diable

4e édition

DIABLE.

s. m.
■  Démon, Esprit malin, mauvais Ange. Diable d’Enfer. Être possédé du Diable. Une tentation du Diable. Chasser les Diables. Invoquer les Diables. La puissance du Diable.
Diable, dans tous les articles suivans & dans ses dérivés, est du style populaire ou familier.
On dit d’Un homme inquiet, qui roule toujours dans sa tête quelque dessein contraire au repos des autres, que Quand il dort, le Diable le berce, ou absolument, le Diable le berce. Et proverbialement & figurément, que Les menteurs sont les enfans du Diable.
On dit aussi, qu’Une chose est allée à tous les Diables, pour dire, qu’On ne sait ce qu’elle est devenue.
On dit d’Un méchant homme, Il ne craint ni Dieu ni Diable.
Et on dit proverbialement & figurément, Que le Diable étoit beau quand il étoit jeune, pour dire, que La jeunesse a toujours quelque chose d’agréable, même dans les personnes les plus laides.
On dit aussi, en parlant de quelque accident qui surprend, de quelque grand vacarme, que Le Diable est aux vaches. Quand il arrive de grands malheurs, on dit, Les Diables sont déchaînés.
On dit encore, Faire le Diable contre quelqu’un, pour dire, Faire du pis qu’on peut contre lui. Dire le Diable de quelqu’un, pour dire, Parler mal de lui. Et, Il n’est pas si Diable qu’il est noir, pour dire, Il n’est pas si méchant qu’il paroît.
On dit de certaines choses, qu’Il ne se faut pas donner au Diable pour les faire, pour dire, qu’Elles sont faciles.
On dit proverbialement, Tirer le Diable par la queue, pour dire, Avoir de la peine à vivre.
On dit d’Une chose qu’on croit impossible, Cela se fera si le Diable s’en mêle.
On dit proverbialement, Le Diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme, pour dire, qu’Un homme malheureux ne l’est pas toujours.
On dit aussi par mépris & par aversion, par chagrin & par dépit, Fi au Diable. Le Diable s’en pende.
On dit aussi, pour marquer qu’on désapprouve quelque action, quelque discours, &c. Que Diable avez-vous fait ? Que Diable avez-vous dit ? À quoi Diable s’amuse-t-il ?
On dit encore, en parlant d’un homme mal mis, ou en désordre, qu’Il est fait à la Diable ; & d’une chose mal-faite, qu’Elle est à la Diable. Il nous a donné un ragoût à la Diable.
Diable, se dit figurément d’un méchant homme. C’est un Diable, un Diable incarné. Et dans cette acception on dit, Faire le Diable, faire le Diable à quatre, pour dire, S’emporter, faire du vacarme, du désordre.
On dit aussi, Faire le Diable à quatre, pour dire, Faire des merveilles dans quelque occasion. Dans cette affaire il fit le Diable à quatre.
On dit aussi figurément, C’est le Diable, c’est-là le Diable, pour dire, C’est-là ce qu’il y a de fâcheux, de difficile dans cette affaire.
On dit aussi figurément d’Un homme extraordinaire dans ses mœurs, dans ses manières, soit en bonne, soit en mauvaise part, C’est un Diable, c’est un diable d’homme. Et d’un homme qui entend extrêmement bien la chicane, que C’est un Diable en procès.
On dit, C’est un bon Diable, pour dire, C’est un bon garçon. Et C’est un méchant Diable, pour dire, Il est fin & malin. On dit aussi, Un pauvre Diable, pour dire, Un misérable, un gueux.
On dit, qu’Un homme a le Diable au corps, pour dire, qu’Il a beaucoup d’adresse, d’esprit, de force, &c.
On dit d’Un grand homme fort & puissant, C’est un grand Diable.
On dit de même, Une diable d’affaire, un diable de négoce, &c. pour dire, Une méchante affaire, un méchant négoce.
On dit, Au Diable le profit que j’en ai tiré, pour dire, qu’On n’a tiré aucun profit de l’affaire dont on parle. Au Diable celui qui le fera, pour dire, Que personne n’osera ou ne pourra faire ce dont il s’agit.
En diable. Façon de parler adverbiale & familière. Fort, extrêmement. Frapper en Diable. Menteur en Diable.
On dit en ce même sens, En Diable & demi. Il l’a battu en Diable & demi.
On dit en ce même sens, Comme le Diable, comme tous les Diables. Il l’a battu comme le Diable. Il ment comme tous les Diables.
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