œil

5e édition

ŒIL.

sub. mas.
■  L’organe de la vue. (On prononce Euil.) Il fait au pluriel Yeux, ou Ieux. Et parce qu’on ne se sert pas indifféremment du singulier et du pluriel en toutes sortes de phrases, on mettra ici des exemples de l’un et de l’autre, suivant l’usage ordinaire dans lequel on les emploie. Le globe de l’œil. Le fond de l’œil. La cavité de l’œil. Le coin de l’œil. Les humeurs de l’œil. La prunelle de l’œil. Le blanc de l’œil. Le blanc des yeux. La paupière de l’œil. Les différentes parties de l’œil. Faire un clin d’œil. Faire signe de l’œil. Cligner les yeux. Regarder du coin de l’œil. Avoir la larme à l’œil, les larmes aux yeux. Avoir mal à un œil, mal aux yeux. Il a un dragon dans l’œil, une taie à l’œil. L’œil lui pleure. Les yeux lui pleurent. Avoir l’œil vif, perçant, brillant. Avoir les yeux beaux. Avoir de beaux yeux. Avoir les yeux bleus, les yeux noirs, les yeux bien fendus, les yeux à fleur de tête, les yeux doux, les yeux rians, les yeux éveillés, les yeux vifs, perçans, brillans, pleins de feu. Avoir les yeux louches, les yeux creux, les yeux enfoncés, les yeux rudes, hagards, les yeux battus, les yeux effarés, les yeux fixes, les yeux égarés, les yeux distraits, les yeux chassieux. Avoir les yeux morts, les yeux humides, les yeux baignés de larmes. Ouvrir les yeux. Ouvrir de grands yeux. Fermer les yeux. Lever les yeux. Baisser les yeux. Ciller les yeux. Lever les yeux au ciel. Rouler les yeux dans la tête. Se frotter les yeux. S’essuyer les yeux. Cela fait plaisir à l’œil, aux yeux, plaît aux yeux, charme les yeux. Cela blesse les yeux, offense les yeux, fait mal aux yeux. La lumière éblouit les yeux. Je n’ai pas fermé l’œil, je n’ai pas fermé les yeux. Je n’ai pu clore l’œil, clore les yeux de toute la nuit.
On dit, que Les yeux sont le miroir de l’âme, pour dire, que Les différens mouvemens, que les différentes passions dont l’âme est agitée, paroissent ordinairement dans les yeux.
On dit d’Une personne qu’on aime fort, d’une chose que l’on conserve précieusement, qu’On l’aime comme ses yeux, plus que ses yeux, qu’on la conserve comme la prunelle de l’œil.
On dit, Avoir le jour dans les yeux, le soleil dans les yeux, pour dire, Avoir le visage tourné du côté du soleil, du côté du grand jour. Et l’on dit dans le même sens, que Le soleil, que le grand jour donne dans les yeux.
On dit, qu’Un homme a de bons yeux, pour dire, qu’Il voit promptement et distinctement de certaines choses qui échapperoient aux autres. Ce Joaillier se connoît bien en diamans, il a de bons yeux.
On dit aussi, qu’Un homme a des yeux d’Aigle, des yeux de Lynx, pour dire, qu’Il voit, qu’il découvre les objets de loin, ou qu’il a le regard perçant et pénétrant.
On dit aussi figurém. qu’Un homme a des yeux d’Argus, pour dire, qu’Il est fort vigilant, qu’il observe toutes choses, et que rien n’échappe à son attention.
On dit proverbialement et populairement, Avoir les yeux plus grands que la panse ; et cela se dit d’Un homme qui s’étant mis à table avec appétit, et comme croyant devoir tout manger, se trouve bien plutôt rassasié qu’il n’avoit cru.
On dit proverbialem. qu’Un homme a les yeux malades, les yeux bouchés, les yeux de travers, les yeux aux talons, pour dire, qu’Il ne voit pas les choses telles qu’elles sont et qu’elles paroissent à ceux qui ont de bons yeux. Et l’on dit aussi proverbialement à Un homme à qui l’on reproche de n’avoir pas aperçu ce qui devoit le frapper, Où aviez-vous les yeux ? Aviez-vous les yeux au talon ?
On dit proverbialement et populairement, Avoir les yeux pochés au beurre noir, ou simplement, les yeux pochés ; avoir les yeux en compote, pour dire, Avoir les yeux livides et meurtris de quelque coup, avoir les yeux rouges et malades de quelque fluxion.
