arracher

7e édition

ARRACHER.

v. a.
■  Détacher avec efforts ce qui tient à quelque chose ; Ôter de force quelque chose. Arracher des arbres. Arracher des herbes. Arracher les cheveux. S’arracher les cheveux. Arracher un clou d’une muraille. Arracher quelque chose des mains de quelqu’un. Arracher un enfant à sa mère, des bras de sa mère, d’entre les bras de sa mère. Ils s’arrachaient les lambeaux de son vêtement.
Prov. et fig., Il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez, Il est sage de tolérer un petit mal, lorsqu’on risque, en voulant y remédier, d’en causer un plus grand.
Prov. et fig., Je lui ai arraché une dent, se dit en parlant D’un avare de qui on a tiré de l’argent.
Prov. et fig., Ils sont prêts à s’arracher les yeux, se dit De deux personnes qui ont ensemble une altercation violente.
Par exagérat. et fam., On se l’arrache, se dit en parlant D’une personne ou d’une chose qui est extrêmement recherchée, et signifie, On se dispute à qui l’aura. Il est fort aimable en société, on se l’arrache. Ce roman a le plus grand succès, on se l’arrache.
Fig., Arracher la vie à quelqu’un, Le faire périr de mort violente.
Prov. et fig., Vous lui arracheriez plutôt la vie, se dit Pour marquer l’extrême répugnance d’une personne à faire quelque chose, et combien il serait difficile de l’y obliger, de l’y contraindre. On dit de même : Vous lui arracheriez plutôt le cœur. Ce serait lui arracher l’âme.
Fig., Arracher une opinion de l’esprit, de la tête de quelqu’un, Détacher quelqu’un d’une opinion, l’y faire renoncer. On ne saurait lui arracher cette opinion de l’esprit. Vous ne lui arracheriez jamais cela de la tête. On dit dans un sens analogue, Arracher de son cœur un sentiment, une passion, un souvenir, etc.
Arracher, signifie aussi figurément, Tirer, obtenir avec peine quelque chose de quelqu’un. Il ne rend pas facilement l’argent qu’on lui a prêté, il faut le lui arracher. On ne saurait arracher quelque argent de lui. On ne peut arracher un sou de personne. Il n’y a pas moyen d’arracher une parole de lui. On ne peut lui arracher une parole. J’ai eu bien de la peine à arracher de lui cette promesse, cette parole. Il m’a arraché mon secret, mon consentement à force d’importunité. Vous m’arrachez cet aveu. Les révélations que les tourments lui arrachèrent. Il a fallu vous arracher cette louange. Je n’ai pu lui arracher cette grâce.
Fig., Arracher des larmes, des cris, des soupirs, des plaintes à quelqu’un, Le faire pleurer, le faire crier, etc. Ce récit m’arracha des larmes. La douleur m’a arraché des cris. Ce souvenir pénible lui arrache des plaintes, des soupirs.
Arracher, en parlant Des personnes, signifie souvent, tant au propre qu’au figuré, Détourner, écarter, éloigner avec effort. Il a fallu l’arracher de ce lieu, de dessus le corps de son fils. On ne saurait l’arracher à l’étude. On ne saurait l’arracher du jeu. Je l’ai arraché à des liaisons qui l’auraient perdu.
Arracher quelqu’un à la misère, à la mort, etc., Le retirer de la misère, le préserver d’une mort imminente, etc.
Arracher, s’emploie quelquefois avec le pronom personnel régime direct, et signifie, Se détacher, s’éloigner avec peine, avec effort. Il s’arrache au plaisir. Il ne peut pas s’arracher à cette ville. Je ne saurais m’arracher d’auprès de vous. Il s’arracha aux embrassements de sa mère.
D’arrache-pied, loc. adv. et fam. Tout de suite, sans intermission. Je l’ai attendu trois heures d’arrache-pied. Il a travaillé six heures d’arrache-pied.
Arraché, ée. part. passé.
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