soûl, oûle

5e édition

SOÛL, OÛLE.

adjectif. (On ne prononce pas l’L finale.)
■  Pleinement repu, extrêmement rassasié. Il a bien dîné, il est bien soûl. Elle est soûle. Il est si soûl qu’il crève. Soûl à crever.
Il signifie plus ordinairement, Ivre, plein de vin. Cet homme est toujours soûl. Cette femme est soûle dès le matin.
On dit proverbialem. d’Un homme qui a trop bu, qu’Il est soûl comme une grive.
On dit populairement, qu’Un homme est soûl de perdrix, ou d’autres viandes, pour dire, qu’Il en a tant mangé, qu’il en a du dégoût.
On dit figurément et familièrement, qu’Un homme est soûl de musique, de vers, etc. pour dire, qu’Il en est rassasié jusqu’au dégoût. On dit dans le même sens : Je suis si soûl de cet homme-là, de ses façons, que je ne puis plus le souffrir. Vous en serez bientôt soûl.
■ Soûl. s. m. (On ne prononce pas la finale l.) Il se met ordinairement avec les pronoms possessifs, Mon, ton, son, etc. pour dire, Autant qu’il suffit ; et il ne s’emploie guère que dans des manières de parler adverbiales et familières. J’en ai tout mon soûl. Il a bu et mangé son soûl. Les pauvres gens ne mangent pas à demi leur soûl. Il a mangé son soûl de viande.
Il se dit aussi figurément dans le style familier ; et alors il s’emploie quelquefois avec l’article Le. Il a eu du mal, de la peine tout le soûl, tout son soûl. Si vous aimez les procès, il vous en donnera tout le soûl, tout votre soûl.
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