tromper

7e édition

TROMPER.

v. a.
■  Décevoir, user d’artifice pour induire en erreur. Tromper adroitement, finement. Tromper hardiment, effrontément. Tromper son ami. Tromper au jeu. Ce marchand nous a trompés. On est bien trompé en achetant ces sortes de marchandises. Les plus fins y sont trompés. Je ne veux tromper personne. Ne vous fiez pas à lui, il vous trompera. Il tromperait son père. Absolument, Il est incapable de tromper.
Tromper au jeu, Tricher.
Cette femme trompe son mari, Elle lui est infidèle.
Tromper la vigilance de quelqu’un, Tromper quelqu’un malgré sa vigilance, échapper à sa surveillance. Le prisonnier parvint à tromper la vigilance de ses gardes. Dans ce sens, on dit aussi simplement, Tromper. Il trompa ses gardes, il trompa ses surveillants.
Tromper les regards, Échapper aux regards.
Tromper la loi, L’éluder.
Tromper, se dit figurément Des choses qui donnent lieu à quelque erreur, à quelque méprise. L’horloge nous a trompés. Sa maladie a trompé tous les médecins. L’apparence du beau temps m’a trompé. Cet homme a une mine qui trompe. Nos sens nous trompent souvent. Mes yeux ne m’ont point trompé.
Fam., C’est ce qui vous trompe, À cet égard vous êtes dans l’erreur.
Tromper, signifie aussi figurément, Faire ou dire quelque chose de contraire à l’attente de quelqu’un, soit en bien, soit en mal. S’il m’accorde cette grâce, il me trompera. Il a trompé nos espérances, trompé notre attente. Il a trompé ma confiance. On attendait beaucoup moins de lui, il a trompé tout le monde. Je n’attendais rien de bon de cette affaire, j’ai été agréablement trompé. Il fut trompé dans son espoir.
Il se dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue. L’événement a trompé leurs calculs, leurs conjectures.
Fig., Tromper son ennui, ses ennuis, ses peines, Se distraire de ses ennuis, du sujet de son ennui, de ses peines. Tromper le temps, S’amuser, s’occuper à quelque chose, afin de ne pas trouver le temps long.
Tromper, s’emploie avec le pronom personnel, et signifie, Errer, s’abuser. Vous vous trompez, cela n’est pas ainsi. Il se trompe dans son calcul. Cette femme s’est trompée sur le temps de sa grossesse. Cet auteur s’est trompé. Je puis me tromper. Plus fin que moi s’y tromperait. Ne vous y trompez pas. Il se trompe lourdement. Il s’est trompé de chemin, de date. Il s’est trompé à son désavantage, à son détriment. Vous vous trompez du tout au tout. Cela ressemble, à se tromper, à s’y tromper, Au point qu’on y peut être trompé.
Se tromper de route, se tromper d’heure, etc., Prendre une route, prendre une heure pour une autre, etc.
Fig. et par ironie, C’est un homme qui ne se trompe qu’à son profit, C’est un homme qui ne s’abuse que dans les choses où l’erreur peut tourner à son avantage.
Si je ne me trompe. Locution employée en forme de correctif, quand on n’est pas parfaitement certain d’un fait, ou quand on veut éviter le ton d’assurance et de présomption en donnant son avis. On dit passivement, Je suis bien trompé, fort trompé si telle chose n’est pas ainsi, Ou je me trompe fort, ou telle chose est ainsi.
Trompé, ée. part. passé.
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