beaucoup

7e édition

BEAUCOUP.

adv. de quantité.
■  Un nombre, une quantité plus ou moins considérable. Il se dit tant au sens physique qu’au sens moral. Il y a beaucoup de gens. Avoir beaucoup d’argent, beaucoup de blé, beaucoup de fruits. Ils sont beaucoup d’héritiers à partager cette succession. L’Évangile dit : Il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus. Dire beaucoup de paroles. Il l’a répété beaucoup de fois. Verser beaucoup de larmes. Il s’écoula beaucoup de temps. Avoir beaucoup de loisir. Je n’en ai pas beaucoup. Ce ressort a beaucoup d’élasticité. Cette masse a beaucoup de pesanteur. Avoir beaucoup d’adresse, de dextérité, Avoir beaucoup d’esprit, de talent, de génie, de savoir, de malice, de vertu, de résignation, de patience. Éprouver beaucoup de plaisir, de joie, de chagrin, de regrets, etc. Beaucoup de gens pensent ainsi. Il y en a beaucoup qui sont d’une opinion différente.
Il s’emploie absolument, dans le même sens, Lorsque la chose qu’on n’exprime point peut être aisément sous-entendue. C’est un homme qui sait beaucoup. Il dit beaucoup en peu de paroles. Il reste encore beaucoup à faire. Il a perdu beaucoup.
À beaucoup près. loc. adv. Avec une grande différence, une grande distance ; il s’en faut beaucoup. Il n’est pas, à beaucoup près, aussi riche qu’on le dit.
Beaucoup, sert aussi à marquer L’intensité, la prolongation ou la fréquence d’une action. Il s’intéresse beaucoup à votre affaire. Cela m’inquiète, me chagrine beaucoup. Il importe beaucoup que vous le sachiez. Cet enfant grandit beaucoup. Ce négociant s’est beaucoup enrichi depuis deux ans. C’est un homme qui a beaucoup lu. Parler beaucoup. Marcher beaucoup. Manger beaucoup. Attendre beaucoup. Nous avons beaucoup ri. Il dîne beaucoup. Il vaut mieux lire beaucoup quelques livres excellents (c’est-à-dire, les lire fréquemment) que de lire beaucoup de livres mauvais ou médiocres (c’est-à-dire, une grande quantité de ces livres).
Beaucoup, ne s’emploie avec les adjectifs et les adverbes que lorsqu’il marque comparaison ; et alors il exprime Une augmentation ou une différence considérable. Je suis beaucoup moins, beaucoup plus content de vous depuis quelques jours. Je suis beaucoup plus content de vous que de lui. Ce vin est beaucoup meilleur. Il s’est beaucoup mieux conduit que vous. Il a beaucoup plus de fortune qu’un tel. Quand il est mis après le comparatif, il doit toujours être précédé de la préposition de : Vous êtes plus savant de beaucoup. Lorsqu’il est mis avant le comparatif, on peut également dire, Vous êtes beaucoup plus savant, et Vous êtes de beaucoup plus savant. On l’emploie de même avec certains verbes qui marquent comparaison. L’emporter de beaucoup sur un autre. Dépasser, surpasser de beaucoup. Etc.
Il s’en faut beaucoup, Il y a une grande différence. Le cadet n’est pas si sage que l’aîné, il s’en faut beaucoup.
Il s’en faut de beaucoup, La quantité qui devrait y être, n’y est pas à beaucoup près. Vous croyez m’avoir tout rendu, il s’en faut de beaucoup.
Beaucoup, se dit encore pour marquer Éloge, approbation ou avantage. Cet enfant sait déjà le latin, c’est beaucoup pour son âge. C’est faire beaucoup que de commencer. C’est beaucoup que de savoir se faire obéir. C’est déjà beaucoup qu’on ne vous ait pas dit non.
Ironiq., C’est beaucoup s’il vous regarde, À peine regarde-t-il les gens. C’est beaucoup si vos frais vous rentrent, À peine retirerez-vous vos frais.
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