marquer

MARQUER

conjugaison verbe transitif et intransitif
Étymologie : xve siècle. Variante de l’ancien verbe normand merchier, d’origine germanique.

I.

I. Verbe transitif.
1.  Laisser une marque, une trace sur un corps, un objet, etc. Le coup lui a marqué le front, l’a marqué au front. Sa joue est marquée d’une cicatrice. Fig. Il a été marqué par cette expérience. Les épreuves l’ont marqué. Cet artiste a marqué son siècle, son époque.
2.  Apposer un signe, une marque sur un objet, sur un être vivant, etc., afin de le distinguer d’un autre. Marquer des arbres. Marquer du bois avant le flottage. Marquer du bétail. Marquer des serviettes, des draps. Faire marquer de l’argenterie à son chiffre. Marquer un métal précieux au poinçon. Cet ouvrage est marqué du nom, du chiffre du fabricant. Marquer par une substance radioactive une cellule, une molécule, afin d’être en mesure de suivre son évolution.
▪  Anciennement. Imprimer avec un fer chaud un signe infamant sur l’épaule d’une personne condamnée à la peine de la marque.
3.  Signaler, indiquer, faire connaître au moyen d’un objet, d’une marque. Cette borne marque la limite entre deux départements. Ces articles se vendent au prix marqué. Expr. fig. et fam. Marquer un jour d’un caillou blanc, d’une pierre blanche, voir Blanc.
▪  Par analogie. Fam. En parlant d’un instrument de mesure. Le thermomètre marque dix degrés. L’horloge marque huit heures.
▪  Fig. La défaite de Sedan a marqué la fin du Second Empire. Son règne fut marqué par des proscriptions.
▪  Par extension. Rendre sensible, souligner, accentuer par quelque moyen. Marquer la cadence, le rythme. Marquer une pause, un temps d’arrêt. Cette robe marque la taille. Expr. Marquer le pas, cesser d’avancer tout en continuant de frapper le sol des pieds à la cadence du pas et, fig., cesser de progresser. L’offensive a marqué le pas.
4.  Spécialement. Noter, inscrire, pour faire connaître, pour garder en mémoire. Marquer les points au jeu. Marquer une adresse, un rendez-vous sur son agenda. Cette rivière n’est pas marquée sur la carte.
▪  Expr. Marquer un point, des points, au cours d’un jeu, d’une compétition sportive, les faire inscrire en sa faveur et, fig., obtenir un avantage sur son adversaire dans un débat, au cours d’une contestation, etc. Marquer le coup, se montrer physiquement ou moralement affecté par une épreuve douloureuse. Marque de domaine : sports. Marquer un but, un essai, les réussir. Absolument. Cette équipe ne parvient pas à marquer.
5.  Faire savoir à quelqu’un, soit oralement, soit par écrit. Marquer à quelqu’un ce qu’il doit faire. Je lui ai marqué expressément ma volonté.
▪  Se dit particulièrement d’un sentiment, d’une opinion qu’on rend manifestes, qu’on fait connaître avec netteté. Marquer à quelqu’un sa reconnaissance, son respect. Marquer de l’estime pour quelqu’un. Il vous marque de l’intérêt. Nous lui avons marqué notre mécontentement. Je lui ai bien marqué que je n’approuvais pas sa conduite.
6.  Marque de domaine : sports. Fam. Marquer l’adversaire, aux jeux de ballon, le suivre de près dans tous ses déplacements, pour surveiller et entraver son action et, fig., surveiller étroitement ses faits et gestes.

II.

II. Verbe intransitif.
1.  Mettre une marque, laisser une trace. Ses pas ont marqué sur l’herbe, dans le sable. Ce cachet est usé, il ne marque plus.
2.  Fig. Attirer l’attention, retenir l’intérêt. Cette œuvre marquera, laissera un souvenir durable. Cela marquerait trop, cela serait trop remarqué, ou cela décèlerait l’intention qu’il faut cacher. Expr. fam. Marquer mal, marquer bien, faire mauvaise, bonne impression.
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