deffier

2e édition

DEFFIER.

v. a.
■  Provoquer quelqu’un au combat. Il l’envoya deffier par un Gentilhomme. autrefois, quand il s’agissoit d’une declaration de guerre entre Princes & Estats Souverains, le Prince qui declaroit la guerre envoyoit deffier l’autre par un Heraut.
Deffier, Se dit aussi de toute autre sorte de provocation entre deux personnes. Ainsi on dit de deux joüeurs, qu’Ils se sont deffiez au trictrac, au picquet, &c. que Deux hommes se sont deffiez à qui courra le mieux, à qui sautera le mieux. deffier quelqu’un à boire. deffier quelqu’un à la paulme.
Deffier, Signifie aussi, Mettre quelqu’un à pis faire, luy declarer qu’on ne le craint point. Vous dites que vous me ferez un procés, je vous en deffie. vous vous vantez que vous escrirez mieux que luy sur une telle matiere, je vous en deffie.
Prov. & bassement, Lorsqu’un homme propose de faire quelque chose d’extravagant, & qu’il demande si on l’en deffie, on dit qu’Il ne faut jamais deffier un fou.
Deffier, Se prend aussi dans un sens plus doux. Ainsi on dit, Je vous deffie de deviner qui m’a dit telle chose, pour dire, Vous ne sçauriez jamais deviner, &c. Je le deffie d’estre plus vostre serviteur que moy, pour dire, Il ne sçauroit estre plus vostre serviteur que je le suis.
Deffier, Est aussi neutre passif, & signifie, Se donner de garde de quelqu’un ; ne se pas fier à ce qu’il dit, à ce qu’il fait paroistre, parce qu’on le soupçonne de peu de fidelité, de peu de sincerité. C’est un homme dont il se faut deffier. je me deffie de ses caresses. On dit, Se deffier de ses forces, se deffier de son esprit, pour dire, N’avoir pas grande confiance en ses propres forces, en sa capacité.
Deffié, ée. Participe.
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