promesses. Quelque grand Seigneur qu’il soit. Quelque soin que j’en aie pris. De quelque nature que cela soit. Pour le peu qu’il m’en faut.
Il se met aussi pour, Quelle chose. Que faites-vous là ? Que vous en semble ? Que vous en reviendra-t-il ? Voilà ce que c’est. Que pensez-vous faire ? Je ne sais qu’en penser. Il ne sait plus que faire ni que dire.
On dit de même familièrement, Que diable faire ? Que diable dites-vous-là ?
On dit dans le style familier, Je n’ai que faire, pour dire, Je n’ai aucune affaire ; Je n’ai que faire de lui, pour dire, Je n’ai aucun besoin de lui ; Je n’ai que faire de vous dire, pour, Il n’est pas nécessaire de vous dire ; Je n’ai que faire à cela, pour dire, Je n’ai aucun intérêt à cela ; et, Je n’ai que faire là, pour dire, Je ne suis pas necessaire la.
On dit aussi dans le style familier, Je ne puis que faire à cela, je n’y puis que faire, pour, Il ne dépend pas de moi d’y rien faire, d’y remédier.
Il s’emploie aussi pour, Que celui que, que celle que ; et alors il ne se met guère qu’avec une négative. Il a bien trouvé un autre homme que vous ne disiez. Il a bien d’autres vues que vous ne croyez.
Que, est aussi particule, et sert à divers usages qui seront expliqués ci-dessous. Il s’emploie souvent entre deux membres de phrase qui ont chacun leur verbe exprimé ou sous-entendu, pour marquer que le dernier est régi par le premier. Je trouve que vous avez raison. J’avoue que cela est surprenant. Je crains qu’il ne s’en trouve mal.
Il est aussi particule d’admiration, d’ironie, et d’indignation : alors il signifie Combien. Que Dieu est puissant ! Que je vous trouve plaisant ! Que vous êtes importun !
Il est aussi particule de souhait, d’imprécation, de commandement, de consentement, etc. Alors il s’emploie par une manière d’ellipse, en sous-entendant les verbes dont on se sert pour souhaiter, pour commander, pour consentir, etc. Que je meure si cela n’est. Qu’il parte tout à l’heure. Qu’il fasse ce qu’il lui plaira.
Il signifie aussi Pourquoi. Que ne se corrige-t-il ? Que ne demeurez-vous ? Que n’attendez-vous ? Que n’est-il plus soigneux ? Que n’avez-vous soin de vos affaires ? En ce sens, il s’emploie rarement sans la négative, excepté dans ces phrases, Que tardez-vous ? Que différez-vous ? et quelques autres semblables.
Que, se joint aussi avec plusieurs noms, prépositions, conjonctions et adverbes, après lesquels il se met ; comme sont ces mots, Afin, avant, après, bien, dès, depuis, encore, loin, plus, puis, sans, et quelques autres de même nature, qui se peuvent voir à leur ordre.
Quelquefois il s’emploie seul à la place de quelques adverbes et de quelques prépositions avec lesquelles on a accoutumé de le joindre. Ainsi on dit, Approchez que je vous parle, pour dire, Afin que je vous parle ; Il ne fait point de voyage qu’il ne lui arrive quelque chose, pour dire, Sans qu’il lui arrive quelque chose ; Je lui parlai qu’il étoit encore au lit, pour dire, Lorsqu’il étoit encore au lit ; Il étoit à peine sorti, que la maison tomba, pour dire, qu’Aussitôt qu’il fut sorti la maison tomba ; Retirez vous qu’il ne vous maltraite, pour dire, De peur qu’il ne vous maltraite ; Je n’irai point là que tout ne soit prêt, pour dire, À moins que tout ne soit prêt ; On le régala que rien n’y manquoit, pour dire, On le régala si bien, on le régala de telle sorte, que rien n’y manquoit ; et ainsi de plusieurs autres de même nature. Il ne s’emploie guère que dans le style familier.
On dit familièrement, Si j’étois que de vous, pour dire, Si j’étois à votre place. Si j’étois que de vous, je m’y prendrois de cette manière.
On dit aussi, L’hiver qu’il fit si froid ; pour dire, Pendant lequel il fit si froid ; Le jour que cela arriva, pour dire, Dans lequel cela arriva ; Où est-ce qu’on trouve, où est-ce qu’on vend un tel livre ? pour dire, Où est l’endroit où l’on trouve, où l’on vend un tel livre ? C’est là qu’il demeure, pour dire, C’est là où il demeure.
Que, s’emploie encore par ellipse en diverses façons de parler. Ainsi on dit, Qu’il fasse le moindre excès, il tombe malade, pour dire, S’il arrive qu’il fasse le moindre excès ; Qu’il perde ou qu’il gagne son procès, il partira, pour dire, Soit qu’il gagne son procès, soit qu’il le perde ; Il ne dit autre chose que des sottises, pour dire, Il ne dit rien que des sottises ; Il ne parle que par sentences, pour dire, Il ne parle point autrement que par sentences ; Il ne fait que boire et manger, pour dire, Il ne fait autre chose que boire et manger ; Il ne cherche que la vérité, pour dire, Il ne cherche autre chose que la vérité.
Il s’emploie encore par ellipse et absolument dans le titre des chapitres et des sections d’un livre, pour indiquer De quelle matière on y traite. Que la vertu est le plus grand de tous les biens.
Que, s’emploie quelquefois par rédondance. Ainsi on dit, Que s’il m’allègue, que si vous m’objectez, pour dire simplement, S’il m’allègue, si vous m’objectez.
Il s’emploie encore par énergie, et pour donner plus de force à ce qu’on dit. C’est une belle chose que de garder le secret. C’est se tromper que de croire.... Dans ces cas on peut supprimer le que. C’est une belle chose de garder le secret. p. 397C’est se tromper de croire.... En ce sens, il s’emploie encore élégamment avec les substantifs, aussi-bien qu’avec les verbes, et même on ne le sauroit supprimer devant les substantifs qu’en changeant toute la construction, comme dans cet exemple, C’est une qualité nécessaire pour régner que la dissimulation. Ici on ne peut ôter le que, à moins de changer toute la construction, et de dire, La dissimulation est une qualité nécessaire pour régner.
Que, s’emploie aussi dans une signification distributive, comme dans cette phrase, Il s’acquitte de son emploi que bien que mal, qui signifie, En partie bien, en partie mal. Il est familier.
On dit familièrement, Être toujours sur le que si, que non, pour dire, Être toujours prêt à contrarier.
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