défier

5e édition

DÉFIER.

v. a.
■  Provoquer quelqu’un au combat. Il l’envoya défier par un Gentilhomme. Autrefois un Prince qui déclaroit la guerre, envoyoit défier l’autre par un Héraut.
Défier, se dit aussi De toute autre sorte de provocation entre deux personnes. Ainsi on dit De deux joueurs, qu’Ils se sont défiés au trictrac, au piquet, etc. que Deux hommes se sont défiés à qui courra mieux, à qui sautera le mieux. Défier quelqu’un à boire, à la paume.
Défier, signifie aussi, Mettre quelqu’un à pis faire, lui déclarer qu’on ne le craint point. Vous dites que vous me ferez un procès, je vous en défie, je vous défie de le faire.
Proverbialement, lorsqu’un homme propose de faire quelque chose d’extravagant, et qu’il demande si on l’en défie, on dit, qu’Il ne faut jamais défier un fou.
Défier, se prend aussi dans un sens plus doux. Ainsi on dit, Je vous défie de deviner qui m’a dit telle chose, pour dire, Vous ne sauriez jamais deviner, etc. Je le défie d’être plus votre serviteur que moi, pour dire, Il ne sauroit être plus votre serviteur que je le suis.
Défié, ée. participe.
Défier, employé avec le pronom personnel, signifie, Se donner de garde de quelqu’un, parce qu’on lui connoît peu de fidélité, peu de sincérité. C’est un homme dont il faut se défier. Je me défie de ses caresses.
On dit, Se défier de soi-même, se défier de ses forces, se défier de son esprit, pour dire, N’avoir pas grande confiance en soi-même, en ses propres forces, en sa capacité.
Se défier, signifie aussi, Se douter, prévoir. Je ne me serois jamais défié que vous dussiez me manquer au besoin.
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