posséder

7e édition

POSSÉDER.

v. a. Conjugaison : (La syllabe prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette, excepté au futur et au conditionnel.)
■  Avoir entre ses mains, en son pouvoir. Posséder justement. Posséder injustement. Posséder à bon titre, à juste titre. Posséder de bonne foi. Posséder légitimement. Posséder de grands biens. Posséder une terre, une maison, un héritage.
Il se dit, par extension, Des emplois, des honneurs, des bonnes qualités. Posséder un emploi, une charge. Posséder des honneurs, des dignités. Les vertus, les qualités, les talents qu’il possède.
En langage religieux, Les bienheureux possèdent la gloire éternelle, possèdent Dieu, Ils jouissent de la gloire éternelle, ils jouissent de la vue de Dieu.
Fam., Posséder quelqu’un, L’avoir chez soi, dans sa maison, jouir de sa présence. Nous serions charmés de vous posséder pendant quelques jours. Nous ne l’avons possédé que peu d’instants.
Fig., Posséder l’esprit de quelqu’un, En être maître, le gouverner à son gré. Cette femme possède entièrement l’esprit de son mari.
Posséder les bonnes grâces d’une personne, En être favorisé, en être aimé. Posséder le cœur d’une personne, En être fort aimé. Posséder une femme, Jouir de ses faveurs.
Posséder son âme en paix, Avoir constamment une tranquillité d’esprit due à une bonne conscience.
Posséder, s’emploie figurément, et signifie, Savoir bien une chose, en avoir une parfaite connaissance. Posséder les sciences, les belles-lettres, les arts libéraux. Posséder la philosophie, les mathématiques. Posséder la musique. Posséder le grec, le latin. Posséder les langues étrangères. C’est un homme qui possède bien sa langue. Cet homme possède bien ce qu’il sait. Cet avocat possède bien votre affaire. Il possède bien les poètes. Il possède bien Horace. Il possède parfaitement bien Virgile. Il possède bien son Homère.
Posséder son sujet, Le connaître à fond et de manière à le traiter dans toute son étendue. Pour bien écrire, il faut posséder pleinement son sujet.
Posséder, se dit aussi Des passions, des sentiments qui maîtrisent l’âme, qui l’agitent et l’égarent. L’ambition, l’avarice, la colère, etc., possèdent cet homme. Quand la passion le possède, il n’est pas traitable. Il est incapable de rien écouter, dans la douleur qui le possède. La rage le possède. Quelle rage, quelle fureur vous possède ? L’esprit de discorde et de faction possédait ce malheureux peuple.
En termes de Liturgie cathol., Le démon le possède, Le démon s’est emparé de son corps.
Prov., fig. et pop., Le diable le possède, il est possédé du diable, se dit D’un homme emporté, et qui ne veut point entendre raison.
Posséder, avec le pronom personnel, signifie, Être maître de son esprit, de ses passions, de ses mouvements, ne point se laisser troubler par les circonstances fâcheuses. C’est un homme froid et sage qui se possède toujours. Il ne se possède point, il est toujours hors de lui-même. Possédez-vous. Ce général, cet homme de guerre se possède dans le combat, dans l’action. C’est un orateur qui se possède et ne se trouble point. C’est un joueur qui se possède également dans la perte et dans le gain.
Fam., Il ne se possède pas de joie, Il est transporté de joie, une joie excessive le met hors de lui-même.
Possédé, ée. part. passé. Un homme possédé du démon.
Fig., Être possédé du démon de l’orgueil, de l’avarice, du jeu, Porter à l’excès l’orgueil, l’avarice, la passion du jeu.
Possédé, est aussi substantif, et signifie, Démoniaque, homme dont le démon s’est emparé. Exorciser les possédés.
Prov., Il se démène comme un possédé, se dit D’un homme inquiet, qui se tourmente, qui s’agite beaucoup.
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