denier

5e édition

DENIER.

s. m.
■  Espèce de monnoie de cuivre valant la douzième partie d’un sou, qui est aussi monnoie de compte. Six deniers. Trois deniers. Cela ne vaut pas un denier. Cet homme n’a pas un denier vaillant. Payer jusqu’au dernier denier. Rendre compte à livres, sous et deniers, pour dire, Rendre compte avec la plus grande exactitude.
On dit proverbialement d’Une chose qui a été mise en beaucoup meilleur état qu’elle n’étoit, qu’Elle vaut mieux denier qu’elle ne valoit maille.
Denier à Dieu, se dit De ce qu’on donne pour arrhes d’un marché. Il m’a p. 393loué sa maison, et il en a reçu le denier à Dieu.
Denier, se dit aussi De toute somme d’or ou d’argent. Une grande somme de deniers, en deniers. Il a été assigné sur les premiers deniers de cette recette. Les deniers Royaux. Les deniers publics. Divertir les deniers. Deniers revenant-bons. Les plus clairs deniers. Payer en deniers ou en quittances. En ce sens, on dit d’Un homme qui a tiré un grand profit, qui a reçu une grande somme d’argent de quelque affaire, qu’Il en a tiré un grand denier, un bon denier.
Denier, se dit aussi De l’intérêt d’une somme principale. Et c’est dans ce sens qu’on dit, Mettre son argent au denier vingt, pour dire, Le donner à rente pour en tirer la vingtième partie tous les ans. On a réduit les rentes à un tel denier. Une terre vendue au denier-trente, à un denier très-avantageux. Les lods et ventes d’une telle terre sont au douzième denier.
On appelle Le denier du Roi, le denier de l’Ordonnance, Le denier auquel il est permis par l’Ordonnance du Roi de mettre son argent à rente, ou auquel on estime les intérêts qui sont adjugés.
Denier, se dit aussi d’Une certaine part qu’on a dans une affaire, dans un traité, à proportion de laquelle on partage le gain ou la perte. Ainsi on dit, qu’Un homme a un denier dans une ferme, pour dire, qu’Il y a la douzième partie d’un vingtième ; et qu’Il y a deux deniers, pour dire, qu’Il y a deux douzièmes parties.
Denier de poids. Terme de Monnoie. Un denier pèse vingt-quatre grains. Il y a vingt-quatre deniers dans une once.
Denier de fin, ou de Loi. Terme de Monnoie, qui sert à marquer le degré de bonté de l’argent. Le denier de fin se divise en douze parties. L’argent pur s’appelle de l’argent à douze deniers. S’il y a une douzième partie d’alliage, il s’appelle de l’argent à onze deniers. On évalue la bonté de l’argent par deniers, et celle de l’or par carats.
On dit proverbialem. Vendre quelqu’un à beaux deniers comptant, pour dire, Trahir quelqu’un par intérêt.
On dit aussi, que L’on mettroit bien son denier à une chose, pour dire, que Si elle étoit à vendre, on en feroit volontiers l’acquisition.
On appelle proverbialement, Denier de la veuve, Ce qu’on donne en le prenant sur son nécessaire. Le denier de la veuve est l’aumône du pauvre.
Denier Saint-Pierre. Nom du tribut que l’Angleterre payoit autrefois au Pape.
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