On dit, qu’Un homme n’a des yeux que pour une personne, pour dire, qu’Il n’a d’affection que pour une personne, et que tout le reste lui est indifférent.
On dit aussi, qu’Un homme ne voit rien que par les yeux d’autrui, pour dire, qu’Il ne connoît les choses, qu’il n’en juge que par le rapport d’autrui, et qu’il ne trouve rien de bien ou de mal que suivant le jugement qu’en fait la personne pour qui il est prévenu.
On dit proverbialement, Œil pour œil, dent pour dent, pour signifier La peine du talion.
On dit, par un proverbe tiré de l’Évangile, qu’Un homme voit une paille dans l’œil de son prochain, et qu’il ne voit pas une poutre dans le sien, pour dire, qu’On s’aperçoit aisément des défauts d’autrui, quelque légers qu’ils puissent être, et que la plupart du temps on ne voit pas les siens, quelque grands qu’ils soient.
On dit, Avoir l’œil à quelque chose, sur quelque chose, pour dire, En avoir soin, y veiller, y prendre garde ; et, Avoir l’œil sur quelqu’un, pour dire, Prendre garde à sa conduite. J’aurai l’œil à cela. J’aurai l’œil à tout. Ayez les yeux sur les ouvriers.
On dit aussi, Avoir les yeux sur quelqu’un, pour dire, Le regarder attentivement. Et on dit, que Tout le monde a les yeux sur un homme, les yeux tournés, les yeux arrêtés sur un homme, qu’un homme est exposé aux yeux du public, pour dire, que Sa dignité, que le poste où il est, que sa situation présente fait que le public observe attentivement toutes ses démarches, toutes ses actions.
On dit figurément, Fermer les yeux sur quelque chose, pour dire, Faire semblant de ne pas s’en apercevoir.
On dit figurément et familièrement, Donner un coup d’œil à quelque chose, jeter un coup d’œil sur quelque chose, pour dire, Voir, regarder quelque chose comme en passant.
On dit, qu’Un homme a le coup d’œil excellent, pour dire, qu’Il voit promptement le parti qu’il doit prendre dans une circonstance inopinée, et en général tout ce qu’il y a d’intéressant à voir dans une affaire, dans une chose.
On dit dans le même sens, qu’Il a l’œil exercé.
On dit aussi, en parlant De la vue d’un paysage, de l’aspect d’une maison, et de choses semblables, que Le coup d’œil en est beau, que c’est un beau coup d’œil, pour dire, que L’aspect, que la vue en est agréable. Et on appelle, Le premier coup d’œil, Ce qu’on aperçoit d’abord, ce qui s’offre, ce qui se présente d’abord à la vue. Le premier coup d’œil de ce jardin est assez beau. Au premier coup d’œil sa figure déplaît. On a peine à sauver le premier coup d’œil. Le premier coup d’œil passé, on s’accoutume à la voir.
p. 181On dit, Voir de bon œil, regarder de bon œil, de mauvais œil. Voir les choses d’un œil indifférent, d’un œil jaloux, d’un œil de concupiscence, d’un œil d’envie, d’un œil de pitié, d’un œil de compassion, d’un œil de colère, d’un œil d’indignation, d’un œil de mépris, etc. et au pluriel, Regarder avec des yeux indifférens, avec des yeux jaloux, avec des yeux de concupiscence, d’envie, de pitié, de compassion, de colère, d’indignation, de mépris, etc. pour dire, Regarder avec des sentimens d’indifférence, de jalousie, de colère, etc.
On dit aussi, Voir les choses d’un autre œil, avec d’autres yeux qu’on ne faisoit, pour dire, Les voir avec des sentimens différens de ceux qu’on avoit auparavant.
On dit, qu’Une chose se voit à l’œil, qu’on en juge à l’œil, pour dire, qu’Il suffit de la regarder pour la connoître, pour en juger. Et l’on dit, À vue d’œil, pour dire, Autant qu’on en peut juger par la vue seule. Je n’ai jugé de cette distance qu’à vue d’œil et sans la mesurer. On dit encore, À vue d’œil, pour dire, Visiblement ; et cela se dit par exagération, en parlant Des choses dans lesquelles il arrive quelque changement qui est véritablement imperceptible aux yeux dans le temps qu’il se fait, mais qui ne laisse pas d’être sensible au bout d’un temps très-court. Cet enfant croît à vue d’œil. Cette femme embellit tous les jours à vue d’œil. Ce malade diminue, dépérit, s’affoiblit à vue d’œil.
