tu, toi, te

4e édition

TU, TOI, TE.

■  Pronoms substantifs de la seconde personne. Ils sont de tout genre, mais seulement du nombre singulier ; & ils ne diffèrent entre eux, que par la place qui leur est assignée dans le discours.
Tu, ne peut jamais être que le nominatif du verbe, c’est-à-dire, le sujet de la proposition ; il ne peut être séparé du verbe que par un autre pronom personnel, ou par une de ces particules, Ne, en, y. Tu es heureux. Tu me parleras. Tu t’en repentiras. Tu en apprendras des nouvelles. Tu y étois. Iras-tu ?
Toi, n’est jamais nominatif, à moins qu’il ne soit mis par apposition. Toi qui fais tant le brave, tu oserois … Que répondras-tu à cela, toi qui ....
Il s’emploie absolument & comme régime du verbe à l’impératif. Tais-toi. Retire-toi. Fais-toi justice. Et alors il suit toujours le verbe, si ce n’est quand le verbe qui le régit, est précédé & gouverné par le verbe Faire. Fais-toi instruire. Fais-toi rendre ton argent.
Il s’emploie de même après le pronom indéfini Ce, suivi du verbe Être. C’est toi. Ce ne peut être que toi.
Il s’emploie aussi de même après une préposition. Chez toi. À toi. De toi. Avec toi. Pour toi. Contre toi. Sans toi. Sur toi.
Te, ne peut jamais être que le régime du verbe, & il s’élide devant une voyelle. Je te donne cela. Je te le promets. Je t’en remercie. Je te l’avois bien dit. Sors, & te retire. Va vîte, & ne t’amuse point.
On ne se sert d’ordinaire de ces pronoms, ni du pronom possessif Ton, & du relatif Tien, que quand on parle à des personnes, ou fort inférieures, ou avec qui on est en très-grande familiarité. On s’en sert cependant en faisant parler certaines nations, & principalement les Orientaux, lorsqu’on veut leur conserver un caractère étranger, & quelquefois aussi dans la Poësie. Hors de là, on se sert du pronom pluriel Vous.
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