curée

CURÉE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle, cuiriee. Altération de cuirée, dérivé de cuir, « peau », car ce que l’on donnait à manger aux chiens était disposé sur le cuir de la bête tuée et écorchée.
1.  Marque de domaine : vènerie. Pâture constituée par les bas morceaux de l’animal de chasse, et que l’on abandonne aux chiens après la prise. Donner la curée aux chiens. Les viscères de l’animal forcé forment le plus souvent la curée. Curée de cerf, de lièvre. Curée chaude, faite aussitôt après l’hallali. Curée froide, qui n’a lieu qu’après le retour de la chasse. Défendre la curée, tenir les chiens sous le fouet pendant qu’on la prépare. Mettre en curée une meute, lui laisser dévorer quelques portions d’animaux qu’elle a forcés, afin de la garder en ardeur à la poursuite. Par métonymie. Le fait de donner cette pâture ; le moment où on la donne. Sonner la curée. Assister à la curée. Les honneurs sont faits pendant la curée.
2.  Fig. Compétition acharnée entre ceux qui, à l’occasion d’un changement politique ou de la chute des détenteurs d’un pouvoir, se précipitent à la conquête des postes ou des biens, se les disputent avidement. Se ruer à la curée des places, des titres, des honneurs. Sa disgrâce donna le signal de la curée, on s’acharna contre lui, on le dépouilla. Expr. fam. Être âpre à la curée, acharné à s’approprier un bien, à se saisir d’une place.
 Titre célèbre : La Curée, d’Émile Zola (1871).
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