On dit, Faire toucher une chose au doigt et à l’œil, pour dire, La démontrer clairement, en convaincre par des preuves indubitables, telles que sont ordinairement celles de la vue et du toucher. Et l’on dit en plaisanterie, qu’Une montre va au doigt et à l’œil, pour dire, qu’On la fait aller comme on veut, qu’on en avance et qu’on en recule l’aiguille selon l’heure qu’il est. Il est familier.
On dit proverbialement, que L’œil du maître engraisse le cheval ; et on le dit aussi dans un sens plus étendu, pour dire, que Quand un maître a soin de prendre garde à ce qui se passe dans son domestique, tout en va mieux.
On dit, Avoir bon pied, bon œil, pour dire, Être vigoureux, se porter bien ; et en ce sens, il ne se dit guère que d’Un homme qui commence à n’être plus jeune. Il est un peu âgé, mais il a bon pied, bon œil. Il est du style familier.
On dit aussi la même chose, pour dire, Être vigilant, se tenir sur ses gardes. En ces sortes d’affaires, et avec ces gens-là, il faut avoir bon pied, bon œil. Il est du style familier.
On dit proverbialement et figurément, Avoir un œil aux champs et l’autre à la ville, pour dire, Prendre garde à tout, être attentif à tout.
On dit encore dans le même sens, Avoir l’œil au guet. Et l’on dit aussi, Faire la guerre à l’œil, pour dire, Prendre garde attentivement à tout ce qui se passe, afin de profiter de l’occasion.
On dit proverbialement et populairement, Non plus qu’il en peut dans l’œil, non plus que dans mon œil, pas plus que dans mon œil, pour dire, Point du tout.
On dit proverbialement, en parlant Des accidens communs de la vie, Autant nous en pend à l’œil, pour dire, qu’Il nous en peut arriver autant.
On dit, Avoir quelque chose devant les yeux, pour dire, En avoir l’idée, l’imagination tellement remplie, qu’on en fasse la règle de sa conduite. Avoir l’honneur devant les yeux. Avoir la crainte de Dieu devant les yeux.
On dit, qu’Une chose donne dans les yeux, éblouit les yeux, pour dire, qu’Elle frappe et attire les regards par un certain éclat. Et l’on dit familièrement, Donner dans l’œil à quelqu’un, pour dire, Faire une impression vive sur quelqu’un par ses agrémens extérieurs.
On dit aussi figurément et familièrement, Jeter de la poudre aux yeux, pour dire, Éblouir, surprendre par quelque éclat extérieur, par quelque apparence trompeuse.
On dit familièrement, qu’Une chose blesse les yeux à quelqu’un, les yeux de quelqu’un, pour dire, qu’Elle lui déplaît, qu’elle lui cause du chagrin, de la jalousie, etc.
On dit familièrement, qu’Une chose crève les yeux, pour dire, qu’Il est en quelque façon impossible de ne la pas voir. Vous cherchez votre livre, il vous crève les yeux.
On dit aussi familièrement, qu’Une chose crève les yeux, pour dire, qu’Il n’est presque pas possible de l’ignorer ; et en ce sens, cela ne se dit ordinairement que Des choses qu’on cherche à cacher.
On dit encore familièrement d’Une chose qui est d’une vérité claire et manifeste, qu’Elle crève les yeux, qu’elle saute aux yeux.
On dit, Fasciner les yeux, pour dire, Les éblouir par des tours de subtilité. On le dit aussi, pour dire, Tromper par un faux éclat, par une fausse apparence.
On dit, Faire les doux yeux, les yeux doux à une personne, pour dire, Lui témoigner de l’amour. Il est familier.
On dit, Manger, dévorer quelqu’un des yeux, pour dire, Le regarder avec une extrême attention ; et, Le couver des yeux, pour dire, Le regarder avec complaisance et intérêt. Il est familier.
On dit, N’avoir des yeux que pour quelqu’un, pour dire, Lui accorder une préférence exclusive. Vous n’avez, Madame, des yeux que pour cet enfant-là, vous n’aimez que lui.
Et on dit, Dévorer des yeux une chose, pour dire, La regarder avec une extrême envie de la posséder, et avec une espèce d’avidité.
