talon

6e édition

TALON.

s. m.
■  La partie postérieure du pied. Il a le talon écorché. On a dit qu’Achille ne pouvait être blessé qu’au talon. L’os du talon. On peint Mercure avec des ailes aux talons.
Il se dit également en parlant De quelques animaux. Ce cheval a les talons hauts, les talons bas, est relevé de talon, bas de talon. Ce cheval tend à l’encastelure, il a les talons serrés. La distance du talon du pied du cerf aux os ou ergots, sert à connaître son âge.
Talon, signifie, par extension, La partie d’un soulier ou d’une botte, sur laquelle pose le derrière du pied. Souliers à talons de cuir. Souliers à talons de bois. Le talon d’une botte. Remettre des talons à des bottes, à des souliers. Talon bas. Talon haut. Talon rouge.
Fig. et fam., Talon rouge, se disait autrefois d’Un homme de la cour qui avait des talons rouges à ses souliers ; ce qui était une marque de noblesse. Les talons rouges de Versailles. C’est un talon rouge.
Fig. et fam., Marcher sur les talons de quelqu’un, Le suivre de très-près. Je vous l’annonce ; il vient ; il marche sur mes talons. Cette phrase s’emploie aussi dans un sens figuré, et signifie alors, Suivre quelqu’un de près pour l’âge ou la fortune ou les succès. Cette cadette marche sur les talons de son aînée. Cet élève approche de celui qui le devance ; il lui marche sur les talons.
Fig. et fam., Il est toujours à mes talons, sur mes talons, Il me suit partout, il m’importune en ne me quittant pas.
Fig. et fam., Montrer les talons, S’enfuir. Il a montré les talons. On lui a fait montrer les talons. Montrez-nous les talons, Allez-vous-en, délivrez-nous de votre présence.
Prov., fig. et pop., Il a l’esprit aux talons, se dit D’un homme qui, par étourderie ou par préoccupation, ne pense point à ce qu’il dit.
Prov., fig. et pop., Se donner des talons, du talon dans le derrière, Donner de grandes marques de joie, se moquer de tout ce qui peut arriver ; ou encore, Vivre en toute liberté, perdre son temps en promenades, en parties de plaisir.
Talon, en termes de Manége, se dit de L’éperon dont le talon d’un cavalier est armé. Ce cheval entend les talons, connaît les talons, obéit, répond aux talons.
Serrer les talons, pincer des deux talons, Appuyer deux coups d’éperon à son cheval. Ce cheval est bien dans les talons, Il est sensible à l’éperon, il y obéit, il le craint. Promener un cheval dans la main et dans les talons, Le gouverner avec la bride et l’éperon. Porter un cheval d’un talon sur l’autre, Lui faire fuir tantôt l’éperon droit, tantôt l’éperon gauche, dans un même manége.
Talon, se dit encore, par analogie, Du fer dont est garnie la partie inférieure d’une hallebarde, d’une pique, d’un esponton, etc.
Il se dit également de La partie inférieure ou postérieure de certaines autres choses. Le talon d’une pipe, La petite saillie qu’on laisse au bas du godet d’une pipe. Le talon d’un bâtiment, L’extrémité de la quille, du côté de l’arrière. Le navire donna un coup de talon, en passant sur cet écueil.
Talon, en termes d’Architecture, Sorte de moulure qui est composée d’une partie concave et d’une partie convexe, et qu’on emploie dans les profils d’architecture. On dit, Talon droit, talon renversé, selon la position des deux parties qui composent le talon.
Talon, à certains Jeux de cartes, Ce qui reste de cartes après qu’on a donné à chacun des joueurs le nombre qui lui en revient. Il manque une carte dans le talon, au talon. Le talon est faux. Compter le talon.
Talon de souche, Sorte de chiffre ou de vignette imprimée en forme de bande à l’endroit d’un registre à souche où doivent être coupés, avec les ciseaux, les feuillets dont on veut détacher une partie.
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