blesser

5e édition

BLESSER.

v. act.
■  Donner un coup qui fait plaie, fracture ou contusion. Blesser quelqu’un, le blesser légèrement, le blesser dangereusement, le blesser à mort. Il n’a point encore fait de campagne qu’il n’ait été blessé.
Lorsqu’en parlant d’Une action de guerre, d’un combat, on dit que Quelqu’un a été blessé, on entend toujours parler d’Un coup qui a fait plaie. Il n’a pas été blessé, il n’a reçu qu’une contusion.
On dit figurément et poétiquement, que L’amour blesse les cœurs.
Blesser, signifie aussi simplement, Causer quelque incommodité. Les souliers me blessent. Et proverbialement, pour donner à entendre, que Les gens qui paroissent les plus heureux, ont souvent des chagrins secrets, on dit, Vous ne savez pas où le soulier le blesse, où le bât le blesse.
On dit figurément, qu’Un objet blesse la vue, qu’un son blesse l’oreille, pour dire, qu’Il fait une impression désagréable. Et on dit pareillement, que Des nudités, que des paroles déshonnêtes blessent la pudeur, que des objets ou des récits affreux blessent l’imagination, pour dire, que Ces nudités, ces paroles sont contraires à la pudeur, que ces objets ou ces récits font une impression désagréable sur l’imagination.
On dit de même, Blesser les convenances, la vraisemblance, pour signifier, Faire ou dire quelque chose de contraire, d’opposé aux convenances, qui s’écarte de la vraisemblance.
On dit aussi, Blesser l’honneur et la réputation de quelqu’un, blesser l’amitié, blesser la bonne foi, pour dire, Faire quelque chose contre l’honneur et la réputation de quelqu’un, contre ce qu’on doit à l’amitié, à la bonne foi ; et qu’Un homme a le cœur blessé de quelque chose, pour dire, qu’Il en est offensé.
On dit figurément, Blesser quelqu’un, pour dire, L’offenser, lui déplaire. Qu’a donc ce discours qui vous blesse ? Cet homme se blesse aisément, il se blesse de tout.
Blesser, signifie aussi, Faire tort, faire préjudice, porter dommage. Cela ne blesse personne. La clause de cette transaction, de ce contrat, me blesse.
Lorsque Blesser se joint avec les pronoms personnels, il se prend quelquefois pour, Se faire du mal à soi même par accident et par mégarde. Il s’est blessé en tombant. Ne vous êtes-vous point blessé ?
On dit d’Une femme grosse, qu’Elle s’est blessée, pour dire, qu’Il lui est arrivé quelque accident qui met son fruit en danger. Elle garde le lit, parce qu’elle s’est blessée. Elle s’est tellement blessée, qu’elle en est accouchée avant p. 147terme. On lui a fait garder le lit de peur qu’elle ne se blesse.
Blessé, ée. participe. On dit, qu’Un homme a le cerveau blessé, pour dire, Que sa tête est dérangée, et qu’il a quelque travers dans l’esprit.
Blessé, se prend aussi substantivement. Avoir soin des blessés. Les morts et les blessés.
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