ôter

6e édition

ÔTER.

v. a.
■  Tirer une chose de la place où elle est. Il se dit quelquefois en parlant Des personnes et des animaux. Ôtez cette table de là. Ôtez-moi tous ces papiers. Il a ôté tous les meubles de la maison. Ôtez les chevaux de la voiture. Ôtez cet enfant d’auprès du feu. Faites ôter ces plâtres qui encombrent le passage. Il y a trop de bois dans le feu, ôtez-en la moitié. Ôtez le couvert. Ôtez la nappe.
Il s’emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Il ne veut pas s’ôter de là. Ôtez-vous de devant moi, de devant mes yeux. Ôtez-vous du chemin. Ôtez-vous de ma place. Ôtez-vous de mon soleil.
Fig., au sens moral, Ôter à quelqu’un quelque chose de l’esprit, de la tête, de la fantaisie, Faire en sorte qu’il n’y songe plus, qu’il ne soit plus attaché à la pensée, à l’opinion, au dessein qu’il avait. Vous ne lui ôterez jamais cela de l’esprit. Je ne puis m’ôter cela de la tête.
Fig., au sens moral, Ôter quelqu’un de peine, d’inquiétude, Le tirer de peine, le délivrer d’inquiétude. On dit de même, Ôter de doute, d’un doute, d’incertitude.
Ôter, se dit en parlant Des différentes parties du vêtement, et signifie, Quitter, déposer, se dépouiller de. Ôter sa chemise, son habit, son gilet, son pantalon, ses bas, ses souliers, sa cravate, son manteau, ses gants, son épée, son chapeau.
Ôter son chapeau à quelqu’un, Le saluer en se découvrant la tête.
Ôter, signifie aussi, Ravir, enlever, prendre quelque chose à quelqu’un, l’en priver. Il se dit au sens physique et au sens moral. Les voleurs lui ont ôté son habit. Ils voulaient lui ôter la vie. On lui a ôté un coin de son jardin. On lui a ôté son emploi, sa place, la moitié de ses appointements. On lui a ôté son bien. On a ôté le pain à cette famille. Vous m’ôtez le soleil. Je ne veux point vous ôter la liberté, le plaisir de faire telle chose. Cette maladie lui a ôté l’usage de la parole. L’amour lui a ôté la raison, le jugement. Sa chute lui a ôté la connaissance. Son maître lui a ôté sa confiance. Ne m’ôtez pas cette erreur qui m’est chère.
Prov. et fig., Ôter le pain de la main à quelqu’un, Lui ôter le moyen de subsister.
Ôter l’honneur à quelqu’un, Le diffamer par des médisances, par des calomnies.
Ôter l’honneur à une femme, La séduire et en abuser.
Cet objet ôte la vue de tel autre, Il empêche qu’on ne puisse le voir. Cet arbre, ce mur ôte la vue de la rivière, de la prairie.
Ôter, signifie aussi, Retrancher. Il se dit au sens physique et au sens moral. Ce morceau de bois est trop long, il en faut ôter un pied. Les bords de ce chapeau sont trop larges, il faut en ôter un pouce. Ôter une branche d’un arbre. Ôtez de cette somme ce que vous avez payé pour moi. Qui de six ôte deux, reste quatre. Ôtez la santé et la paix de l’âme, vous ôtez tous les plaisirs de la vie.
Ôter, signifie encore, Faire cesser, faire passer ; délivrer quelqu’un de quelque chose qui l’incommode. Il se dit au sens physique et au sens moral. Prenez un doigt de vin, cela vous ôtera votre mal de cœur. Le quinquina ôte la fièvre. Cela m’a ôté mon mal comme avec la main. Cette eau ôte les taches, ôte les rousseurs. Ôtez-moi mon mal. Ôtez-moi cette inquiétude, cette incertitude. Ôtez-lui ses fers, ses chaînes.
Ôté, ée. participe.
Il s’emploie quelquefois comme préposition, et signifie, Excepté, hormis. Ôté deux ou trois chapitres, cet ouvrage est excellent.
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