denier

3e édition

DENIER.

s. m.
■  Espèce de monnoie de cuivre valant la douziéme partie d’un fou. Six deniers. Trois deniers. Cela ne vaut pas un denier. Cet homme n’a pas un denier vaillant. Payer jusqu’au dernier denier.
Il y avoit autrefois des deniers d’argent, & c’est dans cette acception du mot de Denier, qu’en parlant de l’argent que Judas reçut des Juifs, on dit communément, que Notre-Seigneur fut vendu trente deniers.
On dit prov. d’Une chose qui a été mise en beaucoup meilleur état qu’elle n’étoit, qu’Elle vaut mieux denier qu’elle ne valoit maille.
Denier a Dieu, se dit, De ce qu’on donne pour arrhes d’un marché. Il m’a loué sa maison, & il en a reçu le denier à Dieu.
Denier, se dit aussi, De toute somme d’or ou d’argent. Une grande somme de deniers. Il a été assigné sur les premiers deniers de cette recette. Les deniers Royaux. Les deniers publics. Divertir les deniers. Deniers revenans bons. Les plus clairs deniers. Payer en deniers ou quittances. En ce sens, on dit d’Un homme qui a tiré un grand profit, qui a reçu une grande somme d’argent de quelque affaire, qu’Il en a tiré un grand denier, un bon denier.
Denier, se dit aussi, De l’intérêt d’une somme principale. Et c’est dans ce sens qu’on dit, Mettre son argent au denier vingt, pour dire, Le donner à rente pour en retirer la vingtiéme partie tous les ans. On a réduit les rentes à un tel denier. Une terre vendue au denier trente. Les lods & ventes d’une telle terre sont au douziéme denier.
On appelle, Le denier du Roi, le denier de l’Ordonnance, le denier auquel il est permis par l’Ordonnance du Roi de mettre son argent à rente, ou auquel on estime les intérêts qui sont adjugez.
Denier, se dit aussi d’Une certaine part qu’on a dans une affaire, dans un traité, à proportion de laquelle on partage le gain ou la perte. Ainsi on dit, qu’Un homme a un denier dans une Ferme, pour dire, qu’Il y a la douziéme partie d’un vingtiéme, & qu’Il y a deux deniers, pour dire, qu’Il y a deux douziémes parties.
Denier de poids. Terme de Monnoie. Un denier pèse vingt-quatre grains. Il y a vingt-quatre deniers dans une once.
Denier de fin, ou de Loi. Terme de Monnoie, & qui sert à marquer le degré de bonté d’un argent. Le denier de fin se divise en douze parties. L’argent pur s’appelle de l’argent à douze deniers. S’il y a une douziéme partie d’alliage, on évalue la bonté de l’argent par deniers, & celle de l’or par carats.
On dit prov. Vendre quelqu’un à beaux deniers comptant, pour dire, Trahir quelqu’un par intérêt.
On dit aussi, que L’on mettroit bien son denier à une chose, pour dire, Que si elle étoit à vendre, on en feroit volontiers l’acquisition.
Additions et corrections
Pag. 466. col. 2. lig. 62. après, d’alliage, ajoûtez, il s’appelle de l’argent à onze deniers. On, &c.
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