monter

MONTER

conjugaison verbe intransitif et transitif
Étymologie : xe siècle. Issu du latin tardif montare, de même sens, dérivé de mons, montis, « montagne ».

I.

I. Verbe intransitif. Conjugaison : (se conjugue le plus souvent avec l’auxiliaire Être).
A.  En parlant des êtres animés.
1.  Se déplacer vers un point, un lieu plus élevé. Monter vite, facilement, avec peine. C’est un pays vallonné, on ne fait que monter et descendre. L’aigle monte plus haut que les autres oiseaux.
▪  Monter à un arbre, au haut d’un arbre. Monter à l’étage, dans sa chambre. Monter au sommet d’une montagne. Monter sur un escabeau.
▪  Loc. Monter sur l’échafaud, à l’échafaud. Monter à la tribune. Monter en chaire. Monter sur le trône, devenir roi ou reine. Monter sur scène, sur les planches, se faire comédien, exercer le métier d’acteur. Monter au ciel, gagner le paradis. Expr. fig. Monter sur ses ergots, prendre une attitude hautaine, agressive.
2.  Spécialement. Se mettre sur le dos d’un animal qu’on prend pour monture. Monter à cheval. Monter sur un âne, à dos d’âne. Monter en croupe, derrière le cavalier. Monter en amazone, voir Amazone. Monter à cru, sans selle. Monter à cheval signifie également Savoir faire du cheval, avoir l’habitude de faire du cheval. Il lui a appris à monter à cheval et, absolument, à monter. Expr. fig. et fam. Monter sur ses grands chevaux, prendre les choses avec hauteur, remettre les gens à leur place.
▪  Prendre place dans ou sur un véhicule. Monter en voiture. Monter à bicyclette. Monter à bord d’un navire.
3.  Dans certains tours et expressions. Se déplacer, s’avancer vers une position déterminée. Monter en ligne, au feu. Monter à l’assaut, monter sur la brèche. Monter au filet, au tennis, s’avancer près du filet au cours d’un échange, afin de jouer la balle avant son rebond.
▪  Se dit en particulier d’un déplacement du sud vers le nord (fam.). Monter de Marseille à Paris ou, simplement, monter à Paris.
4.  Fig. Avancer, progresser dans une hiérarchie. Monter au faîte des honneurs. Monter en grade. Cette équipe de football monte en première division. Absolument. Un homme qui monte, qui est en train d’acquérir du pouvoir, de la notoriété, de l’importance. On dit aussi, dans le même sens, Son étoile monte.
▪  Spécialement. Marque de domaine : jeux de cartes. Monter sur une carte, fournir une carte d’une valeur supérieure. Monter sur le dix.
B.  En parlant de choses.
1.  Être porté de bas en haut, s’élever. Le soleil monte sur l’horizon, à l’horizon. Le brouillard monte. L’avion est monté à cinq mille mètres d’altitude. Un avion qui monte en chandelle, rapidement et presque à la verticale. Par extension. Aller, conduire du bas vers le haut. Ce chemin monte doucement, monte en pente raide.
▪  En parlant de sons, d’odeurs, etc. La rumeur de la foule montait jusqu’à nous. Les parfums qui montent de ces fleurs.
▪  Spécialement. Se dit de ce qui gagne une partie du corps. Des larmes lui montaient aux yeux. Le sang lui monte au visage. Ce vin monte à la tête, grise rapidement.
▪  Fig. et fam. Le succès lui monte à la tête, lui fait perdre le sens des réalités, l’a rendu orgueilleux, présomptueux. La moutarde me monte au nez, la colère me gagne.
2.  Gagner en hauteur, augmenter son niveau, croître. La Seine a monté de plusieurs centimètres. On attend que la marée monte. Ces salades ont monté en graine ou, simplement, ont monté. Les murs commencent à monter, prennent de la hauteur.
▪  Expr. fig. Monter comme une soupe au lait, se dit d’une personne qui se met brusquement en colère, qui est sujette à des colères vives et brutales.
▪  Par métonymie. Le baromètre, le thermomètre a monté, est monté, il indique une pression, une température plus élevée.
▪  Se dit particulièrement en parlant de sommes, de quantités qu’on additionne pour arriver à un certain total. Tous ces frais montent à cent mille francs. Le tout montant à ou, pron., se montant à dix mille francs. Ses effectifs se montent à deux mille hommes.
3.  Augmenter en intensité, en valeur. La fièvre monte. Sa voix monte haut dans l’aigu. Le ton monte, la discussion devient plus vive. En parlant du prix, du coût atteint par quelque chose. Les enchères ont monté à tant, sont montées très haut. Le blé est monté à son plus haut cours. La Bourse a monté.
▪  Fig. La tension est encore montée entre ces deux pays.