On dit familièrement et en plaisanterie, Pour vos beaux yeux, pour ses beaux yeux, pour dire, Pour l’amour de vous, pour l’amour de lui, pour l’amour d’elle. Ce n’est pas pour vos beaux yeux, c’est pour son intérêt qu’il vous a rendu service.
On dit proverbialement, Loin des yeux, loin du cœur, pour dire, qu’Ordinairement l’absence détruit ou refroidit les affections.
On dit figurém. qu’Un homme commence à ouvrir les yeux, pour dire, qu’Il commence à découvrir des choses que la prévention l’avoit empêché de voir. Et l’on dit, qu’Un homme ferme les yeux à toutes sortes de considérations, pour dire, qu’Il ne veut rien écouter de tout ce qu’on lui peut dire pour le détourner de la résolution qu’il a prise.
On dit aussi, qu’On a ouvert les yeux à quelqu’un sur quelque chose, pour dire, qu’On lui a donné sur cela des lumières, des connoissances qu’il n’avoit point auparavant.
On dit dans le même sens, qu’Un homme a un bandeau sur les yeux, pour dire, qu’Il est préoccupé de quelque passion, de quelque prévention qui l’empêche de juger sainement des choses.
On dit, Attacher les yeux, arrêter les yeux, jeter les yeux, porter les yeux sur quelque chose, pour dire, Attacher, arrêter ses regards, porter son attention, porter la vue sur quelque chose.
On dit aussi, qu’Une chose attache les yeux, arrête les yeux agréablement, pour dire, qu’On prend plaisir à la voir, à la considérer.
On dit, Entre quatre yeux, pour dire, Tête-à-tête. Je lui dirai cela entre quatre yeux. (On prononce Quatre-s-yeux.)
On dit figurément, Jeter les yeux sur quelqu’un pour quelque chose, pour dire, Songer à lui par rapport à cette chose-là. On a jeté les yeux sur lui pour une telle Charge, pour un tel Emploi.
Et l’on dit, Jeter les yeux sur quelque chose, sur quelque ouvrage, pour dire, Le parcourir légèrement.
On dit, qu’Une fille a été élevée sous les yeux de sa mère, qu’elle a toujours été sous ses yeux, pour dire, que Sa mère a eu une grande attention sur sa conduite, et ne l’a point perdue de vue.
On dit figurément et familièrement, Avoir des affaires pardessus les yeux, jusque pardessus les yeux, pour dire, En avoir tant, qu’à peine on y peut suffire.
On dit, qu’Une chose s’est passée aux yeux, sous les yeux de quelqu’un, pour dire, En sa présence ; et par exagération, Aux yeux, devant les yeux de tout le monde, de toute la terre, pour dire, En présence de beaucoup de monde, au vu et au su d’un très-grand nombre de personnes. Il y a long-temps qu’il en use de la sorte aux yeux de tout le monde. Cela s’est passé aux yeux de tout le monde.
On dit proverbialement, Les yeux fermés, les yeux clos, pour dire, Sans avoir besoin de se servir de ses yeux. J’en sais si bien le chemin, que je pourrois y aller les yeux fermés.
On le dit aussi, Lorsque par confiance en quelqu’un, ou par déférence, on se porte à faire ce qu’il souhaite, sans vouloir rien examiner après lui. Il signa le contrat les yeux clos, les yeux fermés.
On dit, que L’œil de Dieu voit tout, qu’il pénètre tout, qu’il perce le fond des p. 182abîmes, pour dire, qu’Il n’y a rien de caché à Dieu.
On appelle figurément et poétiquement Le soleil, L’œil de la nature, l’œil de l’univers.
On dit figurément, que Les Ministres sont les yeux des Princes, pour dire, que Le Prince se sert de ses Ministres pour être informé par eux des choses qu’il ne peut pas voir, qu’il ne peut connoître par lui-même.
On dit fig. Voir une chose par les yeux de l’esprit, des yeux de l’esprit, pour dire, L’examiner par la raison ; et, La voir par les yeux de la foi, pour dire, La considérer avec les dispositions, les impressions, les sentimens que donne la foi. Cela se dit par extension et ironiquement, pour donner à entendre qu’On ne veut pas contester une chose, mais qu’on ne la conçoit pas. Il faut donc voir cela des yeux de la foi.
