mot

5e édition

MOT.

sub. masc.
■  Se dit d’une ou de plusieurs syllabes réunies pour exprimer une idée. Mot François. Mot Latin. Mot Grec, etc. Mot barbare. Vieux mot. Un mot qui n’est plus en usage. Mot suranné. Mot nouveau. Un mot qui commence à s’introduire. Mot ambigu. Mot fin. Mot grivois. Mot à double entente. Mot à deux ententes. Mot équivoque. Mot obscène. Mot à la mode. Ces deux mots sont synonymes. Choisir ses mots. Effacer un mot. Ce mot est expressif. Ce mot est fort significatif. Ce mot n’est pas de la langue. Voilà un beau mot. Cela ne se peut dire en peu de mots. Il n’y a pas un mot de cela dans le contrat. Il n’en a pas mis un mot. Mauvais mot. Je le dirai en peu de mots. Ce mot a vieilli.
On appelle Mot factice, Un mot qui est dérivé d’un autre mot suivant l’analogie ordinaire, mais dont l’usage n’est pas établi.
On appelle Mots artificiels, Certains mots dont on se sert pour aider la mémoire par l’arrangement des lettres. Dans la Logique, Barbara, Celarent, etc. sont des mots artificiels dont on se sert pour graver plus aisément dans la mémoire les différentes espèces de syllogismes.
On appelle Le mot propre, Celui qui exprime proprement et parfaitement une chose. Il faut pour bien écrire, connoître le mot propre. On dit par opposition, Un mot impropre. On dit, Un mot foible, De celui qui n’exprime que foiblement.
On appelle Mots consacrés, Des mots qui sont tellement propres et usités pour signifier certaines choses, qu’on ne peut pas se servir d’un autre mot sans parler improprement. Ainsi en Théologie les mots de Consubstantiel et de Transsubstantiation, sont des mots consacrés.
On appelle aussi Mots consacrés, Certains mots qui sont tellement propres à quelques Arts, qu’on ne peut pas ordinairement en employer d’autres. Ainsi les mots Pal, Gueules, Sinople, sont des mots consacrés dans le Blason.
On dit, Traîner ses mots, pour dire, Parler très-lentement ; Compter ses mots, pour dire, Parler avec lenteur et avec affectation.
On dit, qu’Il ne faut point s’arrêter à l’écorce des mots, pour dire, qu’Il faut en pénétrer le sens.
On dit proverbialement, Voilà un mot profond, pour dire, Un mot qui renferme un sens peu apparent, où l’on découvre plus de choses à mesure qu’on le médite.
On dit, Vous avez lâché là un mot bien léger, pour dire, Vous avez laissé échapper une expression peu réfléchie. Il est familier.
On dit, Un mot d’un grand sens, d’un sens rare, d’un choix, d’un goût exquis.
On dit proverbialement et familièrement, De gros mots, pour dire, Des juremens. Il a ait de gros mots, signifie aussi, Des menaces, des paroles offensantes ; et dans ce sens on dit, De la raillerie ils ont passé, ils en sont venus aux gros mots. On dit, De grands mots, au sens d’Expressions exagérées.
On dit proverbialement, Il a dit les mots sacrés, pour dire, La chose est conclue, il ne peut plus se dédire.
Mot, se prend aussi pour ce qu’on dit, ou ce qu’on écrit à quelqu’un en peu de paroles. Si vous le voyez, je vous supplie de lui dire un mot de ma part, un mot en mon nom, un mot en ma faveur. Il lui dit un mot à l’oreille. Je lui en écrirai un mot. Je vous écris un mot pour vous apprendre … Faites-moi un mot de réponse. Nous en dirons demain deux mots. Nous en dirons deux mots quand vous voudrez. Je vous expliquerai cela en un mot, en deux mots, en trois mois, en quatre mots. L’usage ne va pas plus loin, et l’on ne dit pas en cinq mots. Je n’ai qu’un mot à vous dire. Je n’ai que deux ou trois mots à lui dire.
Un mot, deux mots, s’il vous plaît. Façons de parler familières, lorsqu’on appelle quelqu’un pour lui parler.
On dit par forme de menace, et pour dire, Nous viderons notre querelle quand il vous plaira, Nous en dirons deux mots quand vous voudrez. On dit aussi dans le même sens, J’ai à me plaindre de lui, je lui en dirai deux mots dans l’occasion.
On dit proverbialement, Quand les mots sont dits, l’eau bénite est faite, pour dire, que Quand on a donné sa parole, le marché est fait.
On dit d’Un homme taciturne, d’un homme qui parle peu, S’il ne dit mot, il n’en pense pas moins, pour dire, qu’Il a plus d’esprit, plus de sentiment, plus de ressentiment qu’il ne paroît.
On dit d’Un homme qui comprend facilement ce qu’on veut dire, qu’Il entend à demi mot.
On dit proverbialement, Qui ne dit mot, consent, pour dire, qu’En certains cas se taire, c’est consentir.
On dit proverbialement, Il n’y a qu’un mot qui serve, pour dire, Décidez-vous en un mot, ou tenez-vous-en au mot que je vous dis.
On dit encore proverbialem. Voilà bien des mots pour ne pas dire grand’chose, pour dire, Il y a là bien des paroles inutiles.
p. 132On dit, Ne dire mot, ne répondre mot, pour dire, Ne point parler, ne point répondre. Il demeura confus et ne dit mot. Il est parti sans dire mot, sans mot dire. Il n’eut pas le mot à dire, pas le petit mot, pas le moindre mot, pas le moindre petit mot. On eut beau l’interroger, il ne répondit jamais mot, pas un mot. Il n’a pas dit le traître mot.
On dit, Ne sonner mot, pour signifier, Ne rien dire. Il est familier.