II.

II. Verbe transitif. Conjugaison : (se conjugue toujours avec l’auxiliaire Avoir).
1.  Parcourir de bas en haut, s’élever sur, aller au haut de. Monter une côte. Monter les degrés, les marches. Il a monté l’escalier. Par analogie. Marque de domaine : musique. Monter la gamme.
▪  Expr. Monter la garde, voir Garde I.
▪  Spécialement. Prendre pour monture. Monter un cheval, en être le cavalier, ou s’en servir habituellement, l’instruire, le dresser. Il monte un cheval blanc. Ce cheval ne se laisse pas monter facilement. Ce jockey monte le favori. Au participe passé, adjectivement. Officier monté, qui est à cheval. Infanterie montée. Les unités montées d’une armée. Police montée. Trot monté, où le jockey est sur le dos du cheval, par opposition à Trot attelé, où le cheval tire un sulky.
▪  En parlant d’un quadrupède mâle. Monter une femelle, une jument, la couvrir, s’accoupler avec elle.
2.  Porter en un lieu plus élevé, hisser ; mettre à un niveau plus élevé, tirer vers le haut. Monter une malle. Monter le blé au grenier. Monter la mèche d’une lampe.
▪  Marque de domaine : cuisine. Monter une sauce, une mayonnaise, la battre pour lui donner le volume et la consistance voulus. Monter des blancs d’œufs en neige.
▪  Expr. fig. et fam. Monter la tête à quelqu’un, lui inspirer une idée qui l’exalte, l’exciter. Monter une personne contre une autre, lui inspirer à son égard des sentiments hostiles. Être monté contre quelqu’un (on dit aussi Remonté). Être collet monté, voir Collet. Pron. Il s’est monté la tête ou, pop., s’est monté le bourrichon. Se monter le cou, voir Cou.
3.  Accroître la valeur, l’intensité de quelque chose ; augmenter. Monter son train, sa dépense (expressions vieillies). Monter le son d’un poste de radio.
4.  Dresser, assembler, ajuster différentes pièces pour former un ensemble. Monter une machine. Monter un ouvrage de serrurerie. Monter une charpente. Monter un fusil. Monter une tente. Marque de domaine : couture. Monter les manches d’une veste, les assembler à la veste.
▪  Au participe passé, adjectivement. Un meuble livré tout monté. Plat monté (vieilli), dont les éléments sont dressés de manière décorative. Marque de domaine : cuisine. Pièce montée, pâtisserie de grande taille, dressée de manière à servir d’ornement et imitant souvent des formes architecturales. – Marque de domaine : orfèvrerie. Vaisselle montée, par opposition à Vaisselle plate, voir Plat I.
▪  Monter une estampe, la mettre sous verre, dans un cadre.
▪  Monter un métier, placer et tendre sur le métier l’étoffe, le canevas, la chaîne, le fil, etc., pour travailler. Monter des mailles, au tricot, former le premier rang de mailles sur l’aiguille.
▪  Monter un violon, une harpe, une guitare, un piano, etc., y mettre des cordes, en changer les cordes. Ce violon est bien, mal monté, les cordes en sont bonnes, mauvaises.
▪  Monter une pierre précieuse, la sertir. Monter une pierre, une perle en épingle, la fixer à une épingle pour en faire un objet de parure, un bijou. Expr. fig. Monter quelque chose en épingle, le mettre en valeur pour mieux attirer l’attention ; en exagérer l’importance.
▪  Monter un film, établir sa version définitive en assemblant les différents plans qui ont été tournés. Monter une émission radiophonique.
▪  Fig. Monter un opéra, une pièce, en préparer la représentation, en réaliser la mise en scène. Monter une entreprise, une opération, une cabale, la préparer, l’organiser, l’ourdir. Monter un coup, Coup monté, voir Coup. Expr. fam. Monter un bateau à quelqu’un, lui en faire accroire, le mystifier. Monter un canular.
5.  Fournir, pourvoir de tout ce qui est nécessaire. Monter son ménage. Pron. Se monter en linge, en argenterie.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.