On dit figurément d’Un homme qui a de fort gros yeux, ou d’un homme qui a les yeux enflammés par la fureur, que Les yeux lui sortent de la tête.
On dit encore d’un homme qui a de gros yeux, qu’Il a des yeux de bœuf ; de Celui qui a les yeux entre gris et roux, qu’Il a des yeux de chat.
On dit d’Un vin qui a une légère teinte de rouge, que C’est un vin de couleur d’œil de perdrix, ou simplement, œil de perdrix.
On dit d’Un vin qui a une couleur un peu trouble, qu’Il a un œil louche. Cela se dit aussi figurément d’Une affaire, Cette affaire a un œil louche, pour dire, qu’Elle a quelque chose de suspect, une apparence peu satisfaisante.
On dit, qu’Un cheval a l’œil vairon, pour dire, qu’Il a un œil dont la prunelle est entourée d’un cercle blanchâtre. Et l’on dit d’Une grosse carpe, qu’Elle a tant entre œil et batte, pour dire, qu’Elle a tant de longueur entre les yeux et la queue.
On appelle Œil de verre, Un œil artificiel de verre ou d’émail, qu’on met à la place d’un œil naturel.
On appelle figurém. Les lunettes, Des yeux. Il porte ses yeux dans sa poche. Il a oublié ses yeux au logis. Il est familier.
Œil, se dit aussi De diverses choses, par quelque sorte de ressemblance et de convenance. Ainsi en Architecture, Œil-de-bœuf, se dit d’Une fenêtre ronde ou ovale ; et dans cette acception on dit au pluriel, Des œils-de-bœuf. L’antichambre du grand appartement à Versailles est éclairée par une pareille fenêtre, et on appelle cette antichambre L’œil-de-bœuf. Cet homme ne quittoit pas l’œil-de-bœuf. Ce sont des contes de l’œil-de bœuf.
On appelle aussi en Architecture, Le milieu de la volute du chapiteau Ionique, L’œil de la volute.
Il y a Une pierre précieuse que les Lapidaires appellent Œil-de-chat.
On appelle aussi Œil-de-serpent, Certaines petites pierres dont on fait des bagues, et qui sont de peu de valeur.
On appelle Œil, Certaines ouvertures qui se trouvent dans plusieurs outils et instrumens. L’œil d’un marteau, l’œil d’une meule, etc.
On appelle Yeux, Certains vides, certains trous qui se trouvent dans la mie de pain et dans certains fromages ; et en ce sens on ne se sert jamais que du pluriel. Un pain qui a des yeux, qui a de grands yeux. Un fromage qui n’a point d’yeux.
Œil, se dit aussi en termes de Jardinage, pour Bouton, et signifie Cette petite excroissance qui se voit sur une tige ou sur une branche d’arbre, et qui annonce une feuille, une branche un fruit.
Il se dit particulièrement De l’endroit par où sort le petit bourgeon de la vigne et des arbres fruitiers. Et l’on dit, Enter à œil poussant, à œil dormant, pour dire, Greffer en écusson à la première, à la seconde sève.
Œil, se dit figurément Du lustre des étoffes, de l’éclat des pierreries, et d’autres choses semblables ; et en ce sens il n’a d’usage qu’au singulier. Ces perles-là n’ont pas un bel œil. Cette étoffe a un œil verdâtre. Ce saphir blanc a l’œil d’un diamant.
Œil, en termes d’Imprimerie, se dit de l’intervalle que laissent entre eux les jambages ou parties d’une lettre. Ainsi l’on dit, Un cicéro gros œil, une nonpareille gros œil, pour dire, Un cicéro, une nonpareille dont les jambages laissent entre eux plus d’espace que ceux d’un cicéro ou d’une nonpareille ordinaire, quoique la hauteur du caractère soit la même.
Œil-de-Christ, ou Oculus-Christi. sub. mas. Plante à laquelle on a donné ce nom, à cause de la beauté de sa fleur ; c’est une espèce d’Aster.
Œil-de-Bœuf, ou Buphtalmum. s. m. Plante à fleur radiée. Ses feuilles sont lanugineuses, dentelées, semblables à celles de la Mille-feuille, mais plus petites. On s’en sert dans la jaunisse.
Œil-de-Bouc. Terme de Marine. On appelle ainsi Un phénomène qui paroît comme le bout de l’Arc-en-Ciel, et qui précède quelquefois un ouragan.
Œil de poudre. Voyez Poudre.
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