On appelle Bon mot, Un trait ingénieux, vif et plaisant. C’est un diseur de bons mots. Ce que vous dites là est un des bons mots d’un tel. Il perdroit plutôt un ami qu’un bon mot. Diseur de bons mots, mauvais caractère. Il est rare de bien répliquer à un bon mot.
On appelle Mot pour rire, Ce que l’on dit en plaisantant pour amuser les autres. Il a toujours le mot pour rire, le petit mot pour rire. Il est du style familier.
Lorsque la chose dont on parle est trop sérieuse ou trop piquante pour être tournée en plaisanterie, on dit, qu’Il n’y a pas là le mot pour rire.
On dit aussi d’Un homme qui voulant dire un bon mot, dit quelque chose de froid, qu’Il n’y a pas le mot pour rire à ce qu’il dit. Où est là le mot pour rire ?
On appelle Mots obscènes, Des termes qui blessent la pudeur.
On appelle Mot fin, Une expression d’une simplicité apparente, mais choisie avec adresse, dont la force ne paroît qu’après y avoir réfléchi, et qui fait penser plus qu’elle ne paroît dire. Il y a dans ce compliment un mot très-fin.
Je n’entends pas le fin mot de tout cela, expression familière, pour dire, Je ne comprends pas ce qu’on prétend, à quoi visent tous ces discours et cette conduite.
On dit familièrement d’Un homme rusé, qui n’a pas encore manifesté toute l’étendue de ses projets, Il n’a pas encore dit le fin mot. Nous devinons le fin mot. Ça, à quoi en voulez-vous venir ? dites-nous tout de suite le fin mot.
On appelle Le mot d’une énigme, d’un logogriphe, Le nom de la chose qu’on propose à deviner dans une énigme, dans un logogriphe.
Mot, signifie aussi, Sentence, apophthegme, dit notable, parole remarquable. Ce Philosophe dit un beau mot, un excellent mot, un mot bien remarquable. Il échappa à cet Empereur un étrange mot, et qui marquoit bien son humeur cruelle.
Mot, se dit aussi Du prix que l’on demande ou que l’on offre de quelque chose. Que voulez-vous vendre cela ? Cent écus. Est-ce votre mot ? Ce n’est que votre premier mot ? Non, c’est mon dernier mot. Il est homme à un mot. Je n’en rabattrai rien, je n’ai point deux mots. Je ne suis point homme à deux mots. Au dernier mot, qu’en voulez-vous ? Si vous voulez acheter, dites le bon mot. Il veut être payé à son mot. Je l’ai fait venir à mon mot. Il n’a qu’un mot.
On dit aussi, qu’Un homme n’est pas à un mot, pour dire, qu’Il parle beaucoup. Ce n’est pas un homme à un mot, il vous ennuiera deux heures avec son babil. Il est du style familier.
On dit, Prendre quelqu’un au mot, pour dire, Donner la chose marchandée pour le prix que l’acheteur en a offert d’abord. Il se dit quelquefois du vendeur. Il ne m’a fait ce cheval que vingt pistoles, je l’ai pris au mot. Je lui en ai offert tant, il m’a pris au mot. N’ayez pas peur, vous ne serez pas pris au mot.
Il se dit aussi De toutes sortes d’offres qu’on accepte. Vous m’avez offert telle chose, je vous prends au mot. Je lui ai offert ma bourse, il m’a pris au mot.
Lorsque dans une affaire qu’on discute, un homme vient à dire quelque chose de considérable et de décisif, on dit, Vous dites là le mot, vous dites là un grand mot.
Mot, se prend encore plus particulièrement pour, Un billet portant assurance ou déclaration de quelque chose. Je vous prêterai tant, mais donnez-moi un mot de votre main, donnez-moi un mot d’écrit, deux mots de votre main.
Mot, parmi les gens de guerre, se prend pour Le mot que le Général ou autre Commandant donne à ceux qui sont sous ses ordres, pour que ceux du même parti se puissent reconnoître entr’eux. Donner le mot. Aller prendre le mot. On l’envoya porter le mot. Le mot qu’on avoit donné le jour du combat, étoit Saint-Louis et Paris. Le mot de ralliement. Le mot du guet.
On dit proverbialement, que Des gens se sont donné le mot, le mot du guet, pour dire, qu’Ils sont de concert et d’intelligence ensemble.
On appelle Mot, dans une devise, Les paroles de la devise. Ainsi dans la devise de Louis XII, le corps étoit un porc-épi, et le mot, Cominùs et Eminùs. Dans la devise de Louis-le-Grand, le corps est le soleil, et le mot, Nec pluribus impar.
Mot, se dit aussi Des paroles que quelques Maisons illustres ont prises pour se distinguer. Ainsi la Maison de Montmorenci avoit pour mot, Aplanos, qui en Grec signifie, Sans errer.
En un mot. phr. adverbiale. Bref, enfin, en peu de mots. Il est vertueux, généreux ; en un mot, c’est un homme accompli. Autant en un mot qu’en cent, qu’en mille ; en un mot comme en cent ; en un mot comme en mille, façons de parler familières, par lesquelles on marque sa dernière résolution. En un mot, je n’en ferai rien, c’est-à-dire, Pour répondre en un mot à toutes vos raisons, je dis que je n’en ferai rien.
Mot à mot, mot pour mot. phr. adverbiale. Sans aucun changement ni dans les mots ni dans leur ordre. Apprendre quelque chose mot à mot comme un perroquet. Rendre mot à mot. Transcrire mot à mot. Dicter mot à mot. Traduire mot à mot. Rapporter fidèlement mot à mot, ou mot pour mot, tout ce qu’on a ouï dire.
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