plier

6e édition

PLIER.

v. a.
■  Mettre en un ou plusieurs doubles, et avec un certain ordre. En ce sens, il ne se dit proprement qu’en parlant Du linge, des étoffes et du papier. Plier du linge. Plier des habits, des hardes, des draps de lit, des serviettes. Pliez votre serviette. Plier une lettre. Plier des feuilles imprimées. Plier en quatre, en huit, en seize, etc.
Fig. et fam., Plier la toilette, Voler, emporter toutes les hardes d’une personne. Il se dit principalement D’un valet qui emporte les hardes de son maître.
Plier bagage, se dit D’une armée qui décampe, qui se retire devant une autre. L’armée a plié bagage. Les ennemis sachant qu’on marchait à eux, songèrent à plier bagage.
Fig. et fam., Plier bagage, S’en aller furtivement. Cette locution signifie aussi quelquefois, Mourir. Dans ce dernier sens, on dit aussi, populairement, Plier son paquet.
Plier, signifie aussi, Courber, fléchir. Plier de l’osier. Plier des branches d’arbre, des branches de vigne pour en faire un berceau. Plier les genoux. Plier le bras. À cela il n’y a qu’à plier les épaules, et à prendre patience. On l’emploie dans ce sens avec le pronom personnel. L’endroit où le bras, où la jambe se plie. Il se courbe si fort, qu’il semble qu’il s’aille plier en deux.
Fig., Plier les genoux devant le veau d’or, Faire servilement la cour à un homme riche, à une personne puissante ; faire des bassesses pour acquérir des honneurs, de la fortune.
Plier, s’emploie figurément, et signifie, Assujettir, soumettre, faire céder, accoutumer. Il faudra plier ce jeune homme à la règle. Plier son esprit, son humeur aux volontés, aux désirs d’autrui. Il y a des esprits qu’on plie aisément. Plier son caractère aux circonstances. Plier la loi aux divers cas qui se présentent. Il s’est fait une philosophie qu’il plie à tous ses goûts, à tous ses caprices.
Il s’emploie dans le même sens avec le pronom personnel. Se plier à la volonté, à l’humeur, aux caprices de quelqu’un. Se plier aux circonstances. Se plier aux usages des autres. Je ne saurais me plier à cela.
Plier, est aussi neutre, et signifie, Devenir courbé. Un roseau, un bâton, une houssine, une baguette qui plie. La planche pliait sous lui. Le plancher pliait sous le faix. Cet arbre plie sous le poids de ses fruits. Faire plier un arc. Une lame d’épée qui plie jusqu’à la garde.
Fig., Plier sous le poids des affaires, sous le poids des années, Être surchargé d’affaires, être accablé par l’âge.
Prov. et fig., C’est un roseau qui plie à tout vent, se dit D’une personne qui n’a point de fermeté, qui cède à toutes les impulsions qu’on veut lui donner.
Prov. et fig., Il vaut mieux plier que rompre, Il vaut mieux céder que de se perdre en résistant ; il est souvent plus avantageux de céder, que de résister trop opiniâtrément.
Plier, s’emploie aussi neutralement au figuré, et signifie, Céder, se soumettre. Plier sous l’autorité, sous les ordres de quelqu’un. Plier sous les lois de la nécessité. Il fait tout plier sous sa volonté. Il ne pliera pas. Vous ne le ferez pas plier. Plier sous le joug.
Il signifie encore figurément, Reculer ; et, en ce sens, il se dit proprement Des troupes qui reculent dans un combat. Les ennemis plièrent à la première charge. L’infanterie plia. L’aile droite fut la première à plier. D’abord les troupes plièrent, mais ensuite elles retournèrent à la charge.
En termes de Manége, Plier un cheval, Lui amener la tête en dedans ou en dehors, afin de lui rendre l’encolure souple, et de lui donner de la facilité dans les épaules.
Plié, ée. participe.
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